Montbrison vers 1450 (Armorial de Guillaume Revel)
Montbrison
un
peu d'histoire...
Montbrison et le Forez
Promenade à travers l'histoire de
la ville et de la province
Avec
quelques étapes en montrant les liens :
- Entre l'histoire de la ville
et celle du Forez,
- Entre la géographie
et l'histoire,
- Entre le passé et le
présent.
1 - Le cadre géographique : le
Forez, une
petite région naturelle
Il a son importance pour l'étude de l'histoire d'une
région. Le Forez forme
une petite région naturelle bien limitée (Plaine,
monts du Forez, monts de la Madeleine, monts du Lyonnais,
du Beaujolais, Pilat).
Pourtant de l'ensemble Lyonnais-Forez-Beaujolais
(la province du "Lyonnais")
le Forez met longtemps à se dégager (sur le
plan administratif il faut attendre 1795,
sur le plan religieux 1971).
La Loire (Liger) n'est pas une
frontière ni un obstacle mais plutôt un trait
d'union, une voie de communication, un facteur naturel d'unité.
2 - La Gaule
- Les Ségusiaves,
un peuple gaulois, sont installés dans la région.
- A l'époque gallo-romaine, Feurs
(Forum Segusiavorum) joue
le rôle d'une petite capitale de "pays", le
pays ségusiave.
- Moingt
est une station thermale d'une certaine importance (théâtre,
thermes...) ruinée au IIIe siècle (invasions
barbares).
- La christianisation du pays se fait progressivement à
partir des métropoles chrétiennes de Lyon
et de Vienne.
- A partir des domaines (villas gallo-romaines) se constituent
les premières paroisses (c'est encore le cadre administratif
d'aujourd'hui). Les noms de lieux avec la terminaisons "ieu"
témoignent de cette évolution.
3 - Le haut Moyen Age :
la longue dispute entre les comtes
de Forez et de Lyon et les archevêques
de Lyon
- Période obscure ; la région reste dans le
giron de Lyon où les premiers seigneurs (première
race : comtes de Lyon et de Forez ; Guillaume
1er cité en 921)
se heurtent à la puissance de l'Eglise (long conflit
entre les comtes et les archevêques de Lyon).
- Naissance présumée à Montbrison d'Aubrin,
qui deviendra évêque [auxiliaire de Lyon ?] (+ vers 870)
; saint Aubrin, patron de la
ville).
Le développement de Montbrison : une
volonté politique.
-
Le partage Lyonnais-Forez (1173)
marque la fin d'un long conflit avec les archevêques
de Lyon (Guy II). C'est une sorte de remembrement avec échange
de possessions entre le comte et l'archevêque.
- Les comtes (de la 2e race, originaire du Viennois
d'où le dauphin dans les armes du Forez) se
replient sur le Forez et se tournent vers le royaume de France.
- Développement de Montbrison
qui devient leur capitale (décision politique)
située sur le "Grand
chemin de Forez" - charnière Plaine-Montagne
et ville-marché avec citadelle.
Le Montbrison primitif est un village autour de l'église
Sainte-Madeleine qui dépend du prieuré bénédictin
de Savigneux Prieuré
Sainte-Croix de Savigneux.
Première mention de Montbrison au 9e siècle
: apud Montembrisonem,
les vignes de Cruce et
Rubrea Terra. Etymologie
du nom : de brèse,
miette, Montbrison : mont
émietté.
La
ville se développe suivant un axe nord-sud entre la
colline et le Vizézy.
Saint-Pierre s'établit
hors du château puis création de Saint-André.
La rive droite du Vizézy dépend de Moingt
avec la paroisse Sainte-Anne,
annexe de Moingt.
Installés en Forez, les comtes de Forez - une dynastie
remarquable (Guy II ; Guy
IV ; Guy V ; Guy
VI ; Jean 1er) - consolident
leur pouvoir par une politique patiente et habile :
- Liens avec le royaume de France. Guy
V est compagnon de Saint-Louis.
