Montbrison,
16 000 habitants, capitale historique du comté de Forez
(actuel département de la Loire),
chef-lieu de bailliage sous l'Ancien Régime, préfecture
de la Loire jusqu'au
1er janvier 1856, actuellement chef-lieu d'arrondissement.
Le Forez :
Ancien pays
de France formant avec le Lyonnais et le Beaujolais la province
de Lyonnais. Capitales successives : Feurs
puis Montbrison.
Une dépression centrale, la
plaine du Forez, traversée
par la Loire, est limitée au sud par le massif
du Pilat, à l'ouest par les
monts du Forez, à
l'est par les monts du Lyonnais.
Les limites du Forez correspondent globalement
à l'actuel département de la Loire (42).
Tradition
hospitalière de Montbrison
Montbrison
a une forte tradition hospitalière avec plusieurs établissements : L'hôtel-Dieu
et la
Charité.
Ces établissements
anciens ont eu, et ont encore, un grand rayonnement sur toute
la région : des monts
du Lyonnais aux confins du
Velay et de
l'Auvergne (Saint-Anthème,
Viverols...).
Sous l'Ancien
Régime leur
importance va de pair avec le rôle de capitale du Forez
que détient alors Montbrison.
Il y avait alors seulement dans le Forez
quatre villes ayant des hôpitaux d'une certaine taille :
Montbrison, Saint-Etienne,
Saint-Chamond et Roanne.
Ces établissements
sont encore bien vivants aujourd'hui (le centre
hospitalier est le premier employeur
de la ville).
L'hôtel-Dieu
et la Charité : deux
établissements frères mais non jumeaux qui ont une
longue histoire.
L'Hôtel-Dieu
Sainte-Anne
(devenu l'actuel hôpital de Beauregard),
créé au 11e siècle : 1 000 ans d'histoire.
La Charité
(aujourd'hui la maison de
retraite), fondée au 17e siècle : 400 ans d'histoire.
Autres établissements hospitaliers
Saint-Jean-des-Prés
(établi à Montbrison avant 1180 dans le faubourg
du même nom) est une commanderie de l'ordre militaire et
hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem. C'est un établissement
d'un genre particulier qui n'a pas, semble-t-il, une grande fonction
hospitalière même s'il y a, sans doute, une infirmerie.
Saint-Lazare : maladrerie, fondée
en 1148 par Guy II entre Moingt et Montbrison (au niveau de la
source la Romaine) "pour les malades de la maladie de lèpre".
C'est un petit établissement avec un recteur et une dizaine
de malades. En 1670, il est rattaché à l'hôtel-Dieu
de Montbrison. La chapelle Saint-Lazare est démolie en
1729 et ses pierres sont réutilisées pour la réfection
de la chapelle Sainte-Anne.
Saint-Antoine : en 1278, Guy VI fonde
une commanderie de l'ordre de Saint-Antoine-de-Viennois (en Isère)
dans le faubourg de la Madeleine (une rue rappelle son nom). Il
s'agit de soigner les malades touchés par le mal des Ardents
(ergotisme gangreneux causé par un parasite du seigle).
Hôpital de Champdieu : un petit
hôpital-hospice qui a cinq siècles. En 1500, Pierre
de La Bâtie, prieur de Champdieu, fonde un hôpital
pour les pauvres de Champdieu et Essertines. Cet hôpital
devenu maison de retraite fonctionne encore aujourd'hui.
Asile de Saint-Jean-de-Dieu dans
l'ancien prieuré de Savigneux
est créé en 1824, il disparaît dès
1825 après une terrible épidémie de typhus.
En étendant un peu la recherche, il faudrait encore citer
la maladrerie de Grézieux-le-Fromental,
l'hôpital de Sury...
Enfants
abandonnés en Forez
Emission : Les invités du jeudi de Radio-Craponne
(mai
2004)
Première partie
pour écouter cliquer ci-dessous
(15 min 27 s)
Deuxième partie
pour écouter cliquer ci-dessous
(14 min 35 s)
Troisième partie
pour écouter cliquer ci-dessous
(18 min 22 s)
Les
Enfants trouvés
A Montbrison, de 1715 à
1889, environ 5 500 enfants ont été abandonnés
et pris en charge par les hôpitaux de la ville.L'abandon
a lieu le plus souvent sous la forme d'une "exposition"
: l'enfant est déposé, de nuit, dans un lieu public
(à la porte d'une boutique, d'une église, d'un cimetière...).
Un "tour" sera installé au 19e siècle
à la porte de l'hospice...
Ancien Régime
Environ 950 cas. Les enfants sont pris en charge par l'hôtel-Dieu
et mis en nourrice à la campagne (région de Saint-Jean-Soleymieux)
; après huit ans, ils dépendent de la Charité
jusqu'à l'âge adulte. La mortalité est importante.
Révolution et Empire
Environ 1 200 cas. Après les troubles de l'époque
révolutionnaire, l'Empire apporte une certaine réorganisation
: les hospices de trois villes de la Loire seulement recueilleront
des enfants trouvés : Saint-Etienne, Roanne et Montbrison.
