L'enfant mendiant
(gravure du XIXe siècle)

 

 

Les enfants abandonnés

à Montbrison (1715-1889)

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Montbrison et le Forez

Montbrison :

Montbrison, 16 000 habitants, capitale historique du comté de Forez (actuel département de la Loire), chef-lieu de bailliage sous l'Ancien Régime, préfecture de la Loire jusqu'au 1er janvier 1856, actuellement chef-lieu d'arrondissement.

Le Forez :

Ancien pays de France formant avec le Lyonnais et le Beaujolais la province de Lyonnais. Capitales successives : Feurs puis Montbrison.
Une dépression centrale, la plaine du Forez, traversée par la Loire, est limitée au sud par le massif du Pilat, à l'ouest par les monts du Forez, à l'est par les monts du Lyonnais.
Les limites du Forez correspondent globalement à l'actuel département de la Loire (42).


Tradition hospitalière de Montbrison

Montbrison a une forte tradition hospitalière avec plusieurs établissements : L'hôtel-Dieu et la Charité.

Ces établissements anciens ont eu, et ont encore, un grand rayonnement sur toute la région : des
monts du Lyonnais aux confins du Velay et de l'Auvergne (Saint-Anthème, Viverols...).

Sous l'
Ancien Régime leur importance va de pair avec le rôle de capitale du Forez que détient alors Montbrison. Il y avait alors seulement dans le Forez quatre villes ayant des hôpitaux d'une certaine taille : Montbrison, Saint-Etienne, Saint-Chamond et Roanne.

Ces établissements sont encore bien vivants aujourd'hui (le
centre hospitalier est le premier employeur de la ville).

L'hôtel-Dieu et la Charité : deux établissements frères mais non jumeaux qui ont une longue histoire.

L'Hôtel-Dieu
Sainte-Anne (devenu l'actuel hôpital de Beauregard), créé au 11e siècle : 1 000 ans d'histoire.

La Charité
(aujourd'hui la maison de retraite), fondée au 17e siècle : 400 ans d'histoire.

Autres établissements hospitaliers

Saint-Jean-des-Prés (établi à Montbrison avant 1180 dans le faubourg du même nom) est une commanderie de l'ordre militaire et hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem. C'est un établissement d'un genre particulier qui n'a pas, semble-t-il, une grande fonction hospitalière même s'il y a, sans doute, une infirmerie.

Saint-Lazare : maladrerie, fondée en 1148 par Guy II entre Moingt et Montbrison (au niveau de la source la Romaine) "pour les malades de la maladie de lèpre". C'est un petit établissement avec un recteur et une dizaine de malades. En 1670, il est rattaché à l'hôtel-Dieu de Montbrison. La chapelle Saint-Lazare est démolie en 1729 et ses pierres sont réutilisées pour la réfection de la chapelle Sainte-Anne.

Saint-Antoine : en 1278, Guy VI fonde une commanderie de l'ordre de Saint-Antoine-de-Viennois (en Isère) dans le faubourg de la Madeleine (une rue rappelle son nom). Il s'agit de soigner les malades touchés par le mal des Ardents (ergotisme gangreneux causé par un parasite du seigle).

Hôpital de Champdieu : un petit hôpital-hospice qui a cinq siècles. En 1500, Pierre de La Bâtie, prieur de Champdieu, fonde un hôpital pour les pauvres de Champdieu et Essertines. Cet hôpital devenu maison de retraite fonctionne encore aujourd'hui.

Asile de Saint-Jean-de-Dieu dans l'ancien prieuré de Savigneux est créé en 1824, il disparaît dès 1825 après une terrible épidémie de typhus.

En étendant un peu la recherche, il faudrait encore citer la maladrerie de Grézieux-le-Fromental, l'hôpital de Sury...

textes en ligne :

hôtel-Dieu Sainte-Anne
(format pdf, 7 p.)

La Charité
(format pdf, 6 p.)

Petite histoire de l'hôpital du
Bourgneuf
(format pdf, 16 p.)

Saint-Lazare
(une maladrerie à Moingt)

Quand Saint-Jean-Soleymieux
était le pays des nourrices :

Saint-Jean
(format pdf, 7 pages)

Femmes séduites et abandonnées en Forez
d'après les déclarations de grossesse

Une exposition d'enfant à la fin du XXe siècle : permanence
des comportements en Lyonnais-Forez

(format pdf, 4 pages)


Archives sonores

Enfants abandonnés en Forez
Emission : Les invités du jeudi de Radio-Craponne
(mai 2004)

Première partie

pour écouter cliquer ci-dessous

(15 min 27 s)


Deuxième partie

pour écouter cliquer ci-dessous

(14 min 35 s)



Troisième partie

pour écouter cliquer ci-dessous

(18 min 22 s)

Les Enfants trouvés


A Montbrison, de 1715 à 1889, environ 5 500 enfants ont été abandonnés et pris en charge par les hôpitaux de la ville.L'abandon a lieu le plus souvent sous la forme d'une "exposition" : l'enfant est déposé, de nuit, dans un lieu public (à la porte d'une boutique, d'une église, d'un cimetière...). Un "tour" sera installé au 19e siècle à la porte de l'hospice...

Ancien Régime

Environ 950 cas. Les enfants sont pris en charge par l'hôtel-Dieu et mis en nourrice à la campagne (région de Saint-Jean-Soleymieux) ; après huit ans, ils dépendent de la Charité jusqu'à l'âge adulte. La mortalité est importante.

Révolution et Empire

Environ 1 200 cas. Après les troubles de l'époque révolutionnaire, l'Empire apporte une certaine réorganisation : les hospices de trois villes de la Loire seulement recueilleront des enfants trouvés : Saint-Etienne, Roanne et Montbrison. Les abandons se multiplient...

