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Brochure compte-rendu
de la réunion du 3 mars 1912
(archives de la Diana)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conception
David Barou

textes et documentation
Joseph Barou


questions, remarques ou suggestions

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Le Lion d'or, au bord du Vizézy

1912
Les Camelots du Roi
à Montbrison


Montbrison a eu longtemps la réputation d'être une ville conservatrice. A la Belle Epoque les royalistes tiennent parfois conseil sur les bords du Vizézy...

En février 1912, plusieurs avis parus dans l'Avenir Montbrisonnais annoncent la tenue à Montbrison d'une "réunion royaliste contradictoire". Elle a lieu le dimanche 3 mars 1912 à 2 heures ½ de l'après-midi dans la grande salle de l'hôtel de Lion d'Or, quai des Eaux-Minérales. Réunion privée donc. Les entrées sont filtrées. Il faut se munir de cartes retirées à l'imprimerie du journal.

La semaine suivante, l'Avenir Montbrisonnais en donne un complaisant compte rendu. Selon la feuille locale, une assistance nombreuse se presse dans l'hôtel de M. Gréa, le meilleur de la ville. Public nombreux et, aussi, choisi, car les animateurs portent tous la particule, comme, sans doute, beaucoup d'auditeurs.

Le commissaire n'est pas le bienvenu

Avant la réunion, le correspondant de l'Avenir relève un petit incident qu'il qualifie d'amusant. M. Pierroti, commissaire de police, se présente sans invitation. On le laisse entrer mais avant d'ouvrir la séance, le baron de Vazelhes vient "très courtoisement" lui dire qu'il n'est toléré dans la salle qu'à titre "absolument personnel". Le fonctionnaire de la République se vexe d'une telle remarque et réplique : "J'y suis, j'y reste". C'est le mot de trop. Celui qu'avait dit le Maréchal de Mac-Mahon
à la prise de Malakoff... Le ton monte. Finalement le commissaire se retire pour ne pas être jeté dehors. Provisoirement la République cède le pas.

Une estrade domine la grande salle de l'hôtel. Le président, M. Flachaire de Roustan, bâtonnier de l'ordre des avocats de Lyon, délégué régional de "Monseigneur" le duc d'Orléans, ouvre la séance. Ensuite le comte de Villechaize qui préside les comités royalistes de la Loire remercie l'assistance. Elle est venue, dit-il, "entendre la parole des vaillants combattants de l'Action française". Le baron de Vazelhes est félicité pour l'organisation de la réunion. Il a déployé beaucoup d'efforts "pour réunir autour de lui les meilleurs éléments de propagande et d'action".

Propos virulents
avant les chansons des Camelots du Roi

Après cet assaut de politesse, arrive le tour des orateurs. Et d'abord, d'une dame dont le nom est bien connu : la marquise de Mac-Mahon, épouse du général Patrice de Mac-Mahon, second duc de Magenta, fils du maréchal de Mac-Mahon. Ce dernier avait été de 1873
à 1879, un peu à contrecœur on s'en souvient, second président de la troisième République. Elle assure avec passion qu'il faut "aimer son pays de toute son âme, le servir et vouloir pour lui tout ce qu'il y a de plus gros et de plus grand". Pour cela, elle voudrait "renverser le gouvernement antinational, anticatholique et antipatriotique". Même les "dames", dit-elle, peuvent aider à "cette bonne et utile besogne".

Le comte de Vesins se montre encore plus virulent. Il évoque "l'asservissement actuel de toute la nation à l'or juif", stigmatise "la faiblesse des institutions démocratiques de la France" en face des gouvernements monarchiques européens. "Le discrédit dans lequel est tombé le Parlement" va même, selon lui, jusqu'au dégoût : "le gouvernement de la République, c'est le règne de l'incompétence".

Pour conclure, M. de Roustan invite l'assistance à suivre les "vrais patriotes", ceux de l'Action française, pour rendre au pays "le seul gouvernement national, celui des rois qui ont fait la France". L'assistance s'en va lentement. Les Camelots du Roi de Saint-Etienne, Montbrison, Roanne et Saint-Bonnet-le-Château chantent des refrains royalistes : "Viv' les cam'lots du roi. Et viv' le roi, A bas la République. La gueuse on la pendra"… Le cours des choses n'en fut pas inversé pour autant.

Joseph Barou

Source : L'Avenir Montbrisonnais, février et mars 1912.

[La Gazette du 16 mars 2007]



L'Avenir Montbrisonnais

du 25 février 1912
(archives de la Diana)

Document

Une curieuse "Nouvelle Marseillaise" datant de 1815

(archives de la Diana)