Notes de lecture
Regards
sur le passé :
Chavanne-Brun
(1857-1963)
de Maurice Bayle
C'était "l'usine" de
Montbrison !
Pendant longtemps, pour les Montbrisonnais,
Chavanne-Brun a été "l'usine", la grande, la
vraie. Les grands bâtiments construits de 1916 à 1918 aux
confins de Savigneux et de Montbrison ramenaient au rang d'ateliers
toutes les autres établissements de la ville.
Et puis il y a les "cités Chavanne", au faubourg de
la Madeleine, un quartier de Montbrison qui était bien typé
Heureux et fier celui qui travaillait chez Chavanne ! Et souvent le
fils succédait au père. Bref, Chavanne est presque devenu
une légende.
Ceux qui se souviennent de l'entreprise d'autrefois sont de moins en
moins nombreux. Le temps a passé. Aujourd'hui il reste la CLECIM
héritière mais bien différente de l'usine d'antan.
Maurice Bayle, dans Regards sur le passé
de Chavanne-Brun (1857-1963), un équipementier industriel,
ravive notre mémoire.
"La boîte", il la connaît bien pour, durant sa
vie presque entière, avoir pris chaque jour le chemin de son
bureau d'études. Et puis son père n'était-il pas
déjà mouleur dans la même entreprise ?
Un travail de Titans
L'histoire qu'il nous raconte simplement est étonnante.
Plusieurs centaines de personnes circulaient dans les halles immenses.
Là, grâce aux amours du fer et du feu, un travail de titans
s'accomplissait avec des machines gigantesques afin d'engendrer des
pièces souvent colossales. L'atelier de fonderie réalisait
les pièces de fonte équipant les laminoirs, celui de mécanique
et chaudronnerie assurait l'usinage des pièces d'acier et de
bronze, effectuait les montages. Tout cela réalisé non
par des demi-dieux mais par de bonnes gens, ouvriers ordinaires qui,
ensuite, pour se reposer, cultivaient paisiblement leur jardinet des
Cités.
L'ouvrage de Maurice Bayle est documenté, précis à
la virgule près, calibré pourrait-on dire. De nombreux
documents, schémas, plans, photos étayent le propos. Même
le style est rigoureux. Le lecteur devine aisément à travers
tous ces renseignements techniques que rien ne devait être fait
"à peu près" mais absolument dans les normes.
Pour les salariés de l'entreprise Chavanne, le souci de "la
belle ouvrage" allait de pair avec une légitime fierté
: Ce laminoir est notre oeuvre ! Et aussi cette tourelle de cuirassé
!
Une aciérie dans la cordillère
des Andes
Orgueil justifié ! Car il y a quelque chose de l'épopée
dans certaines réalisations. Maurice Bayle raconte :
Le premier marché à l'exportation
conclu par les constructeurs français - avec le concours de l'entreprise
Chavanne devenue SECIM - a été la création d'un
complexe sidérurgique en Colombie, à Paz-de-Rio, à
2 600 m d'altitude dans la cordillère des Andes, dans des conditions
extrêmement difficiles.
Il s'agissait d'un véritable défi. Le travail fut mené
à bien
L'écrivain Michel Droit ne s'y est d'ailleurs
pas trompé. Il a consacré un chapitre entier de son livre
Visas pour
l'Amérique du Sud publié
en 1956 à cette fameuse "Aciérie des Andes".
Mais l'auteur a simplement cité ces pages
en annexe de son ouvrage trouvant sans doute l'éloge trop grand.
Seul pour lui compte le travail bien fait, quel qu'il soit. Et il a
bien raison.
J. Barou
Diaporama
Chavanne-Brun
*
* *
1916 : la presse
locale annonce
l'installation
prochaine de Chavanne à Montbrison
(Le Montbrisonnais
du 30 décembre 1916)
L'usine Chavanne-Brun
en cours de construction
(carte postale fonds Fayard,
Montbrison)
Pour en savoir plus sur Chavanne-Brun
En
ligne :
de
Maurice Bayle,
Chavanne-Brun (1857-1963)
(format
pdf, 3 p.)
Regards
sur le passé :
Chavanne-Brun
(1857-1963)
(format pdf, 96 p.)
Publication de Village
de Forez :
Maurice Bayle, Regards sur le
passé, Chavanne-Brun (1857-1963), équimentier sidérurgique
français, disponible au :
Centre Social de Montbrison
13, place Pasteur
42600 Montbrison
tél. 04 77 96 09 43
centresocial.montbrison@laposte.net
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