Marche
de village de Saint-Just-en-Bas,
28 octobre 2007
La
chaudière à cochon
Célébrons aujourd'hui la chaudière rustique,
celle qui cuisait la soupe des porcs.
Jadis, chaque ferme en avait une, sous un "chapit"
ou dans un réduit du logis que l'on nommait alors la chaudière.
Lourde, ronde, basse, cette robuste servante de fonte est bonne
à tout faire.
Outre son premier office pour les cochons,
elle servait pour chauffer l'eau de la "buya".
La fermière y stérilisait ses conserves.
Les bocaux étaient calés par de la paille ou des
"pattes".
Nulle
gourmandise de sa part. Elle se nourrit de multiples déchets
pour peu qu'ils soient combustibles.
Sa gueule basse est bourrée de menus bois :
une poignée de sarments ou de "chiorelles".
Une feuille de journal froissée pour enflammer le tout.
Ecorce, "garne" ou genêt prennent le relais.
C'est tout économie, et écologie, dirait-on aujourd'hui.
Le feu est clair et ronflant.
On fait encore appel à elle quelquefois.
Pour cuire des pommes de terre
au relais d'une marche de village par exemple.
Et alors elle fait plaisir à voir dans son ancienne tâche.
Le plus souvent, elle est recyclée en bac à fleurs.
Drôle de fin de carrière.
Mais elle est sauvée de la ferraille.