Coup de coeur

pays et patrimoine


21 mai 2009

 

Sous un grand toit :
la maison et les chapits, chapitons et chapitelles...

 

Le chapit


Chapit, chapitelle, chapiton… Mots charmants
qui valent bien hangar, remise ou dépôt...
Le bâtiment est rustique, de guingois et accolé à la maison.
Sous un couvert de tuiles rondes,
le chapit ressemble à un grenier en plein air.

Il y a là tout un bric-à-brac : bois vermoulu, ferraille rouillée.
Et le sol couvert de paille hachée, de menues brindilles…
La charrette hors d'usage, les vieux outils, les harnais inutiles,
un joug oublié voisinent avec la chaudière à cochon sans emploi.
Des fagots encombrent tout un coin avec pour sentinelle la hache plantée
sur le plot à fendre les bûches.
Contre le mur patiente le balai de genêt qui servait à la toilette de la cour.

Parfois le chapit abrite aussi une cabane à lapins délabrée,
une ruche en paille inhabitée, un tarare…
En Forez, cette petite machine bossue porte le joli nom de ventau.
Elle fait du vent mais ce n'est pas pour rien.
Car elle a la noble tâche de vanner blé, seigle et avoine.

Encombré, poussiéreux, royaume des araignées,
le modeste chapit est plus pittoresque
que tous les hangars agricoles de la plaine et de la montagne.
Bien sûr, il est moins pratique.
Mais il rappelle les travaux d'antan.
Il faudrait en garder quelques-uns - pas trop bien rangés.
Pour le plaisir.

Joseph Barou