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L'âne
est de retour
Il
avait presque disparu de notre univers familier, le petit âne
gris.
Cadichon ne se rencontrait plus que
dans la bibliothèque rose, les contes et les fables.
Il s'était effacé devant l'auto et le motoculteur.
Pourtant jadis l'âne était partout. Les vieux textes,
sans malice, le nomment bourriquet.
Une carte postale le montre tirant sa charrette à
Feurs vers 1920.
Ce serviteur des petites gens est plein de mérites.
Il aime la compagnie, vit de peu et longtemps.
Sobre, solide, patient et même têtu - une qualité
peut-être ? - il sait ce qu'il veut
dans un monde d'agités et d'étourdis. Il est plus
malin que le cheval et, lui,
il n'a jamais servi à faire la guerre. Et puis il est placé
près du Maître
tant il figure souvent dans l'Evangile,
de la Crèche à Jérusalem
en passant par l'Egypte
L'âne est revenu en Forez :
gris, brun, noir, gros, petit, pelé ou bourru
Sa vie est devenue facile. On l'élève aujourd'hui
pour le plaisir.
Presque jamais bâté, il ne subit plus d'énormes
charges de bois ou de farine.
S'il porte quelque chose c'est un enfant ou un mince bagage.
Les jardins de Cocagne l'emploient
un peu, je crois, pour jardiner.
Et il convient à merveille pour un tel projet de solidarité.
Enfin rappelons que la bête aux grandes oreilles est l'animal
totem de Montbrison.
C'est très bien.
Joseph
Barou

Heureux temps pour
l'âne, il ne tire plus le charreton

comme à
Feurs, jadis.