Coup de coeur

pays et patrimoine


27 mars 2017

 

----

--- --

Tas de bois dans les monts du Forez

dehors...



Chaudabrit, Roche (cliché J. Barou, 26-03-2017)

Chaudabrit, Roche (cliché J. Barou, 26-03-2017)



Marcilly-le-Châtel (cliché J. Barou, 12-02-2017)



bien rangé



très bien rangé


ou en vrac sous le "chapit"

Les tas de bois

Bûches bien empilées sous un auvent ou en vrac sur le communal,
les tas de bois qui parsèment les hameaux des monts du Forez ont tous leur charme.
Pourtant le temps des garnasses est passé. Jadis les paysans tiraient partie de ces pins
- les garolles - qui occupaient les terrains pauvres.
Ils en coupaient régulièrement les branches.
Les fagots s'empilaient dans les cours et près du fournil du boulanger.
Dans le pays de vigne, les maigres sarments payaient leur tribut au chauffage.
Bien secs, il n'y a rien de mieux pour allumer la chaudière :
un feu clair, pétillant mais bref.

Chaque chapit avait donc sa provision de bûches et de fagots.
Et les outils allaient de pair : la hache et le plot pour fendre les bûches,
le coin et la masse pour les plus rebelles et la sétoune
près de la boge de pommes de pin. La jolie chiorelle, une fleur de bois,
fait merveille pour enflammer la cheminée.
Elle sert aussi de baromètre : fermée c'est la pluie, ouverte
le grand beau. De la pure poésie.

Le chauffage au bois revient en grâce. Les tas de bois se multiplient.
Dans la cheminée le feu ronfle, craque, jette quelques bialotes pour le plaisir.
Il réjouit autant qu'il chauffe et éclaire. En plus, il y a l'odeur de la résine.
Et, cela arrive aussi, celle de la fumée.
En somme, quelque chose des temps anciens de La guerre du feu.

Joseph Barou

Garnasse : bois de pin.
Garolle : pin taillé tous les quatre ou cinq ans pour faire des fagots.
Chapit : hangar en patois forézien.
Sétoune : scie en patois forézien.
Boge : sac en toile de jute en parler local.
Chiorelle, "petite chèvre" : pomme de pin en patois forézien.
Bialotes : étincelles, escarbilles en patois forézien.