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Journal de Montbrison
du 29-11-1936

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du 19-09-1936

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conception David Barou

textes et documentation Joseph Barou

questions, remarques ou suggestions
s'adresser :

Forez
 
 


Journal de Montbrison du 21-11-1936

1936, vie quotidienne
à Montbrison
au temps du Front Populaire :


Semaine anglaise
chez le maréchal-ferrant

1936 : victoire au Front populaire. Le 4 juin, Léon Blum forme un ministère ; troubles sociaux. Les accords de Matignon sauvent la paix sociale. Patronat et syndicats s'entendent sur des réformes hardies : liberté syndicale, hausse de salaire, congés payés, semaine de 40 heures...

Voilà bien des nouveautés à faire appliquer à tout le pays, et même à Montbrison, ville un peu éloignée de toute cette agitation. Car elles concernent la vie de tous les jours.

Augmentation du "grelasson"

A l'extraction le coût du charbon augmente. Les marchands de charbons répercutent sans délai la hausse. Ceux de Montbrison, Moingt et Savigneux s'entendent sans vergogne pour fixer les prix. Ils annoncent la couleur dans le Journal de Montbrison :

"Les marchands de charbons de Montbrison, Moingt et Savigneux informent leurs clients qu'à la suite de l'application de la semaine des quarante heures dans les mines, celles-ci ont majoré le prix de tous leurs produits. A dater du 15 novembre les prix de vente seront les suivants..."

Suivent les prix de 16 qualités de houille. Il y a charbon et charbon. On a aujourd'hui oublié cette variété et leurs noms pittoresques : "grelasson, chatille, coke, briquette, grenette forge et Monanthra..." La ménagère sait alors à quoi s'en tenir. Car les prix varient du simple au double : 21 F le quintal pour le charbon "en barre" et 48 F pour l'anthracite le plus réputé, celui du Tonkin !

Semaine anglaise pour les forgerons

Même agitation chez les maréchaux-ferrants - il y en a sept à Montbrison. Le premier septembre 1936, la chambre syndicale des maîtres maréchaux-ferrants de la Loire et le syndicat signent un accord. Désormais, il y aura repos du samedi 11 h 30 au lundi 6 h 45.

La corporation sait réagir vite. Les patrons du Montbrisonnais tiennent assemblée générale le 20 septembre 1936. Et par communiqué ils avertissent leurs clients que la "La semaine anglaise" a été mise en vigueur.

"Ces dispositions s'appliquent à tous les ateliers de maréchalerie occupant des aides ou les membres de leurs familles ; les maîtres travaillant seuls ont les mêmes obligations. Il est bien entendu que les réfractaires risquent de graves sanctions..." Pas question donc, même pour le patron, de s'enfermer seul dans la forge pour fabriquer quelques douzaines de fers à vache... Ce serait de la concurrence déloyale...

De plus, mauvaise nouvelle, les prix flambent :

"D'autre part, vu les charges nouvelles occasionnées, une augmentation de 4 F par ferrure sera pratiquée pour chevaux, mulets et ânes. Pour les bovins et fournitures concernant tous travaux agricoles, il y a une majoration de 20 % à partir du 21 septembre 1936".

Pour être sûr que la loi sera appliquée, le 12 novembre le préfet prend un arrêté de fermeture des ateliers au public le dimanche. Sous-préfets, inspecteurs du travail, commandants de gendarmerie et commissaires de police sont chargés de son exécution. Quant au prix... Eh bien, il faut payer !

Le coiffeur, la bergère et le boulanger

D'autres métiers sont concernés. Les salons de coiffure seront fermés du dimanche midi au mardi midi, sauf en cas de fête au pays. Les bûcherons, écorceurs, valets, vachers, vachères, bergers, bergères... ont aussi leurs droits. Il s'ensuit une cascade de règlements pour s'adapter aux travaux à faire. Car, il ne faut pas que le viticulteur soit en congé pendant la vendange.

Le prix du pain est revu. Tenant compte des nouvelles conditions dans la minoterie la "Commission consultative départementale des blés et farine" relève la marge de mouture de 11,50 à 13 F. Le préfet fixe le quintal de farine à 204,69 F. Le kg de pain ordinaire coûte donc 2,10 F à compter du 14 septembre 1936. Prix à la hausse, premiers congés. Une ère nouvelle débute.

Joseph Barou

[La Gazette du 2 juin 2006]

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La presse locale :

Le Montbrisonnais (mai 1936)

Le journal de Montbrison (juin 1940)


Prix du pain 40 ans plus tôt

(affichette, archives de la Diana)


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