On
doit la fondation de Notre-Dame à un
homme et sa construction complète à une
dynastie :
Un
homme, Guy IV (1196-1241), une dynastie
les comtes de Forez.
- Les comtes de Forez sont chefs d'un petit état, le Forez (à peu près le département de la Loire) qui n'est
pas encore dans le royaume de France.
- Le fondateur de Notre-Dame est Guy, le quatrième comte de
Forez à porter ce nom, l'un des plus prestigieux de sa dynastie
: homme de guerre, savant, charitable, noble... Mort à son
retour de Terre Sainte (1241) et inhumé dans la collégiale.
- Le tombeau de Guy IV résume sa vie : l'épée (le guerrier), le
bonnet (l'homme cultivé), l'aumônière (l'homme charitable), le lion (l'homme
courageux)...
Cette
fondation est pour lui :
- Un geste politique fort : faire de
Montbrison, où il avait son château le plus important,
sa capitale.
- Un signe de puissance au centre de
la ville et de ses possessions : Montbrison est à la limite
des montagnes du Soir et de la plaine du Forez, sur le grand
chemin de Forez (axe nord-sud qui traverse la province)
; il y a un marché important, chaque samedi, depuis le Moyen
Age.
- Un acte administratif :
l'église est dite "collégiale" ; elle est
desservie par un chapitre (un collège de 13 chanoines et de
nombreux prêtres) qui forme un vivier où le Comte peut
trouver des fonctionnaires instruits et dévoués pour
l'administration du comté (la Diana,
cour des comptes du Forez est tout près de là). Le chapitre
possède des biens, il est collectivement seigneur
de Moingt. Le sanctuaire est privé mais offert à tous : un jubé
(sorte de galerie sur une tribune) coupe l'église en deux :
d'un côté les chanoines, de l'autre le peuple. L'église
n'est pas paroissiale mais elle est très grande et, déjà,
elle accueille tous les Montbrisonnais pour les grandes circonstances.
- Un acte de foi
Guy IV, grand seigneur, est à la fois puissant et humble ;
il dit "ma chapelle" en parlant de l'église
qu'il fait construire pour son tombeau. Il fait poser la pierre d'honneur
par son fils, le futur Guy V, s'estimant lui-même trop pécheur.
Le 23 novembre 1226 a lieu la pose, "en famille", de la
pierre d'honneur en présence de Renaud
de Forez, l'archevêque de Lyon, oncle du comte.
Il fait transférer la statue de la Vierge (Notre-Dame
d'Espérance) de son château à la collégiale
ainsi que les reliques de saint Aubrin,
patron de la ville.
Enfin la fondation est d'abord faite pour le service perpétuel
de Dieu et de la Bienheureuse Marie Toujours Vierge.
Voir la pierre d'honneur dans le choeur.
2
- De la fondation à nos jours
Sept siècles
d'enracinement progressif :
L'enracinement a été lent, comme pour un arbre.
Dans la terre forézienne :
- Achat du terrain (alors sur le territoire de Moingt) à un
seigneur voisin.
- Le sol était marécageux près du Vizézy,
aussi des poteaux de bois sont enfoncés dans la terre avant
de faire de très profondes et solides fondations (ce sont
les racines qui font l'arbre solide).
Dans
le temps :
-La
construction dure de 1226 à 1466 soit 240
ans avec une grande unité,
du chur au clocher et au portail : style gothique, assez sévère
mais plein de force et d'élégance.
- C'est une belle leçon de continuité, d'ambition et
aussi d'humilité : les divers comtes de Forez s'inscrivent
dans une chaîne et poursuivent l'oeuvre commencée même
après le changement de dynastie (les ducs de Bourbon devenus
comtes de Forez).
- Lignes harmonieuses et dimensions impressionnantes : c'est
la plus grande église du diocèse de Saint-Etienne (longueur
: 67 m ; hauteur sous les voûtes : 20 m ; clocher de 42,70 m).
Dans
le coeur des Montbrisonnais et des Foréziens :
Maison de Dieu, maison de tous les Montbrisonnais, le sanctuaire devient
progressivement l'église de tous, témoin des grands
événements de la ville :
- François 1er vient à
Montbrison en 1536 pour le rattachement du Forez au royaume de France
; il devient premier chanoine de Notre-Dame.
- Pendant les guerres de religion, la
ville est prise le 14 juillet 1562 par les protestants ; la ville
est pillée, Notre-Dame saccagée, le trésor volé.
