Le château de Montbrison
avec, à gauche,
la tour de la Barrière
(d'après l'Armorial
de Guillaume Revel,
vers 1450)
voir aussi
texte en ligne :
Tour
de la Barrière
texte
ci-contre
(format pdf, 1 p).
La Colline
(le Calvaire) :
lieu de pouvoir,
lieu de mémoire
(format pdf, 2 p.)
et le chapitre
Montbrison
Bibliographie
sommaire :
Pierre
Drevet, Tour de la Barrière à
Montbrison : découverte de bâtiments médiévaux
? Village de Forez, n° 117, avril 2013
Marguerite
Fournier-Néel,
Montbrison, coeur du Forez,
Montbrison, 1968.
Claude
Latta,
Histoire de Montbrison,
Horvath, Lyon, 1994.
Bulletins paroissiaux de Saint-Pierre
(1911-1914)
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gestion
: Joseph Barou
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ou suggestions
s'adresser :
Forez
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Montbrison : Tour de la Barrière
La tour
de la Barrière
Cette grosse tour ronde
aux pierres presque rousses fait partie du décor familier des
Montbrisonnais. Au même titre que le dôme du tribunal
voisin ou le clocher de Notre-Dame.
Beaucoup l'appellent encore Tour des Adrets
en souvenir des crimes du fameux baron, mais ils se trompent. Car
c'est du haut du donjon que les pauvres prisonniers furent précipités,
le 14 juillet 1562, sur les lances
de ses soudards. Et ce donjon a totalement disparu.
A la grande porte
du château des comtes
Au Moyen Age, deux tours gardaient la porte principale, avec pont-levis
et fossé, du puissant château des comtes bâti
sur la colline. Entrée bien choisie, à deux pas d'une
voie essentielle pour la province. Le Grand
chemin de Forez passait à ses pieds, rue
Saint-Pierre et rue de la Madeleine
(aujourd'hui rue du Puy-de-la-Bâtie). En 1700, la tour de
gauche, sans doute plus petite, fut démolie. Les Visitandines
construisirent à sa place leur chapelle (le tribunal d'aujourd'hui).
Il nous reste donc seulement une tour, dite "de
la Barrière", pour rappeler son ancienne fonction.
Elle est forte et massive. Après la base en belles pierres
de taille, l'appareil est plus commun. Un étage en bois,
le hourd, la surmontait au Moyen Age. Il est bien visible sur le
dessin réalisé par Guillaume
Revel vers 1450.
Ce hourd a disparu, en 1717, dans un
incendie. La tour appartenait alors à l'hôpital de
Charité. Et elle abritait une
fabrique de poudre. Le sinistre fit quelques dégâts
au couvent voisin de la Visitation. Des brandons enflammèrent
la toiture de l'église Sainte-Marie.
Les religieuses se plaignirent du voisinage de cette industrie dangereuse
auprès du président du bailliage. Cependant elles
ne réclamèrent aucune indemnité aux recteurs.
Même privée de son hourd, la tour était encore
plus haute qu'aujourd'hui. On le constate en observant le plan cavalier
de Montbrison de 1732. Elle est alors
coiffée d'un toit très pointu. Aujourd'hui il a été
remplacé par un couvert presque plat en tuiles creuses.
La porte "secrète"
Il y a une particularité moins connue. La tour protégeait
une seconde entrée, plus petite, à sa droite. Elle
aboutissait aux fossés et menait directement, par une voie
souterraine, à la seconde enceinte.
Peut-être même allait-elle directement dans la maison
du trésorier des comtes de Forez ? Une sorte d'entrée
de service, pratique et discrète. Ce passage, en bel appareil,
remonterait au 12e siècle. Il n'est plus visible de la rue
mais existe encore dans le sous-sol de la cure
Saint-Pierre.
Cette maison était jadis l'hôtel du trésorier
de Forez, le grand argentier des comtes. Près de la porte
et bien protégé par la forte tour, ce local communiquait
par un escalier intérieur avec le rempart et des souterrains...
Un emplacement de choix pour garder les trésors du comté.
Démolie en 1595, pendant les
guerres de la Ligue, la maison fut probablement rebâtie par
Etienne Javelle. Vers 1800,
elle appartient à la famille de Lagarde.
En 1851, elle devient le
presbytère de la paroisse Saint-Pierre.
Seul reste de la forteresse médiévale de la colline,
la tour de la Barrière mériterait
aujourd'hui d'être mise en valeur. Elle témoigne de
dix siècles d'histoire de la ville.
Joseph Barou
[La
Gazette du 1er décembre
2006)
Cave
près de la tour de la Barrière sous la cure de Saint-Pierre
(dessin tiré du Bulletin
paroissial de Saint-Pierre
de Montbrison du 8 septembre 1912)
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