par Marguerite
Fournier-Néel
Tout de blanc vêtu et d'ardoises
coiffé, le château de la Tuilière
(ou Tulière) apparaît
à l'horizon à chaque tournant de la route Nouvelle formant,
en quelque sorte, la toile de fond de son merveilleux décor.
C'est ainsi que, montant de Montbrison ou descendant de Saint-Bonnet-le-Courreau,
on le voit insensiblement rapetisser ou grandir suivant le sens de
la marche.
On le prendrait, en été, pour le château de la
Belle au Bois Dormant, alors que seuls les créneaux de la tourelle
et le faite de la toiture émergent de l'océan de verdure
où il se noie. Il met de la poésie dans le paysage et
du rêve dans l'espace.
Des hauteurs avoisinantes et, en particulier du "Puy
des Saints" on a un magnifique coup d'il d'ensemble
sur cette élégante construction entourée d'une
terrasse à la majestueuse ordonnance.
Pourtant, au dire des archéologues, le château de la
Tuilière avait, il y a
seulement cent ans, une plus fière allure sans sa coiffure
d'ardoise et sa robe blanche. C'était le vrai château
féodal aux murailles sombres et crénelées, construit
comme un nid d'aigle sur un rocher à pic d'où ses seigneurs
et maîtres découvraient toute la plaine du Forez.
Nous ne connaissons pas les premiers propriétaires de la
Tuilière ni l'époque à laquelle elle fut
érigée en fief. Nous savons seulement que ce fief était
possédé à la fin du XVIe
siècle par Guillaume Rival président
du bailliage du Forez en 1611,
qui devint plus tard seigneur de Vauberet par
son mariage avec la veuve de Pierre Petit,
Catherine Paparin, puis seigneur du
Soleillant par une autre union avec Ennemonde
Courtois d'Arcollières.
Après Guillaume, les possesseurs de la Tuilière qui
en portèrent le nom furent Claude Rival
(1678), Antoine, écuyer
capitaine au régiment d'Auvergne (1745),
Marie-Madeleine de la Tuilière,
épouse de Louis de Serres, écuyer,
mort en 1770, avec lequel elle fut inhumée
en 1774 au tombeau de la famille Rival,
dans la chapelle Saint-Georges de la
collégiale Notre-Dame de Montbrison.
Vers 1800, la terre de la Tuilière appartenait aux Staron
de l'Argentière. Elle devint ensuite la propriété
de M. Amaury de la Plagne puis celle
de M. Campagne dont les enfants, M. et
Mme Genin, sont les occupants actuels
du château [1982].
Tel qu'il est le château de la Tuilière
couronne harmonieusement un monticule escarpé et est une des
plus jolies parures de la route Nouvelle.
Marguerite
Fournier-Néel