L'arrivée du 16e à Montbrison (1907)
(carte postale ancienne]

 

Montbrison
le 16e régiment d'infanterie
et la Grande Guerre

L'histoire du 16e d'infanterie

Les anciens drapeaux
du 16e régiment d'infanterie

Bibliographie

M. Poitevin,
Historique du 16e régiment d'infanterie
Paris, librairie militaire de L. Baudouin et Cie, 1888

16e régiment d'infanterie, historique du régiment
pendant la guerre de 1914-1918

Montbrison, Imprimerie militaire J.-L. Serre, 1919

 

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Le poids économique du 16e R.I. à Montbrison



(L'Avenir Montbrisonnais du 21 novembre 1908)

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Départ du 16e d'infanterie de Montbrison
pour la Grande Guerre

Début d'août 1914 : la guerre vient d'éclater, la Grande Guerre. Tout le pays frémit et s'enthousiasme. Mais bruits de bottes et déclarations martiales recouvrent mal l'émotion et l'inquiétude de la population.

Le départ du 16e d'infanterie

Le dimanche 2 août 1914 le 16e régiment d'infanterie se rassemble à Montbrison. Le corps, aux ordres du colonel Pentel, a sa garnison principale à Saint-Etienne mais son dépôt se trouve à Montbrison, dans la caserne de Vaux.

La mobilisation a rappelé les classes 1911, 1912 et 1913 et les hommes de la plus jeune réserve. Les mobilisés affluent dans la ville et ses environs. Ainsi, le lundi matin, 800 soldats arrivent à Moingt où ils sont logés un peu partout.

Le commandant chez le curé

Pour sa part, le curé Jean-Louis Breuil loge, dans sa cure de Moingt, le commandant Louis Hertz, un "officier très aimable, intelligent et plein de cœur". C'est lui qui commande à Montbrison.

Pendant 3 jours, il y a une grande agitation dans toute l'agglomération montbrisonnaise. Les soldats se préparent au départ.

Sombres pressentiments

Le mercredi, à la tombée du jour, un violent orage éclate sur la région. "Le ciel semble vouloir s'associer au branle-bas de la terre", se souvient l'abbé Breuil. Le commandant Hertz rentre au presbytère, trempé et très soucieux. Au souper, il confie au prêtre son inquiétude :

Nous partons demain à 12 heures. Les nouvelles ne sont pas rassurantes. Les Allemands viennent par la Belgique. Nous pensions aller du côté de Belfort ; probablement nous irons bien plus loin. Où ? Je l'ignore. Le colonel nous a dit de prendre des vivres pour 9 jours.

Le bon curé essaie de le rassurer : "Si les Allemands n'ont pas osé se heurter contre nos fortifications de l'Est, c'est déjà un bon point !" Mais l'officier est lucide : "L'artillerie allemande est bien plus forte qu'on ne le croit... Elle est terrible, il n'y a de fortifications qui puissent lui résister longtemps".

Et de sombres pensées envahissent l'officier. Il pressent sa fin prochaine. Il parle avec attendrissement de sa famille, confie son portefeuille au prêtre et lui demande de prier pour lui…

Trains enguirlandés de fleurs

Le jeudi 6 août est le jour de départ. Ecoutons encore le témoignage du curé de Moingt :

"Le commandant a consigné tous les cafés, car il ne veut pas emmener des hommes ivres. Les derniers préparatifs, les adieux, se font rapidement, sans bruit, avec une émotion contenue. A la gare les trains sont prêts, on enguirlande les wagons de fleurs…

A 11 heures, tous les soldats équipés sont sur les rangs ; toute la population est sur la route pour leur faire escorte. Le cheval du commandant est à la porte de la cure… A midi, à 1 heure et 3 heures, les 3 trains emportent nos soldats à la frontière
".

Le curé n'est pas sur le quai. Il a été retenu à l'église par un baptême, célébré in-extremis avant le départ du papa, Louis Robert, un jeune boulanger moingtais mobilisé…

Une interminable tragédie commence. Durant la guerre le 16e perdra 120 officiers et 1 545 soldats dont beaucoup de Montbrisonnais et de Moingtais. Il sera dissous en 1923. Quant au commandant Hertz, il fut l'un des premiers à tomber, tué à Sarrebourg le 20 août 1914.