Jean 1er a un hôtel à
Paris...
- Alliances matrimoniales (mariage de Jean
1er avec Alix de Viennois)
- Consolidation de leur état féodal
:
. Administration (charte
de franchises de Montbrison en 1223)
. Fondation de Notre-Dame
et de son chapitre par Guy IV
(1223)
Notre-Dame
. Etats de Forez réunis
à Montbrison.
Montbrison
et le Forez souffrent de la guerre de Cent ans. Pillages des
routiers, famines. Louis Ier est tué à la bataille
de Brignais (1362) ; Jean II meurt sans postérité
en 1372).
5 - Le Forez devient bourbonnais puis rentre dans le royaume
de France
Le XVIe siècle
- Les ducs de Bourbon deviennent
comtes de Forez (3e race avec
Louis II, duc de Bourbon). Montbrison s'efface devant Moulins.
La ville est entourée de remparts de 1428 à
1430 : 2,2 km ; 47 tours ; 7 portes (l'enceinte a marqué
définitivement la ville : boulevards, disposition des
rues...)
- Le connétable de Bourbon
contre François Ier. Charles
III, duc de Bourbon (le Connétable) "trahit"
François. Ses biens, dont le Forez, passent à
la couronne de France. En 1536,
entrée de François Ier
à Montbrison. Fin du comté de
Forez (les d'Urfé, premiers
baillis de Forez)
-
Guerres de religions - Baron
des Adrets. Peu de protestants dans la région
: le Forez et Montbrison prennent parti pour la Ligue. L'épisode
le plus tragique est la prise de Montbrison
par le baron des Adrets, chef de guerre protestant, le 14
juillet 1562 : plusieurs centaines de victimes (nombre variable
selon les chroniques). Episode de la tour du haut de laquelle
les prisonniers sont jetés La foudre sur le donjon
de Montbrison le 31 août 1582
: devise de la ville : Ad expandium
hostile scelus.
Tour de la Barrière ;
Le feu du ciel sur le donjon
-
Déclin économique
et démographique de la ville : pestes en 1507, 1521,
1522, 1531, 1545... mais éclat (relatif) de l'esprit.
-
Le Renaissance en Forez.. Un
centre littéraire brillant : Jean
Papon (le Grand juge de Forez) - Loÿs
Papon ("La Pastorelle"
présentée à la Diana en 1588, comédie-ballet
associant pour la 1e fois le théâtre, la danse
et le chant) - Etienne du Tronchet (le
Ronsard du Forez) - Honoré d'Urfé
(l'Astrée, roman-fleuve)
6 - Le Forez et Montbrison
à la fin de l'Ancien Régime
La province
Situation administrative. Le
Forez appartient avec le Lyonnais et le Beaujolais à
la généralité de Lyon (trois "pays"
: Lyonnais, Beaujolais, Forez)
- Plan judiciaire : Montbrison
est le siège du bailliage principal (Saint-Etienne,
Roanne, bailliages secondaires).
- Plan fiscal : Montbrison est
siège d'une élection.
-
Plan religieux : diocèse
de Lyon sauf quelques zones limitrophes (Vienne, Le Puy).
Le
contraste est net entre la plaine et la montagne :
- La plaine malsaine (Topographie
médicale de Montbrison) a de nombreux
étangs et peu d'habitants. Elle est divisée
en grands domaines ; le métayage y domine.
- La montagne, réservoir
de population ; la petite propriété domine (traces
de ce contraste aujourd'hui encore dans l'habitat, les mentalités...).
- Les villes sont peu importantes
; ce sont plutôt de gros bourgs bien vivants dans la
montagne (Saint-Bonnet-le-Château, Usson, Noirétable...)
