Retour à l'accueil

 
 
 

Francisque Reymond,
père d'Emile Reymond

 

Reymond (Emile), chirurgien
et homme politique français,
né à Tarbes, tué à l'ennemi
dans une reconnaissance
en avion (1865-1914).
Passionné par l'aviation,
il a contribué largement à son développement
comme arme nouvelle.

(Nouveau Larousse universel,
de 1949)

Départ d'un biplan
pour une reconnaissance

(Le Miroir du 13 décembre 1914)

 

Vitrail de l'église de Savigneux,

hommage aux soldats
de la Grande Guerre
et à Emile Reymond

Le monument aux morts,
oeuvre du sculpteur Bartholomé,
(auteur d'un monument
aux morts au Père-Lachaise)
a été transféré au jardin d'Allard
en 1980. Il porte les noms
des 188 tués
de la Grande Guerre
autour du buste du sénateur
et commandant-aviateur
Emile Reymond tué en 1914.

En ligne :

La mort d'Emile Reymond,
article de l'Illustration du 31 octobre 1914
(format pdf, 1 p.)

Emile Reymond
(1865-1914) : au tableau d'honneur
de la Guerre (L'Illustration)
(format pdf, 1 p.)


Voir aussi
concernant la famille Reymond :

Francisque Reymond,
un portrait caustique et méconnu
publié par le Figaro
(format pdf, 1 p.)

Le préfet Louis Lépine candidat d'union républicaine à Montbrison 1913
(format pdf, 9 p.)

Claude Latta,
Histoire de Montbrison,
Horvath-La Diana, 1994

Voir aussi

les pages spéciales


1912,
Boutéon-Aviation


Monument
aux morts
de Montbrison

A Saint-Romain-le-Puy

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retour page accueil

Conception : David Barou
documentation et suivi : Joseph Barou questions, remarques ou suggestions s'adresser :

forezhistoire@free.fr

 
 




Emile Reymond
(L'Illustration)

 

Emile Reymond

(1865-1914)

Présenté par Marguerite Fournier-Néel

Le transfert du monument aux morts au jardin d'Allard est l'occasion de rappeler aux Montbrisonnais - surtout aux jeunes générations - ce que fut Émile Reymond et pourquoi son buste figure sur ce monument à la place d'honneur entouré des noms des enfants de Montbrison morts comme lui pour la France.

Rappelons que ce monument, œuvre du grand sculpteur Bartholomé, fut érigé après la guerre de 1914 par souscription nationale. Les bas-reliefs qui le décorent rappellent les activités d'Émile Reymond, à droite la Médecine, à gauche l'Aviation...


Émile Reymond, médecin

Bien que la famille Reymond fut depuis longtemps fixée à Montbrison, les hasards de la vie voulurent qu'Émile Reymond naisse à Tarbes où son père, ancien élève de l'école Centrale, était ingénieur en avril 1865. Il vint cependant tout enfant dans la demeure familiale qui existe toujours dans la rue portant aujourd'hui le nom de rue Francisque-Reymond.

Il fit ses études à Versailles et à Paris, prépara l'école Centrale pour faire plaisir à son père, mais sans conviction. Il avait peu de dispositions pour les mathématiques et leur préférait les arts. Après avoir cherché sa voie pendant quelque temps, il prit un moyen terme et se fit médecin.

Des voix autorisées ont dit en leur temps ce qu'il fallait penser de la valeur professionnelle et de la haute conscience de cet être d'élite qui, ses études médicales terminées, s'adonna à la chirurgie et joignit l'adresse de la main à la sûreté du diagnostic. Il publia de remarquables travaux, notamment deux volumes sur la chirurgie du cœur, de la plèvre et du poumon qui, à l'époque (1899), parurent d'une audace exceptionnelle.

Nommé en 1903 chirurgien de la Maison départementale de la Seine à Nanterre, il se dévoua au chevet des malheureux. Il ne fut pas le médecin des riches mais celui des clochards, des vagabonds, des apaches. Détail touchant : un vieux mendiant qu'il avait sauvé gardait sur lui comme une relique son portrait découpé dans un journal de 1914. On le trouva à sa mort dans ses haillons.


Émile Reymond, sénateur

La vie d'Émile Reymond semblait définitivement engagée dans cette carrière où son activité et son altruisme trouvaient leur emploi lorsqu'en juin 1905, son père, Francisque Reymond, décédait, laissant vide le siège de sénateur de la Loire qu'il occupait depuis 1888.