Joseph Barou              

(La Gazette du 6 août 2004, n° 133)

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Fanions de compagnie du 16e d'infanterie

(tirés des réserves du Musée d'Allard)

exposés salle de l'Orangerie en novembre 2014

     

         

       

 

La Grande Guerre

La bravoure des soldats du 16e est célébrée

Affiche à la gloire du 16e R.I.
publiée par le maire de Montbrison
en août 1914 (archives de la Diana)

Les difficultés du ravitaillement à Montbrison


(archives de la Diana)

Organisation du ravitaillement


(archives de la Diana)

"Donnez votre or !"


(archives de la Diana)

A l'hôpital temporaire n° 40 de Montbrison

pendant la Grande Guerre

L'école supérieure de garçons de Montbrison
convertie en hôpital militaire temporaire pendant la Grande Guerre

Une amputation à l'hôpital temporaire n° 40 de Montbrison
(novembre 1914)

Citations du 16e

(1917)

"La première et la onzième compagnie
du 16e régiment d'infanterie,
ont été récemment citées
à l'ordre de l'armée dans les termes
les plus élogieux.

Voici la citation de la 1re compagnie :

Le 13 avril 1917,
sous les ordres de son chef,
le capitaine Voisin s'est porté
avec un ordre et une résolution
dignes des plus grands éloges
à l'attaque de la position ennemie.
S'est emparé
de trois tranchées successives,
a résisté
pendant une heure et demie
de combat corps à corps
à plusieurs contre-attaques allemandes
et n'a regagné, pas à pas,
sa base de départ,
qu'après avoir causé
à l'ennemi les pertes les plus graves.

Citation de la 11e compagnie :

Le 13 avril 1917,
sous les ordres
du capitaine Perrole,
s'est portée à l'assaut
des tranchées allemandes
avec une résolution héroïque.
A atteint la deuxième tranchée
malgré un violent tir d'artillerie
et le feu de nombreuses mitrailleuses.
A repoussé
une première contre-attaque ;
puis débordée sur ses deux flancs
par une seconde, se défendit
avec une énergie digne de tout éloge,
les hommes luttant
jusqu'à la mort
et faisant subir aux Allemands
de très lourdes pertes.

(Journal de Montbrison du 19 mai 1917)

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L'armistice annonce la victoire

11 novembre 1918


(archives de la Diana)

 

14 juillet 1919


(archives de la Diana)


Septembre 1919

1919 : retour du 16e à Montbrison


(archives de la Diana)

11 septembre 1919


Retour à Montbrison du 16e R.I. en 1919
(archives de la Diana)

Retour à Montbrison du 16e R.I. en 1919
(archives de la Diana)


Retour à Montbrison du 16e R.I. en 1919

(archives de la Diana)



Retour à Montbrison du 16e R.I. en 1919

(archives de la Diana)


Retour à Montbrison du 16e R.I. en 1919
(archives de la Diana)

Retour à Montbrison du 16e R.I. en 1919
(archives de la Diana)

Retour à Montbrison du 16e R.I. en 1919
(archives de la Diana)

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1924, Montbrison dit adieu
au 16e régiment d'infanterie

 

Décembre 1923. Montbrison va perdre son régiment. Les petits gars du 16e R.I. sont depuis 36 ans dans la sous-préfecture. Une certaine familiarité s'est installée avec les Montbrisonnais. Et puis le 16e n'est pas un corps quelconque.

Le 16e : un descendant de Béarn Infanterie

Les régiments, comme les personnes, ont une généalogie. Celle du 16e est prestigieuse. Elle remonte à Henri IV. Il a été créé en 1595 et portait à l'origine le nom de son colonel, de Balagny. En 1684, il devient le régiment de Béarn, l'un des "sept petits vieux", les corps les plus anciens après " les vieux régiments ". En 1776, Béarn se dédouble. Ses 2e et 4e bataillons forment Agenais. Puis, en 1791, Agenais devient le 16e. Sous le Consulat et l'Empire, il bataille en Bavière (1800, Hohenlinden), en Autriche (1809, Wagram), en Espagne (1811, Sagonte). On le retrouve en Algérie (Zaatcha, 1849), à Sébastopol...

