(cliché J.Barou)
Croix dite des
"argnats",
souvenir des grandes épidémies
d'autrefois
(Essertines-en-Châtelneuf)
voir aussi
les
pages spéciales :
Notre-Dame
Le
cimetière
des Huguenots
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(cliché J.Barou)
Croix
d'Estiallet
(collégiale Notre-Dame
de Montbrison)
Délivrez-nous
de
la peste !
Seigneur,
délivre-nous de la peste, de la famine et de la guerre !
Ainsi priaient nos ancêtres. A Montbrison, dans le chur
de Notre-Dame, la croix dite d'Estiallet rappelle les misères
du temps passé : quand la peste sévissait.
La peste fut au cours des siècles une épouvantable calamité.
De 1629 à
1632, une terrible épidémie
ravage le Forez. Saint-Bonnet-le-Château,
Chazelles-sur-Lyon, Saint-Galmier,
Saint-Marcellin sont frappés.
A Feurs, l'église est fermée
et le curé dénombre 700 victimes du 17 juin au 30 septembre
1631.
A Montbrison, l'herbe pousse dans les
rues. La population fuit. Les religieuses clarisses qui n'ont pas
quitté leur couvent souffrent de la faim...
La croix d'Estiallet
Pour demander la fin de la peste et, à l'avenir, la protection
du ciel, les habitants érigent une croix, sur la rive du Vizézy,
au hameau d'Estiallet, à un quart
de lieu à l'ouest de la ville. Ils font bien les choses car
ce petit monument est remarquable.
La "croix des Saints" ou d'Estiallet,
en grès, porte sur un fût haut de 2 m 21, six statues
étagées deux par deux de saints invoqués contre
les épidémies. Ce sont : Jean-Baptiste, Laurent, Catherine,
Barbe, Madeleine et Pierre. Ces statues étaient peintes de
couleurs vives comme en témoignent encore des traces de polychromie.
Le croisillon d'origine a malheureusement été perdu.
Louis Bernard datait de 1628
le monument.
Cette croix qui avait franchi sans dommage l'époque révolutionnaire
fut restaurée une première fois en 1820.
Elle était encore en place près de la rivière
au début du 20e siècle. Renversée, en grand péril
de disparaître, elle fut ensuite transportée au musée
de la Diana.
Le croisillon manquant a été reconstitué par
Louis Bernard. Au temps du père
Jacques Court, curé de Notre-Dame,
on a eu l'heureuse idée de la tirer de sa retraite. Elle est
installée dans le chur de la collégiale, à
la gauche de l'autel. Un tel monument se trouve rarement dans une
église. Ainsi protégée et mise en valeur, elle
constitue un attrait de plus pour le bel édifice.
De nombreuses croix rappellent en Forez ces temps difficiles. Citons
seulement la "croix des Argnats"
entre Faury et Essertines-basses
qui a été bien restaurée.
Le vu de ville
La menace étant toujours là, après la dernière
peste, celle de 1646, les habitants de Montbrison firent, comme en
beaucoup d'autres lieux, un vu solennel :
L'an 1646, et le 2e jour de juillet, fête
de la Visitation de Notre-Dame, les habitants de Montbrison, par la
bouche des échevins ont voué et promis à Dieu
et à la Sainte-Vierge de faire annuellement et perpétuellement,
à pareil jour, une procession générale en l'esglise
collégiale Notre-Dame de ladite ville, laquelle procession
partira de ladite église, sortira dans la ville, fera le tour
des murailles et puis retournera en ladite église où
sera célébrée la grand-Messe.
C'est l'origine du "Vu de ville"
qui fut plus ou moins respecté jusqu'en 1966.
Il y a quelques années, la tradition a été reprise
mais à une date différente, au début de l'automne.
Il fallait bien qu'elle coïncide avec les festivités locales
célébrant la fourme !
Pour en savoir plus :
Le remarquable ouvrage du père Jean Canard
: Les pestes en Beaujolais, Forez, Jarez,
Lyonnais du 14e au 18e siècle.
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