-
Saint-Etienne a déjà près de 25
000 habitants. ; c'est à la fois une ville encore rurale
(littérature en patois)
et à tradition artisanale et industrielle (première
mention de carrières de charbon, en 1267 à Saint-Genis-Terrenoire
- manufacture d'armes - travail des métaux).
Montbrison
La société est
divisée en classes bien différenciées
qui se regroupent par quartier :
-
une petite noblesse proche de
ses terres (hôtels particuliers en ville - domaines
dans la plaine) : de Meaux - des Périchons - Chapuis
de Maubou - Puy...
- des robins (juges, avocats,
procureurs, notaires ) et des militaires (quartier de
la Madeleine - du Château - de Saint-Pierre).
- la bourgeoisie (issue du commerce)
essaie d'accéder à la noblesse par l'achat de
charges (quartier de Saint-André).
-
les artisans et commerçants
(centre-ville, rue de Moingt) avec de grandes différences
de fortune entre eux (de l'orfèvre ou du marchand drapier
au simple tailleur d'habits).
- les petites gens sont nombreux
: jardiniers, vignerons et journaliers (Bourgneuf, faubourgs
Saint-Jean, La Croix, la Madeleine, La Craze, hameaux de Curtieux,
d'Estiallet...) ; le personnel domestique est abondant... Indigents à
Montbrison
La
ville a une vieille et forte tradition d'assistance (comme
Lyon) avec de nombreux établissements :
- Hôpital Sainte-Anne fondé
en 1090 par Guillaume III au château puis transféré
vers 1220 (départ en 1975) ; pour les "pauvres
malades". Hôpital
de Montbrison ;
- Commanderie Saint-Jean-des-Prés
(vers 1180)
- Léproserie Saint-Lazare
de Moingt (1198) - la commanderie Saint-Antoine, au faubourg
de la Madeleine... Maladrerie Saint-Lazare
de Moingt
- Hôpital général
(ou Charité) fondé au Bourgneuf en 1659
puis transféré dans le 2e couvent des Ursulines
; pour tous les marginaux (actuelle maison de retraite). Lettres
patentes fondation de la Charité
; La Charité
- De 1715 à 1889, plus de 5 500
enfants sont abandonnés à Montbrison ("exposés")
et recueillis par les hôpitaux de la ville. Enfants
trouvés à montbrison
La
vie religieuse s'organise autour des paroisses qui n'ont leur
autonomie que depuis le XVe s. (Savigneux étant
la "paroisse-mère")
- Sainte-Madeleine,
quartier nord de la ville, les faubourgs la Croix, la Madeleine,
Curtieu : la paroisse ancienne, noble et rurale...
- Saint-Pierre : territoire seulement
urbain, paroisse de la noblesse (Saint-Pierre, le Château),
quartier pauvre du Bourgneuf. paroisse-Saint-Pierre
- Saint-André : grande
paroisse commerçante et bourgeoise (Tupinerie - rue
du Marché - Grand'rue).
-
Sainte-Anne, annexe de Moingt
a le territoire au sud du Vizézy. Des quartiers très
contrastés : le chapitre (une sorte d'état du
Vatican en miniature) - la rue de Moingt (quartier des commerçants
et artisans), la Porcherie (jardiniers, vignerons et journaliers).
- Les couvents, nombreux, peuvent se classer sommairement
en 2 groupes ("riches" et "pauvres") :
Etablissements "riches"
(domaines dans la plaine - capitaux importants) :
- Ursulines (1626) - actuel
collège Victor-de-Laprade ; 2e couvent en 1648 (à
la Croix).
- Visitandines (1643) - église
(avec dôme depuis 1700) et couvent Sainte-Marie (actuel
palais de justice et centre musical - ancienne prison) ; plus
de 30 religieuses en 1789.
Ces religieuses issues de familles nobles ou bourgeoises sont
chargées de l'éducation des filles.
Etablissements
"pauvres" :
Cordeliers (1233) dans l'actuel
hôtel de ville. C'était déjà le
lieu traditionnel des "assemblées de ville".