Le 16e s'installe en Forez en octobre 1887 : les 1er et 2e bataillons à Saint-Etienne, le 3e et le dépôt à Montbrison. Arrive la Grande Guerre. Sous les ordres du commandant Louis Hertz, le 16e est mobilisé du 2 au 6 août 1914 à Montbrison avec les classes 1911, 1912 et 1913 et les hommes de la plus jeune réserve. Il part pour le front en train. Les premiers combats ont lieu le 20 août à Schneckenbusch avec de lourdes pertes. Le docteur Rigodon, maire de la ville, fait placarder une affiche à la gloire du 16e :

Les pertes du régiment en officiers et soldats ont été très élevées, mais la tenue du 16e a été sublime. Le colonel, extrêmement courageux lui-même, avait demandé pour son régiment un poste d'honneur. Il l'a eu à plusieurs reprises et le 16e d'infanterie a une renommée glorieuse dans tout le corps d'armée.

Chers concitoyens, tous unis dans un même sentiment de fierté patriotique, acclamons notre vaillant régiment qui vient de se couvrir de gloire en défendant la France et la République.

Pendant tout le conflit, Montbrison regarde - et admire - son régiment qui compte de nombreux Montbrisonnais. A la fin de la guerre, le bilan est tragique. Le 16e, bien que glorieux, a eu de lourdes pertes.

Les adieux au 16e

Le 16e va être dissous à la fin de 1923. Les officiers ont déjà reçu une nouvelle affectation. La municipalité décide à l'unanimité d'organiser une réception d'adieux " au vaillant 16e Régiment ". Il faut marquer le coup avant que le drapeau du 16e, "noirci par la poudre et déchiré par la mitraille", n'aille sous le dôme des Invalides.

La fête a lieu, en mairie, salle de la Chevalerie, le 24 décembre, à 16 heures. Toutes les notabilités de la ville entourent les invités : le général Joba commandant la 25e division, le colonel Clerc du 16e, les officiers du régiment et une délégation des sous-officiers, caporaux et soldats.

Les discours se succèdent : le maire Louis Dupin, le sous-préfet, Chenost, le commandant d'armes, le colonel Clerc et enfin le général Joba. Fortes paroles, éloges, remerciements réciproques pour le glorieux 16e et la bonne ville dont la population est "si simple, si affable et si patriote"…

Le chef de bataillon Chevost assure dans un bel élan que 14-18 est peut-être la dernière guerre franco-allemande. La victoire, dit-il, " a permis de rogner, à tout jamais, espérons-le du moins, les crocs et les griffes de notre séculaire et féroce ennemi, le peuple germain. " Vous avez dit " à tout jamais ", mon commandant ?


Joseph Barou

Sources : presse locale, décembre 1924 ; délibérations du conseil municipal de Montbrison.


Délibération du conseil municipal
de Montbrison


(archives municipales de Montbrison)

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Album

La Caserne et son entrée monumentale



Les soldats dans la ville

Route de Moingt

Devant le musée d'Allard

Concert donné par la musique du 16e de ligne


Rue des Pénitents

Avenue Alsace-Lorraine ou de la Gare


Avenue Alsace-Lorraine ou de la Gare

En corvée

corvée de lessive

En manoeuvres

devant les faisceaux

Souvenir de Montbrison, le 16e R. I.

(fonds Fayard, archives municipales de Montbrison)

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Articles en ligne : Montbrison et ses soldats

Montbrison veut une nouvelle caserne (format pdf, 6 p.)

Quand les balles sifflaient au Champ du Plat (format pdf,1 p.)

De Forez-Infanterie au 14e R.P.C. les héritiers du Régiment de Forez
(format pdf, 3 p.)

Soldats foréziens déserteurs des armées du roi (1759-1767) (format pdf, 8 p.)

Bard
, achat d'un remplaçant pour un conscrit de l'an IX (format pdf, 3 p.)

Pierre Charles dit la Guerre, milicien de La Valla (format pdf, 3 p.)

Prostitution et maisons closes à Montbrison au 19e siècle (format pdf, 5 p.)

Une école d'enfants de troupe à Montbrison ? (format pdf, 1 p.)

Le docteur Rigodon, maire de Montbrison, médecin volontaire (format pdf, 1 p.)

Cantiques de soldats pour temps de guerre (format pdf, 9 p.)

Les restrictions pour la population (format pdf, 1 p.)

Voir aussi le diaporama


Centenaire de la Grande Guerre 1914-1918

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Conception
David Barou
textes et documentation
Joseph Barou


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8 novembre 2014