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Le VIzézy vers le pont Saint-Jean
(gravure ancienne)

 

 

 

 

Voir aussi le chapitre :

Montbrison

Conception
David Barou

textes et documentation : Joseph Barou

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s'adresser :

Forez

 

 




Barrage au pont Saint-Jean.
Carte postale ancienne


Le déluge
à Montbrison

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Soleil ou pluie, chaleur ou frimas. Le temps est un perpétuel sujet de conversation. Aujourd'hui, comme autrefois, comme toujours. En mai et juin 1889, à Montbrison, on s'attend au déluge.


Le feu du ciel au Tour de la Roue et à Rigaud


Le 16 mai 1889, vers 4 heures du soir, un violent orage s'abat sur Montbrison. Pluie torrentielle mêlée de grêle durant un quart d'heure avec force éclairs et tonnerre. Et la foudre tombe plusieurs fois.

D'abord au Tour de la Roue, sur un pavillon du clos de M. Coudour, avoué, à quelques mètres de sa maison. Le fluide bouleverse la toiture. Il pénètre à l'intérieur, traverse une muraille, met en pièces volets et fenêtres. Enfin il suit et fait fondre les fils de fer d'une treille avant de rejoindre le sol. Un ouvrier travaille justement dans ce local. Le plâtrier Gaurand se trouve dans une pièce du 1er étage, à quelques mètres. Pendant quelques instants il a le bras droit et la jambe gauche paralysés. Fortement choqué, il échappe à la mort par miracle.

Pour faire bonne mesure, Jupiter frappe presque en même temps à Rigaud, à deux pas de chez Coudour. La maison de Joseph Crozet en fait les frais. Un violent incendie se déclare spontanément. Les pompiers accourent avec une compagnie du 16e régiment de ligne et les voisins. Leurs efforts sauvent le mobilier et le 1er étage de la maison. Il y a tout de même 2 000 F de pertes. La foudre ! Et pourtant, à Montbrison, elle ne tue jamais, dit-on, et cela tant que les soeurs Sainte-Claire y auront un couvent. Il est vrai que Rigaud et le Tour de la Roue ne sont pas "intra-muros".



Le Vizézy quitte son lit


Cette année-là, à Montbrison, l'arche de Noé serait utile. En juin, le chroniqueur du Journal de Montbrison note avec un certain fatalisme : "Les orages se succèdent dans notre région avec une persistance désespérante. Chaque jour des pluies plus ou moins abondantes viennent détremper la terre déjà imprégnée outre mesure ; les rivières et ruisseaux débordent, causant aux riverains des dégâts sérieux".

Le samedi 22 juin, une trombe d'eau s'abat sur les monts du Forez, vers la Grande Basane et Gourgon. Les conséquences se font vite sentir à Montbrison. "En quelques minutes le Vizézy déjà grossi par les pluies journalières, est devenu un torrent impétueux ; les eaux descendant comme une barre se précipitaient entraînant tout sur leur passage. A Montbrison en l'espace d'un quart d'heure le niveau s'est élevé de 1 m 90, atteignant les clefs de voûte des ponts Notre-Dame et Saint-Louis.

Dans le quartier Saint-Jean l'eau monte rapidement jusqu'au trottoir. Le petit barrage près du pont cède. Le niveau baisse alors un peu mais le flot libéré cause de gros dégâts en aval : à l'Abbaye, à Pleuvey, au Champage. Les cultures des jardiniers sont ravagées.

De tout temps, dans ce quartier, le plus bas de la ville, les inondations sont presque une coutume. En 1572, des maisons de la rue Saint-Jean avaient été tout bonnement emportées. Et en octobre 1907, le Vizézy fait encore des siennes. Vraiment Montbrison n'est pas visité par "un long fleuve tranquille".

Joseph Barou

Sources : "Journal de Montbrison" du 19 mai et du 30 juin 1889.

[La Gazette du 10 novembre 2006)


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