Coup de coeur

pays et patrimoine


15 mars 2009

 


(Monts du Forez)

 

La porte de l'étable

 

Lourde et toute grise, la plus vieille maison du hameau s'impose.
Elle serait du XVIIe , "le Grand siècle", celui de Versailles
et aussi celui des terribles hivers et des disettes dans les provinces.

Une immense cheminée ronde, bien peu commune, tient encore.
Sous l'aître forézien, mal en point, tout à fait dézatchi même,
la porte de l'étable est close. Depuis longtemps. Epaisse, sommaire et solide,
elle garde des traces de peinture bleu tombereau,
une couleur qui éloigne les mouches, paraît-il.
Des sacs de jute, nos boges rustiques, bouchent les plus grands jours…
Le linteau, une belle pierre en accolade repose sur deux élégants corbeaux.
Un ciseau maladroit y a gravé une date : 1821 en guise de blason.
Le loquet rouillé offre une fin motif de fer découpé d'une rare beauté.

A un clou pend une relique. Des protège-cornes rappellent le labeur des bovins de la maison.
Des bœufs ou, plus probablement, une paire de vaches pour faire l'ouvrage.
Car la maison est modeste.
La Bardelée et la Calode ont traîné des chars de foin, de gerbes,
des tombereaux de fumier…
Façonnés en fort cuir par un bourrelier d'autrefois,
ces humbles objets ont facilité une rude besogne.
La porte raconte une histoire.

Joseph Barou

Un loquet d'une rare beauté



Les protège-cornes

Sur la porte du logis, des signes de protection :
la petite croix des Rogations voisine
avec le fer à cheval porte-bonheur

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Conception : David Barou
gestion du site : Joseph Barou
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