Élu pour le remplacer, Émile Reymond qui venait juste d'atteindre ses 40 ans, resta longtemps le "Benjamin du Sénat". Il fit partie de la gauche républicaine : "Je voudrais, disait-il, que la République de demain fut faite de sagesse, d'indulgence, d'apaisement et respectueuse de toutes les libertés".

Sénateur, il n'oublie pas qu'il est avant tout médecin et met au service des réformes médicales, d'hygiène, d'enseignement, et des intérêts professionnels, toute l'autorité que lui confèrent ses titres et son avenir.


Émile Reymond, pionnier de l'aviation


Dans cette vie si bien remplie, il semblait que rien désormais ne pourrait plus trouver place. Cependant une chimère le hantait : il voulait se lancer à la conquête de l'air !

L'aviation n'était alors qu'à ses balbutiements. Il faut évoquer ces temps héroïques pour comprendre tout ce que cette entreprise comportait d'audace...

Les Montbrisonnais de 1911 se rappelleront toujours la surprise qu'ils éprouvèrent lorsque le premier avion apparut dans leur ciel... Émile Reymond tournoyant autour du clocher de Notre-Dame devait rester légendaire ! Mais, pour ce pionnier d'une des plus belles conquêtes du génie humain, il ne s'agissait pas d'étonner ses compatriotes et de survoler uniquement sa petite patrie. C'est à la grande qu'il pensait.

Avec une clairvoyance, une intuition vraiment prophétique, il comprit que l'avenir de la France était dans l'aviation et n'eut plus qu'une idée : celle d'organiser une Armée de l'Air. Dans une interpellation fameuse, le 31 mars 1910, Émile Reymond fait partager sa foi à ses collègues du Sénat qui comprennent qu'ils ont en face d'eux un apôtre.

C'est à peu près à cette époque que la ville de Montbrison, voulant donner le bon exemple, s'inscrit pour doter l'aviation naissante d'un appareil portant son nom... Un grand gala est organisé au théâtre municipal, mais malgré la générosité des Montbrisonnais, la somme recueillie est insuffisante pour financer un achat aussi élevé… C'est dommage... Dans la tourmente qui allait bientôt souffler, la Ville de Montbrison se serait peut-être couverte de gloire.

La mort d'Émile Reymond


Le 4 août 1914, l'avion d'Émile Reymond prenait son essor dans un ciel couleur de feu et de sang...

Il se comporta en héros, risquant maintes fois sa vie au cours de reconnaissances sur la plaine d'Alsace. Entre-temps, il réconforta et soigna les blessés dans les hôpitaux de Nancy. Il est cité à l'ordre de l'Armée le 13 septembre 1914.

Le 21 octobre, il se rendait en observation avec l'adjudant Clamadieu, un habile pilote, dans la région de Mars-la-Tour et, malgré les nuages qui l'obligeaient à survoler l'ennemi à une altitude dangereuse, il n'en réussissait pas moins sa mission. C'est au retour qu'un malheureux arrêt de moteur les obligea à atterrir sous le feu… Des balles les atteignirent. Clamadieu fut tué net, Émile Reymond fut grièvement blessé. Pendant quinze heures, des luttes acharnées se livrèrent autour de l'appareil et de l'aviateur mourant. Finalement il put être emmené au poste de secours et évacué sur l'hôpital de Toul où il mourut le lendemain.

Enterré aux portes de Toul, en terre lorraine, Émile Reymond y reposa jusqu'à la fin de la guerre, puis vint rejoindre les siens au cimetière de Montbrison.

Le monument érigé à sa mémoire, à laquelle est inséparablement associée celle des Montbrisonnais morts pour la patrie pendant les deux guerres, reçoit chaque année les gerbes et les palmes du souvenir... Il continuera à les recevoir dans le beau cadre du Jardin d'Allard, plus propice au recueillement que ne l'était la bruyante avenue de la Libération.

Marguerite Fournier-Néel
(Village de Forez n° 5, janvier 1981)

Emile Reymond
(L'Illustration)


Mort d'Emile Reymond, tableau de A. Bréauté,
musée d'Allard, Montbrison

Chapelle ardente dans la collégiale Notre-Dame-d'Espérance
(archives Diana)

 



Eglise de Savigneux,
vitrail de la chapelle des morts



(fonds Fayard, archives municipales de Montbrison)