- Pendant la Révolution, les chanoines
sont chassés, l'église saccagée ; elle sert de
temple de la Raison, de cantonnement pour les troupes : plus de vitraux,
de boiseries, de peintures... - Après
le Concordat (1803), elle devient église
paroissiale (deux paroisses dans la ville : Notre-Dame et Saint-Pierre).
- Aujourd'hui c'est l'église principale de la nouvelle paroisse Sainte-Claire-en-Forez.
3
- Notre-Dame-d'Espérance
Aujourd'hui,
Notre-Dame est surtout un monument vivant :
- Avec une histoire ancienne et mouvementée.
- Coeur d'une paroisse nouvelle, Sainte-Claire-en-Forez,
pour Montbrison et le pays montbrisonnais (messes, baptêmes,
mariages, funérailles...)
-
Lieu de rencontre et de culture pour tous : concerts, expositions (Jubilé de l'an 2000)
- Centre de l'agglomération, patrimoine
commun de toutes et de tous.
La façade est inachevée (1466) : il y a un fort contraste entre le portail très élégant
et orné et le clocher avec ses lourds contreforts : la force
et la simplicité. L'énorme cloche Sauveterre (4 tonnes) fondue en 1502 y loge avec deux compagnes.
La collégiale Notre-Dame n'est pas finie, il manque le deuxième
clocher. Certains avaient pensé le bâtir au XIXe siècle.
L'unique tour pourrait être un symbole : il reste quelque chose
à faire, ici et maintenant, pour préserver la collégiale.
J.
Barou
*
* *
En
ligne :
Marguerite
Fournier, Notre-Dame d'Espérance,
poème, Village de Forez, n° 29, janvier 1987 (format
pdf, 3 pages).
Charles Barthélémy, L'orgue
de Notre-Dame, article de Village
de Forez,n° 58, avril 1994 (format
pdf, 3 pages).
Armoiries
de familles
ayant donné
des chanoines
au chapitre
de Notre-Dame
(dessins
extraits de
F. Renon, Chronique
de Notre-Dame-d'Espérance)
Sceau de l'église
Notre-Dame
La
collégiale
dans
le temps
Vers 1450
1611
1732
vers 1850
vers
1880
(cliché
J. Barou)
2010
1847
(Planches
tirée de F. Renon, Chronique de Notre-Dame-d'Espérance)
Notre-Dame-d'Espérance
de Montbrison Au XIXe siècle,
le docteur Eugène Rey préconisait une restauration de
la collégiale
et fournissait même un dessin
de ce pourrait être la façade (gravure
tirée de E. Rey, Monographie de Notre-Dame d'Espérance
de Montbrison,
Montbrison, Lafond, 1885, p. 87)
Nef de la collégiale Notre-Dame au début du XXe siècle
(archives de la Diana, fonds Brassart)
La
collégiale dans la ville
(cliché
J. Barou)
Aux pieds des monts du Forez
(cliché
J. Barou)
Au bord du Vizézy
(cliché
J. Barou)
Au milieu de sa ville...
Visite
1 - clocher nord
2 - entrée principale
3 - choeur
4 -pierre d'honneur
5 - gisant de Guy IV
6 - grand autel
7- Stalles
8 - croix des Saints
9 - grande nef
10 - chaire
11 - porte latérale sud
12 - porte latérale nord
13 - chapelle Saint-Aubrin
14
- chapelle Sainte-Cécile
15 - chapelle Saint-Michel
16 - collatéral nord
17 - fonts baptismaux
18 - orgues
19 - chapelle des Morts
20 - chapelle Saint-Louis
21- chapelle de la Vierge
22
- chapelle Saint-André
23 - chapelle du Sacré-Coeur
24 - statue de Jeanne d'Arc
1
- Le clocher nord
(cliché J. Barou)
(cliché J. Barou)
Un puissant clocher,
haut de 42,70 m, où logent trois cloches :
Sauveterre, fondue
en 1502, pèse 4 000 kg et mesure 1,75 m de hauteur.
Bourbon, placée en 1503 a été
refondue en 1593 et en 1820. Elle pèse 2 000 kg
et mesure 1,25 m de hauteur.
Thérèse-Charlotte date de
1820.
