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Lettres patentes
concernant la reconstruction
du collège de Montbrison


Reconstruction
du collège
de l'Oratoire
Montbrison

 

 

 

autre texte

en ligne :

Jean-Baptiste Massillon
et le collège
des Oratoriens
de Montbrison (5 p.)

 

 

 

 

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Massillon
Ce Jean-Baptiste qui faisait
la morale au Roi !

Il est passé discrètement chez nous. Pourtant l'homme était brillant. Jean-Baptiste Massillon, professeur de belles-lettres et prédicateur du roi.

Massillon naît le 24 juin 1663 à Hyères, en Provence. Ce fils de notaire entre tôt au collège des Oratoriens de sa ville natale. Ses maîtres découvrent vite ses belles qualités intellectuelles et morales. Ils l'engagent à entrer dans la congrégation. Rivaux des Jésuites, les Oratoriens régentent alors de nombreux collèges. Mais Jean-Baptiste voudrait devenir moine. Il se retire quelque temps à l'abbaye de Sept-Fonts. Finalement il opte pour l'Oratoire et devient professeur.


Au collège de Montbrison

Le Forez possède deux collèges d'Oratoriens : l'un à Montbrison, l'autre à Notre-Dame-de-Grâces, près de Chambles. Celui de Montbrison a pris la suite de l'école du chapitre de la collégiale logée près du cloître. Sa fondation date de 1624. Contre une pension annuelle de 2 200 livres l'Oratoire s'engage à en fournir les professeurs. Un bel édifice est bâti. Il reçoit seulement 140 élèves : enfants de bourgeois et de nobles du Forez. Le collège subit deux graves incendies en 1640 et 1775. Pourtant ses locaux subsistent encore. C'est notre actuelle sous-préfecture.

Massillon
arrive en 1687. Le nouveau professeur chargé de la classe de seconde a 24 ans. Il retrouve un confrère du Midi : Joseph Maure, natif d'Arles. Cette année-là le supérieur est le père Joseph Perrin. Massillon reste seulement deux ans au collège de Montbrison. Ses supérieurs veulent tirer parti de ses talents d'orateur. Car Jean-Baptiste prêche à merveille.

Prédicateur du roi

Il prononce, en 1691, l'oraison funèbre de l'archevêque de Vienne puis celle de Camille de Neufville-Villeroy, archevêque de Lyon, mort en 1693. En 1696, il est nommé, à 33 ans, directeur du séminaire de Saint-Magloire, à Paris.

Le "ministère de la chaire" revêt alors une grande importance. La prédication est comme un spectacle. On compare les orateurs, leur capacité à émouvoir ou à convaincre. Car l'exercice est difficile. Il faut une bonne mémoire, la voix forte et le geste ample pour soutenir la parole. Rédigé avec soin, le sermon, toujours long, est appris par cœur. Massillon suit la mode. Mais il n'a rien du prophète courroucé. Il parle avec douceur et chaleur. Sobre dans ses effets, sa ressource principale reste le pathétique. Avait-il l'accent méridional ? Probablement. Mais cela ne nuit en rien à son succès.

En 1699, Massillon prêche le carême devant le roi. Thème du premier sermon : "Bienheureux ceux qui pleurent !" Sujet ardu devant la cour la plus brillante d'Europe. Le roi est impressionné. Il avoue à Massillon devant tous : "Mon père, j'ai entendu plusieurs grands orateurs, j'en ai été content mais, après vous avoir entendu, je suis très mécontent de moi-même". Car l'homme ne manie pas la langue de bois. En 1715, devant le catafalque de Louis XIV, "Louis le Grand", après un long silence, il entame son oraison funèbre par la phrase célèbre : "Dieu seul est grand, mes Frères, et dans ces derniers moments surtout où il préside à la mort des rois de la terre".


Un grand évêque de Clermont

En 1717, le Régent nomme Massillon évêque de Clermont. Désormais il consacre tout son temps à son diocèse auvergnat. Il y réside fidèlement et instruit son clergé et son peuple.

Il meurt en 1742. Une rue de Montbrison rappelle le souvenir du savant oratorien. De sa Provence natale à l'Auvergne en passant par Versailles, Montbrison fut pour lui une brève étape sur le chemin d'une réputation méritée.

Joseph Barou

[La Gazette, n° 313, du 15 septembre 2006]




L'ancien collège des Oratoriens de Montbrison
devenu la sous-préfecture


Notice sur Massillon


extraite du Rituel du diocèse de Clermont (1833)


Gravure par Desrochers
Paris, B.N.


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