Clarisses (couvent fondé
en 1497 grâce à la famille d'Urfé) installée
square Honoré- d'Urfé (une vingtaine de religieuses
en 1789) et leurs aumôniers les Récollets. Monastère
Sainte-Claire
Capucins (l'actuel couvent des
religieuses Sainte-Claire).
Le
Collège (actuelle sous-préfecture) a
le premier rôle sur le plan intellectuel. Il est créé
en 1626 ; dirigé par les Oratoriens rivaux des Jésuites.
- passage de Jean-Baptiste Massillon
(qui devient plus tard évêque de Clermont) -
tendance au jansénisme. Une centaine d'élèves
(fils de la bonne société). Jean-Baptiste
Massillon
- riche bibliothèque (actuellement
en dépôt à la Diana) malgré plusieurs
incendies.
Le chapitre de Notre-Dame est
la plus prestigieuse autorité sur le plan religieux
(13, puis 12 puis 11 chanoines dirigés par un doyen,
de nombreux prêtres ayant des prébendes et des
habitués) ; Notre-Dame n'est pas église paroissiale.
Les chanoines sont seigneurs de Moingt, recteurs des hôpitaux
de la ville, leurs revenus sont importants ; ils habitent
le cloître Notre-Dame. Notre-Dame
L'économie.
La ville reste un petit centre administratif avec ses juges,
procureurs et notaires, une ville-marché
(l'ancien marché du samedi), lieu de rencontre de la
plaine et de la montagne avec des commerçants et des
artisans. Il n'y a pas vraiment d'industrialisation.
7
- Période révolutionnaire et Empire
¨ La marche des idées : si, au début
la Révolution est généralement bien accueillie
partout, il se crée vite un clivage (après les
mesures concernant l'Eglise) entre la plaine (plus jacobine)
et la montagne (conservatrice) ; Saint-Etienne penche vers
les révolutionnaires, et Montbrison nettement vers
la contre-révolution.
Les événements :
La préparation des Etats généraux
à Montbrison : noblesse dans le couvent des Cordeliers
- clergé à la Diana - tiers état aux
Pénitents.
Création
du département de Rhône-et-Loire
en janvier 1790.
Politique anti-cléricale : églises fermées...
Notre-Dame devient une caserne, disparition de Saint-André
et de Sainte-Madeleine...
Création de la Loire
(12 août 1793 ; Feurs, chef-lieu provisoire)
Répression sévère en Forez (dirigée
par un Montbrisonnais, le représentant en mission Claude
Javogues) et à Lyon : 94 victimes à Feurs
(de nombreux Montbrisonnais : nobles, prêtres et gens
du peuple) ; la chapelle des martyrs de Feurs rappelle ces
événements.
23 août 1795 : Montbrison, chef-lieu du dép.
de la Loire.
Sur le plan religieux : pendant
et immédiatement après la Révolution
:
Très
vite une forte résistance à l'Eglise
officielle (des missions sont organisées par les vicaires
généraux de Lyon, Mgr Linsolas) particulièrement
dans les monts du Forez et du Lyonnais.
Des communautés religieuses dispersées se regroupent
(les religieuses Sainte-Claire dans la maison Caze à
Montbrison puis à Sainte-Eugénie, Frères
des écoles chrétiennes se reconstituent).
Fondation au début du XIXe s. d'écoles cléricales
d'où sortiront des petits séminaires diocésains
(Verrières avec comme
élève Jean-Marie Vianney,
le saint curé d'Ars" et Marcellin
Champagnat), Roche-en-Forez, Saint-Martin-en-Haut,
Saint-Jodard) ; le cardinal Fesch fonde l'Argentière. Départ
du séminaire de Verrières
Renouveau religieux - nombreuses vocations (nouveau clergé
beaucoup moins gallican qu'avant 1789) - élan missionnaire
(vers l'Amérique, l'Afrique, l'Asie..) - les évêques
foréziens de Louisiane. Les
évêques foréziens des Etats-Unis
;
8 - Le XIXe siècle
Le
Forez :
Développement industriel
et démographique de Saint-Etienne
(26 000 h en 1806 ; 148 000 en 1911) malgré un certain
enclavement. Saint-Etienne ville ouvrière (bourse du
travail - mutualité...)