2
- L'entrée principale
(cliché J. Barou)
Un portail raffiné
Achevé en 1459, oeuvre
du duc Charles Ier de Bourbon et de la duchesse Agnès
(cliché J. Barou)
Sous
le vocable de
Notre-Dame-d'Espérance
(tympan)
(cliché
J. Barou)
(cliché J. Barou)
Porte d'entrée du XVIIIe
siècle
(détail de la sculpture de Desbrun fils)
(
cliché J. Barou)
La grande nef
(20 m de hauteur)
3
- Le choeur
(cliché J. Barou)
Vitrail de la fondation
(de Maréchal, de Metz)
de haut en bas :
- la Trinité
- la Vierge couronnée
- la fondation
(cliché J. Barou)
Vitrail du choeur (détail)
fondation de la collégiale Notre-Dame
de Montbrison par Guy IV
et son fils, le futur Guy V (en arrière l'archevêque de
Lyon Renaud de Forez
et un autre évêque, d'Embrun ou de Vienne)
4
- La pierre d'honneur
(cliché J. Barou)
Pierre
d'honneur
rappelant la fondation de la collégiale
en 1226
Texte
de la pierre d'honneur de Notre-Dame d'Espérance de Montbrison
"En la fête de Clément, lecteur souviens t'en toujours,
lorsqu'on était en l'année du Seigneur une fois mil, deux
fois cent,
quatre fois cinq, six ajouté, fut posée la pierre d'honneur
de cette église. On dit qu'elle fut posée par Guy V tout
petit enfant,
par délégation de son père le comte (avec l'autorisation
de l'Eglise de Lyon). Le père lui-même a donné (libéralement)
l'emplacement, construit (à ses frais) et doté. La dot
est Moingt, la dîme de Verrières et 60 livres sur le marché
de Montbrison."
Restitution
de la pierre d'honneur et sceau de Renaud de Forez
(Planche tirée de F. Renon, Chronique de
Notre-Dame-d'Espérance)
5 - Le gisant de Guy IV
(cliché J. Barou)
Gisant de Guy IV (1196-1241), comte de Forez,
fondateur de la collégiale
(cliché J. Barou)
Le visage du comte
6
- Le grand autel
(cliché J. Barou)
Oeuvre de Bossan, le grand
autel sculpté par Bonnet et Protheaux
(cliché
J. Barou)
A gauche saint Jean l'Evangéliste
et une mise au tombeau
(cliché J. Barou)
Au centre Vierge
à l'Enfant
(cliché
J. Barou)
A droite
le repas des Pèlerins dEmmaüs et saint Jean-Baptiste
7
- Les stalles
(cliché J. Barou)
(cliché J. Barou)
(cliché J. Barou)
(cliché J. Barou) Stalles de style
néo-gothiques du sculpteur Bernard, de Lyon
(cliché J. Barou)
(cliché J. Barou) Crucifixion
du Christ Crucifixion
de saint Pierre
(cliché J. Barou) Crucifixion
de saint André
(cliché J. Barou)
(cliché J. Barou) (cliché
J. Barou)
Ascension
du Christ Assomption
de la Vierge
(cliché J. Barou)
Saint
Aubrin patron de la ville de Montbrison
14
- Chapelle Sainte-Cécile
(cliché J. Barou)
Vitrail
de Saint-Jean-Baptiste
(clichés J. Barou)
Hérode
Antipas et Herodiade
Jean-Baptiste
Salomé
15
- Chapelle Saint-Michel
(cliché J. Barou)
16
- Collatéral nord
(cliché J. Barou)
De haut en bas :
la Sainte Famille
le baptême de Clovis
visite à Montbrison de sainte Jeanne de Chantal
fondatrice des Visitandines
(cliché J. Barou)
Notre-Dame d'Espérance
(cliché J. Barou)
17
- Les fonts baptismaux
(clichés J. Barou)
Vitrail
au-dessus du baptistère
(cliché J. Barou)
De haut en bas :
saint Thomas d'Aquin, sant Dominique,
saint Dominique aux pieds de la Vierge,
saint François d'Assise
(cliché J. Barou)
Saint Thomas d'Aquin
(cliché J. Barou)
Saint Dominique
Saint Dominique aux pieds de la Vierge (cliché J. Barou)
18
- Les orgues et la rosace
(cliché J. Barou)
(cliché J. Barou)
(cliché J. Barou)
(cliché J. Barou)
Le buffet d'orgue est l'oeuvre
de Callinet de Rouffach (Alsace).
Il repose sur une tribune de pierre de l'architecte Bossan L'instrument
a été inauguré en 1842.
Classé "orgue historique"en 1972,
il a été restauré en 1981-1982.