Restauration

Environ 1 200 cas. Les abandons continuent d'augmenter. La mortalité est considérable.

1831-1889

Environ 1 900 cas. Après une très forte augmentation des abandons durant la Monarchie de Juillet, des mesures administratives permettent des améliorations (Inspection départementale des enfants trouvés) et les abandons diminuent fortement à partir de 1848.


Articles en ligne :


hôtel-Dieu Sainte-Anne
(format pdf, 7 p.)

La Charité
(format pdf, 6 p.)


Petite histoire de l'hôpital du Bourgneuf 
(format pdf, 16 p.)

Maladrerie Saint-Lazare

Saint-Jean : Quand Saint-Jean-Soleymieux
était le pays des nourrices :
(format pdf, 7 p.)

Femmes séduites et abandonnées en Forez

d'après les déclarations de grossesse

Notices individuelles

des enfants trouvés à Montbrison


Grâce aux archives hospitalières de la ville (Sainte-Anne et la Charité) plus de 5 000 notices concernant les enfants abandonnés à Montbrison (de 1715 à 1889) ont été établies. Elles donnent des renseignements ne figurant pas à l'état civil. Elles sont classées dans l'ordre alphabétique et par période d'après des sources souvent inexploitées (archives hospitalières de Montbrison, fonds des notaires, archives de la Diana, archives familiales, état civil...) :
Quelques exemples :

Claire
Marguerite :
sexe féminin, exposée le 21 août 1828 à Montbrison à la porte du couvent de Sainte-Claire, premier âge ; première nourrice : Antoinette Lombardin épouse de Claude Arthaud, Lézigneux. (Le couvent des religieuses clarisses est alors sur la route de Moingt, au-dessus des Casernes et non près de la Croix comme avant 1789.) Le 30 septembre 1840 cessation du payement de la nourrice l'enfant ayant complété sa 12e année ; elle se trouvait alors chez Jean Rival à Lézigneux.

Kirie eleison
Jean Baptiste :
sexe masculin, exposé à Montbrison le 16 mai 1827 à la porte de Marguerite Brunel, premier âge ; première nourrice : Louise Bonnefoi épouse de Benoît Dumas de Verrières. Kyrie, eleison : début d'une prière du canon de la messe (Seigneur, prends pitié). Le 16 mai 1835 il entre à l'hospice où il était le 30 juin 1839.

La cloche
Louise :
sexe féminin, admise à l'hospice le 1er octobre 1818, fille légitime de Pierre La cloche (voir Pierre Lacloche, trouvé en 1791) d'Ecotay et de Françoise Marie Lucrèce Félicité (probablement aussi enfant trouvée). La famille Lacloche (Laclauche) est encore représentée en 1856 à Ecotay ; un fils, Philippe est alors soldat au 39e régiment de ligne à Paris (cf. Ecotay-l'Olme, supplément au n° 42 de Village de Forez, 1990).

 

Enfants abandonnés à Montbrison

de 1715 à 1889

Notices individuelles


dans l'ordre alphabétique

 

Bibliographie :

La vie des enfants abandonnés à Montbrison a été étudiée dans un ouvrage :
Joseph Barou : Les enfants abandonnés en Forez de Louis XV à la
IIIe République
(étude publiée en 1990 ayant obtenu un prix de la Société française d'histoire des hôpitaux) avec une préface de Claude Latta ; annexes, bibliographie ; 21 X 29,7 ; 178 p. ; 14 € ; port 3,20 €. Cet ouvrage est un numéro spécial de la revue Village de Forez, diffusée par le Centre Social de Montbrison. Il peut être commandé au : Centre Social de Montbrison, 13, place Pasteur, 42600 Montbrison tél. : 04 77 96 09 43 ou 04 77 58 89 03
centresocial-montbrison@laposte.net

Joseph Barou : Les femmes séduites et abandonnées dans le Montbrisonnais au 18e siècle : aspect de la vie sociale sous l'Ancien Régime d'après les déclarations de grossesse, préface de Jean-Pierre Gutton ;
92 pages, 8 € + 2,65 € de port. Il peut être commandé au : Centre Social de Montbrison, 13, place Pasteur, 42600 Montbrison tél. : 04 77 96 09 43 ou 04 77 58 89 03, centresocial-montbrison@laposte.net

Jacques Poisat (sous le direction de), Patrimoine hopitalier de la Loire, éd. Patrimoine Rhônalpin, Lyon, 1997, 36 p. ; notices sur les hôpitaux de Bourg-Argental, Saint-Bonnet-le-Château, Usson-en-Forez, Saint-Etienne, Rive-de-Gier, Saint-Chamond, Saint-Just-Saint-Rambert, Saint-Galmier, Montbrison, Champdieu, Feurs, Neulise, Roanne, Perreux, Charlieu.

Sabine Normand, L'habillement et la layette des nourrissons d'après les procès-verbaux d'exposition d'enfants, de la fin du XVIIIe au milieu du XIXe siècle. Bulletin de la Société archéologique, historique, littéraire et scientifique du Gers, n° 381, 3e trimestre 2006 (p. 406-416).

Jean-Pierre Bardet et Guy Brunet (sous la direction de), Noms et destins des Sans Famille, Presse de l'Université de Paris-Sorbonne, 2007, Paris, 2008.

Michel Boy,
Les abandons d'enfants à Ambert avant et durant le premier tiers du XIXe siècle, "Chroniques historiques du Livradois-Forez", n° 31, 2009, p. 101-107

 

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textes et documentation
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