Portail
de la caserne de Vaux
à Montbrison
autres textes
en ligne :
Le départ du
16e d'infanterie
pour la Grande Guerre
(format pdf, 1 p.)
Quand les balles
sifflaient au
Champ du Plat
(format pdf,1 p.)
De
Forez-Infanterie
au 14e R.P.C.
les héritiers du
Régiment de Forez
(format pdf, 3 p.)
Soldats foréziens
déserteurs
des armées du roi
(1759-1767)
(format pdf, 8 p.)
Bard, achat
d'un remplaçant
pour un conscrit
de l'an IX
(format pdf, 3 p.)
Pierre
Charles
dit la Guerre,
milicien de La Valla
(format pdf, 3 p.)
Voir aussi chapitre
Société
et page spéciale
Ecotay
|
Retour
page accueil
gestion
du site : Joseph Barou
questions,
remarques
ou suggestions
s'adresser :
mise à jour
30 octobre 2012
|
|
|
|
Pauvres soldats
Sept
ans de service :
les pioupious ont le blues
Au 19e siècle, le service
militaire est une lourde charge. Il est interminable : sept ans pour
le malheureux qui a tiré un mauvais numéro ! Redoutable
tombola : une chance sur deux... Rien d'étonnant si les conscrits
ont le blues.
Sous les drapeaux de la Crimée
aux Antilles
Les petites gens ne peuvent pas payer un remplaçant. Le paysan
- ou l'artisan - perd son fils au moment où il en a le plus besoin.
Le 22 janvier 1852, 6 jeunes gens d'Ecotay
participent au tirage : Jean-Claude Arthaud,
Philippe Boulet, Jean
Chaperon, Jean-Joseph Clavelloux,
Antoine Girard et Jean Pérat.
Trois tirent un "billet noir" : Chaperon
et Arthaud de l'Olme,
Clavelloux de Quérézieux.
Le 27 mars, ils reçoivent leur feuille de route. Pour la classe
1855, il n'y a que deux conscrits aptes : Jean
Crépet et Jean Drutel. Ce
dernier doit partir, or il est soutien de famille. Son père estropié
a sept autres enfants...
Pour éviter la conscription, certains n'hésitent pas à
se mutiler. Relevons deux cas en 1852. Le 2 juin, le préfet fait
arrêter à Noirétable
Auguste Maître, de la classe. Il
s'est présenté au conseil de révision avec le pied
droit mutilé. Mutilation volontaire ? Le lendemain, à
Boën, Jacques
Pardon arrive au conseil avec la première phalange de
l'index droit - celle qui appuie sur la détente - coupée.
Il est accusé de s'être volontairement blessé.
Tous ne reviennent pas de ce long service. En 1854 et 1855, la guerre
de Crimée tue 95 000 soldats français,
victimes du choléra ou de la mitraille russe. Les garnisons d'Outre-mer
souffrent des fièvres. Le 15 juillet 1855, le maire d'Ecotay
annonce à Pierre Arthaud et à
son épouse Jeanne Dupin, de Quérézieux,
le décès de leur fils. Le jeune Jean-Marie, canonnier
dans l'artillerie de marine, était mort neuf mois avant, le 3
octobre 1854, de la fièvre jaune à l'hôpital de
Basse-Terre en Guadeloupe.
Le 6 mars 1856, Jean-Marie Clairet, du
10e de ligne, né à Montbrison,
meurt de la typhoïde à Montpellier.
Le 9 mai 1856, Jean Marcoux, caporal au
86e, décède dans un hôpital ambulant de l'armée
d'Orient, d'une fièvre rémittente.
La vie du pioupiou
La vie au quartier est dure pour les jeunes conscrits surtout dans les
premiers mois. Le rédacteur du Journal
de Montbrison reconnaît qu'à l'arrivée
à la caserne et au moment des chaleurs, il y a une grande mortalité
dans les garnisons... La brusquerie des instructeurs
cause des affections nostalgiques dangereuses chez les jeunes soldats.
En août 1856, la situation à la caserne de Montbrison
est meilleure que d'habitude. Presque aucun décès grâce
à de "sages mesures" :
bon régime alimentaire et "soins paternels"
du commandant. On relève pourtant cette année-là
le décès de 12 soldats du 93e de ligne.
Les suicides indiquent que, dans la troupe, le moral est parfois au
plus bas. Le 25 mai 1852, à Montbrison, Auguste
Tissot, 22 ans, du 21e de ligne, se jette d'une fenêtre
de l'hôpital dans le Vizézy
: chute mortelle. Il avait été hospitalisé deux
jours avant.
Le 10 août 1854, un caporal du 18e se suicide dans un taillis
de Vaure, à Savigneux.
Il fait partir la détente de son fusil avec son pied droit déchaussé...
Le commissaire de police trouve un billet sur son cadavre Le malheureux
voulait mourir. Selon les autorités il était ivre ou malade.
On ne cherche pas plus. Le caporal a fini son temps.
Le 10 avril 1855, un noyé est retiré du canal des Casernes,
au Bouchet, vers Ecotay
: Jean-Baptiste Teulet fusilier au 93e
de ligne. Le pauvre garçon a, deux jours avant, tenté
de s'ouvrir les veines puis s'est placé sous une arche du béal.
Il y meurt d'hydrocution. Pour les autorités militaires Teulet
était dominé par un profond chagrin
nostalgique.
Le 29 novembre 1857, le soldat Terris,
du 18e se donne la mort. Selon la presse locale, il
éprouvait un profond dégoût des obligations de la
vie... Ses idées étaient inconstantes". Seul dans
la caserne, il se tue avec son fusil. Le corps est déposé
à l'hôpital, et, précise-t-on, sera "enseveli
sans aucune espèce d'honneur funèbre. Dérisoire
vengeance. Bon souvenir de Montbrison !
Joseph
Barou
[La Gazette, n° 312, du
8 septembre 2006]
Le
16e de ligne à Montbrison
*
* *
Le
Journal de Montbrison
On
peut se faire remplacer... en payant
"Réclame"
pour une société qui fournit des remplaçants
Journal de Montbrison du 12 mars 1854
Le
destin tragique d'un déserteur :
Journal
de Montbrison du 25 mai 1864
Deux
documents militaires
de Thomas Noël Clépier
|
l
|