(cliché J. Barou)
Belle rosace sans remplage derrière les orgues
la
Descente de croix
(cliché J. Barou)
Descente
de croix attribuée à l'atelierdu peintre flamand Gaspard
de Crayer (1584-1669)
19
- Chapelle des Morts
(cliché J. Barou)
Piétà entourée de deux
anges de Fabisch
(cliché J. Barou) (cliché
J. Barou)
Jésus en croix, saint Jean et les
saintes femmes
Agonie de Jésus au jardin des Oliviers
(vitraux de 1847 du maître-verrier Mauvernay de Saint-Galmier)
(cliché J. Barou)
Monument
aux morts du sculpteur stéphanois Lamberton
20
- Chapelle Saint-Louis
(cliché J. Barou)
Groupe sculpté au-dessus
de l'autel (XIXe siècle) : Saint Joseph et l'Enfant Jésus
au centre,
avec saint Louis
à sa droite et saint François à sa gauche
(cliché J. Barou)
De gauche à droite : saint Joseph, Vierge à l'Enfant,
saint Louis
(vitraux de Pagnon et Deschelettes)
21
- Chapelle de la Vierge
(cliché J. Barou)
Retable de Fabisch
Au centre Vierge à l'Enfant, à sa droite sainte Catherine
d'Alexandrie et à sa gauche sainte
Cécile
Vitrail
de la chapelle Sainte-Catherine et Saint-Roch
(cliché J. Barou)
(détails)
(cliché J. Barou)
Scènes de l'Ancien et du Nouveau
Testament
(maître-verrier Maréchal)
Vitrail
de la chapelle Saint-Antoine et Saint-Claude
(cliché J. Barou)
Verrière de E.H. Thevenot de Clermont-Ferrand
: les quinze mystères du Rosaire (1841)
(détails)
(cliché J. Barou )(cliché
J. Barou)
L'Annonciation Jésus
au jardin des Oliviers
(cliché J. Barou)
La Résurrection
(l'ange près du tombeau vide)
22
- Chapelle Saint-André
(cliché J. Barou)
Le Christ encadré
de saint Pierre (à gauche) et de saint Paul à droite
23
- Vitraux de la chapelle du Sacré-Coeur
(cliché J. Barou)
Détails
(cliché J. Barou) (cliché J. Barou)
Baptême du Christ Les
noces de Cana
(cliché J. Barou) (cliché J. Barou)
Christ est tenté dans le désert
Jésus
auprès du puitset la Samaritaine
(cliché J. Barou) (cliché J. Barou)
Jésus et la veuve de Naïm La
tranfiguration
(cliché J. Barou)
détails
(cliché J. Barou) (cliché J. Barou)
Jésus guérit le paralytique
Les
marchands chassés du Temple
(cliché J. Barou) (cliché J. Barou)
Jésus et la Cananéenne
Jésus
guérit un aveugle
(cliché J. Barou) (cliché J. Barou)
Résurrection de Lazare
Entrée à Jérusalem
24
- Statue de Jeanne d'Arc
(clichés J. Barou)
Statue de Jeanne d'Arc
élevée après
la Mission de 1898
Les
statues mises en lieu sûr
(cliché J. Barou) Saint André
bois peint et doré, 17e siècle
(cliché J. Barou)
(cliché J. Barou) Sainte Anne et Marie
Saint Jean Baptiste
bois
peint et doré, 17e siècle
(cliché J. Barou)
(cliché J. Barou) Saint Joseph
Saint
Roch
Chapelle Saint-Antoine
(cliché J. Barou)
(cliché
J. Barou)
(cliché J. Barou)
La
chapelle Saint-Antoine rénovée à été
inaugurée le 26 novembre 2010
en présence de Mgr Dominique Lebrun, évêque de
Saint-Etienne
La
vitrine du trésor
(2014)
(cliché
J. Barou)
(cliché
J. Barou)
Archives
sonores Cloches de la collégiale
Notre-Dame-d'Espérance
dimanche 18 mars 2012, 11 h 35
pour écouter cliquer ci-dessous
(40 s)
Les
grandes heures de la collégiale Notre-Dame (Claude
Latta - Charles Barthélemy) (émission d'histoire
locale de Radio Fourvière, Saint-Etienne, 9 avril 1990)
pour écouter cliquer ci-dessous
(43 min)
La collégiale
Notre-Dame pendant la Révolution (Claude Latta)