Joseph Vente devant sa maison
J'ai deux grands boeufs
J'ai
deux grands boeufs...
[adaptation locale de la chanson de Pierre Dupont]
chanson chantée par Joseph Vente à
Prolanges le 17 juillet 1998
Le
fameuse chanson de Pierre Dupont a connu un extraordinaire succès
dans la campagne française. Elle fait maintenant partie
du folklore. Nous avons relevé à Gumières
une version dont les paroles sont adaptées à la
région de Saint-Jean-Soleymieux et qui a encore été
chantée récemment par Joseph Vente à une
rencontre duClub du Anciens
du canton qui se tenait à Soleymieux.
pour écouter cliquer ci-dessous
(3 min 37 s)
1
J'ai deux grands boeufs dans mon étable,
Deux grands boeufs rouges, rouges partout.
J'ai un métier de misérable,
Traîner du bois, ça c'est mon goût.
De bon matin, il faut que je me lève
Car il faut bien panser mes bufs.
J'ai une soif qui me crève
Mais je ne boirai qu'après eux.
2
Au jour matin, j'ouvre mon étable.
Mon Carlin, vite il est debout
Bon au collier, bon à la table,
Plus fainéant est mon Filou.
Mais lorsqu'ils ont le joug en tête
Pour débarder du gros bois,
Comme ils s'allongent les pauvres bêtes !
La terre tremble sous leurs pas.
3
Et quand je vais dans la montagne,
Où si je vais dans les ravins,
Je dis toujours à ma compagne :
Avec mes bufs je ne crains rien.
Et quand je descends dans la plaine,
Soit à Précieux, soit à Chalain
Mes pauvres bufs ont de la peine
Mais le soir ils ont du reprain (1).
4
On m'a dit : il faut les vendre
Et tu en auras des gros sous.
J'ai répondu : j'aime mieux me pendre
Vendre mes bufs, je ne suis pas fou.
Jean Quiquandon (2) voudrait mes bêtes
De mon Carlin, il est jaloux
Paye un canon, une anisette
Mais tu n'auras même pas Filou.
5
Oui, il y a une chose que l'on redoute :
C'est quand on a bien travaillé,
A la police de la route,
Un bon procès, il faut payer.
Comme j'ai dit l'année dernière
Au grand brigadier de Saint-Jean :
Fais ton procès, c'est ton affaire
Les bougies coûtent bien autant.
6
Et quand j'aurai fini ma carrière,
Si mes bufs sont toujours là,
Pour m'emmener au cimetière,
Attelez-les, ne tremblez pas.
Comme un grand chef militaire
Se fait traîner sur son canon.
Sur un grand char mettez ma bière,
Les pieds tournés vers le timon.
7
Oui, mais avant de me mettre en terre,
Dans une église portez-moi.
Oui. j'ai juré le nom du Père,
Quand mes bufs ne marchaient pas droit.
L'Eternel connaît ma souffrance,
Je suis bien sûr qu'il me pardonnera.
J'ai traîné du bois sur les pierres
Pauvres scieurs pardonnez-moi.
(d'après la musique de Pierre Dupont,
paroles de Jean-Pierre Damon, de Gonsot)
(1) Son, farine grossière pour le bétail. (2) Nom d'un marchand de bestiaux de la région.
(cliché Christian Levet, avec l'aimable autorisation de l'auteur)
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J'ai
deux grands boeufs... [autre
adaptation locale de la chanson de Pierre Dupont]
chanson chantée le 5 avril 2011 à
la Maison commune de Feurs
par
un Ami de Patois francoprovençal
(patois de monts du Lyonnais)