Début de l'exode rural (monts
du Forez, du Lyonnais)
Développement de la plaine
(assainissement avec canal du Forez) grâce surtout aux
grands propriétaires. Création de la société
d'agriculture de Montbrison ; ferme-école de la Corée
à Champdieu. Ferme-école de Champdieu
Conservatisme politique des
campagnes avec des nuances (plaine-montagne)
Montbrison :
Modification de la sociologie de la ville : perte d'influence
de la petite noblesse au profit de la bourgeoisie (fonctionnaires,
médecins, avocats, commerçants...) ;
Déclin :
. Plan démographique (8
000 h en 1851 à 7 000 en 1861).
. Plan économique : 1866
arrivée du chemin de fer mais pas d'industrialisation...
. Conservatisme (procès
des compagnons de la duchesse de Berry) malgré quelques
personnalités tels : Martin Bernard
(1808-1883), Eugène
Baune
(1799-1880).
9 - De 1900 à nos jours :
Loire-Forez
Développement des villes moyennes - désertification
des campagnes mais une certaine reprise depuis une dizaine
d'années (un signe : les écoles rurales ouvrent
des classes).
Enfin l'autonomie religieuse (diocèse
de Saint-Etienne en 1971,
formé par les seuls arrondissements de Saint-Etienne
et de Montbrison).
Compétences
plus importantes données au Département.
Montbrison
Montbrison
de 1848 à 1914, tableaux d'une ville endormie
[Joseph Barou, RCF, Mémoire vivante, 4
mars 2003]
pour écouter cliquer ci-dessous
Début
du siècle :
. Radicalisme (d'une partie de
la bourgeoisie) marqué par l'anticléricalisme
(Séparation 1905 - association de la Libre-pensée)libre-pensée-Montbrison
1960-1990 : décollage
démographique (15 000 h. pour l'agglomération),
nouveaux équipements (piscines, gymnases, hôpital,
centre social, centre culturel, centre musical, bibliothèque),
nouveaux quartiers (Beauregard - fusion avec Moingt) ; développement
des établissements scolaires publics et privés
(plus de 7 000 élèves)Beauregard
Aujourd'hui :
ville d'échanges (marché et commerce important),
centre administratif (sous-préfecture, tribunal, impôts...),
pari sur la qualité de vie et le tourisme, composition
sociologique nouvelle (important apport de l'extérieur
; centre-ville qui vieillit et se vide au profit de la périphérie
: quartiers nouveaux et communes proches). Cependant depuis
quelques années il y a réhabilitation du centre-ville
avec construction de nombreux immeubles et un attrait certain
exercé par la ville sur le plan immobilier.
Dans la physionomie de la ville
et les monuments : plan général - colline -
Notre-Dame - Diana - bâtiments publics...
Dans le cadre administratif :
limites des communes - équipement (vocation judiciaire
de la ville - centre éducatif - institutions)
Dans les mentalités :
-
Plan politique (la droite est traditionnellement
majoritaire) ;
- Plan religieux (une pratique qui reste assez forte) ;
- Plan économique (tradition d'échanges - important
marché du samedi)
Montbrison avait la réputation d'avoir un milieu relativement
fermé et bourgeois mais ces caractéristiques
s'estompent rapidement. En 2008, la ville a élu une
municipalité de gauche et pour la première fois
une femme était élue maire de Montbrison.
Le passé vit encore aujourd'hui
; il permet de comprendre le présent ; nous sommes
un élément de la chaîne et nous faisons
chaque jour l'histoire.