Les abandons se multiplient...
Restauration
Environ 1 200 cas. Les abandons continuent d'augmenter. La mortalité
est considérable.
1831-1889
Environ 1 900 cas. Après une très forte augmentation
des abandons durant la Monarchie de Juillet, des mesures administratives
permettent des améliorations (Inspection départementale
des enfants trouvés) et les abandons diminuent fortement
à partir de 1848.
Grâce aux archives hospitalières de la ville (Sainte-Anne
et la Charité) plus de 5 000 notices concernant les enfants
abandonnés à Montbrison (de 1715 à 1889) ont
été établies. Elles donnent des renseignements
ne figurant pas à l'état civil. Elles sont classées
dans l'ordre alphabétique et par période d'après
des sources souvent inexploitées (archives hospitalières
de Montbrison, fonds des notaires, archives de la Diana, archives
familiales, état civil...) :
Quelques exemples :
Claire
Marguerite :
sexe féminin,
exposée le 21 août 1828 à Montbrison à
la porte du couvent de Sainte-Claire, premier âge ; première
nourrice : Antoinette Lombardin épouse de Claude Arthaud,
Lézigneux. (Le couvent des religieuses
clarisses est alors sur la route de Moingt, au-dessus des Casernes
et non près de la Croix comme avant 1789.) Le
30 septembre 1840 cessation du payement de la nourrice l'enfant
ayant complété sa 12e année ; elle se trouvait
alors chez Jean Rival à Lézigneux.
Kirie
eleison Jean Baptiste :
sexe masculin,
exposé à Montbrison le 16 mai 1827 à la porte
de Marguerite Brunel, premier âge ; première nourrice
: Louise Bonnefoi épouse de Benoît Dumas de Verrières.
Kyrie, eleison
: début d'une prière du canon de la messe (Seigneur,
prends pitié). Le 16 mai 1835 il entre
à l'hospice où il était le 30 juin 1839.
La
cloche Louise
:
sexe féminin,
admise à l'hospice le 1er octobre 1818, fille légitime
de Pierre La cloche (voir Pierre Lacloche,
trouvé en 1791) d'Ecotay et de Françoise
Marie Lucrèce Félicité (probablement
aussi enfant trouvée).
La famille Lacloche (Laclauche) est encore représentée
en 1856 à Ecotay ; un fils, Philippe est alors soldat au
39e régiment de ligne à Paris (cf. Ecotay-l'Olme,
supplément au n° 42 de Village de Forez, 1990).
La vie des enfants abandonnés
à Montbrison a été étudiée dans
un ouvrage :
Joseph
Barou : Les enfants abandonnés en Forez de
Louis XV à la
IIIe République (étude
publiée en 1990 ayant obtenu un prix de la Société
française d'histoire des hôpitaux) avec une préface
de Claude Latta ; annexes, bibliographie ; 21 X 29,7 ; 178 p.
; 14 € ; port 3,20 €. Cet ouvrage est un numéro
spécial de la revue Village de Forez, diffusée
par le Centre Social de Montbrison. Il peut être commandé
au : Centre Social de Montbrison, 13, place Pasteur, 42600 Montbrison
tél. : 04 77 96 09 43 ou 04 77 58 89 03
centresocial-montbrison@laposte.net
Joseph Barou
: Les femmes séduites et
abandonnées dans le Montbrisonnais au 18e siècle
: aspect de la vie sociale sous l'Ancien Régime d'après
les déclarations de grossesse, préface
de Jean-Pierre Gutton ;
92 pages, 8 € + 2,65 € de port. Il
peut être commandé au : Centre Social de Montbrison,
13, place Pasteur, 42600 Montbrison tél. : 04 77 96 09
43 ou 04 77 58 89 03, centresocial-montbrison@laposte.net
JacquesPoisat (sous
le direction de), Patrimoine hopitalier
de la Loire, éd. Patrimoine Rhônalpin,
Lyon, 1997, 36 p. ; notices sur les hôpitaux de Bourg-Argental,
Saint-Bonnet-le-Château, Usson-en-Forez, Saint-Etienne,
Rive-de-Gier, Saint-Chamond, Saint-Just-Saint-Rambert, Saint-Galmier,
Montbrison, Champdieu, Feurs, Neulise, Roanne, Perreux, Charlieu.
Sabine Normand, L'habillement
et la layette des nourrissons d'après les procès-verbaux
d'exposition d'enfants, de la fin du XVIIIe au milieu du XIXe
siècle. Bulletin de la Société
archéologique, historique, littéraire et scientifique
du Gers, n° 381, 3e trimestre 2006 (p. 406-416).
Jean-Pierre Bardet et Guy
Brunet (sous la direction de), Noms
et destins des Sans Famille, Presse de l'Université
de Paris-Sorbonne, 2007, Paris, 2008.
Michel Boy,Les abandons d'enfants
à Ambert avant et durant le premier tiers du XIXe siècle,
"Chroniques historiques du Livradois-Forez", n°
31, 2009, p. 101-107
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et documentation Joseph Barou questions,
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