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Jules
Dupin
(1890-1915)
A la mémoire du poète Jules Dupin
le "Lamartine
montbrisonnais"
mort pour la France en 1915
par
Marguerite Fournier
En
cette année qui est celle du centenaire de sa naissance,
nous venons évoquer la mémoire d'un de nos plus
illustres compatriotes, hélas ! trop tôt disparu
: Jules Dupin, second fils de M. Louis Dupin, maire de Montbrison,
de 1919 à 1942, et député de la Loire...
C'était un poète et surtout une âme d'élite.
Nous devons à l'amabilité de son neveu, M. Louis
Croizier (qui fut lui aussi maire de Montbrison de 1962 à
1965) la communication des documents qui nous ont servi pour
rédiger cet article, c'est-à-dire :
- Journal de Jules Dupin,
de 1905 à 1915.
- Recueil de poèmes Les ascensions
du coeur
- Revue Intimités,
fondée par Jules Dupin en 1912.
Qu'il en soit vivement remercié.
Impressions foréziennes
Bien qu'il soit né à Feurs, le 24 mai 1890,
Jules Dupin a passé toute sa vie dans la maison familiale
de la place de la Préfecture (appelée aujourd'hui
square Honoré-d'Urfé). Il y est demeuré
très attaché et y revenait toujours comme à
un havre de paix.
(1905)
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Il
aimait aussi parcourir la campagne, soit à pied
soit à bicyclette, et en a laissé, dans
son Journal régulièrement tenu depuis
1905, de poétiques descriptions. La montagne
surtout l'attirait :
Je viens,
écrit-il, de faire une promenade dans mes
Montagnes du Forez ; j'ai goûté la fraîcheur
de l'air embaumé par la senteur âcre des
genêts, et j'ai lancé vers le Créateur
un hymne de reconnaissance
Je suis fou de ces
beautés rustiques, de ces blés, de ces
parfums alourdis par le soleil et je vivrais heureux
de regarder vivre la nature comme on regarde un être
aimé
(Montbrison, 25 mai 1908)
Le 15 avril 1911, de retour d'une promenade dans la
plaine, il note :
Les Montagnes
du Forez, massives sur un fond de ciel bleu cendré,
étendaient leurs lignes sévères
sur toute la longueur de la plaine. J'admirais les Monts
d'Uzore, bizarre poussée volcanique qui s'élève
droite, raide, semblable à une îles du
Levant. Les lointains se fondaient dans la lumière
harmonieuse comme le lumière qui couvre les lacs
italiens, un mélange de rose et de bleu de la
transparence et de la douceur.
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Et
encore :
Je la trouve belle ma plaine avec
toute sa floraison de printemps, sa verdure, ses cerisiers
neigeux, ses pêchers rosés ou teintés
de rouge.
Pourtant il préférera toujours la montagne où
nous retrouvons des noms et des paysages familiers.
Il est une
chose dont j'éprouve le besoin de parler ici : de mes
Montagnes du Forez. Il se dégage de cette nature une
poésie à laquelle il serait difficile de rester
insensible ; mais pour la connaître, il faut marcher,
il faut gravir les cimes : Pic de Bard, Mont Simiour à
1000 mètres ou 800 au-dessus de la gorge pittoresque
du Vizézy
Monter, monter toujours, c'est un bien
grand plaisir et je ne crois pas que les promenades à
bicyclette dans la plaine m'offrent la même beauté,
la même profondeur d'impression que les montées
silencieuses vers les sommets.
(Montbrison, 26 octobre 1911)
J'ai fait des découvertes dans nos Montagnes du Forez
: à 1200 m d'altitude, des forêts, des aperçus
sur la plaine, sur les sommets pleins de neige
Un véritable
merveille qui m'a rappelé les plus beaux coins de Suisse
et du Tyrol. Je me suis promené dans un sous-bois,
une mousse abondante couvrait les pentes abruptes, d'immenses
sapins se dressaient au-dessus de mois et, parfois, je distinguais,
à travers des trouées dans la verdure, des horizons
vastes et des abîmes qui me rappelaient ceux des hautes
altitudes.
Ces passages extraits de son Journal montrent combien Jules
Dupin était sensible aux beautés de la nature
et comme elles influaient sur son état d'âme
:
Avant-hier, je me promenais dans
une forêt de hêtres sur la pente de Simiour ;
il me semblait que je laissais là une partie de mon
âme
La nature revêt maintenant pour
moi la multiplicité de la création
Hiver,
automne, été, printemps, toutes les saisons
ont leur puissance de poésie et je suis sûr de
rencontrer partout la nourriture substantielle de mon amour
et de ma joie.
Ma plaine
je la trouvais belle parce que mon âme
lui ressemblait : elle aussi avait ses blés en herbe,
espoir d'un avenir d'or et de pain ; elle avait ses cerisiers
teintés de rose et ses pommiers blancs ; elle sentait
monter la sève, ignorante peut-être encore, mais
cherchant à voir poindre l'immense floraison qui reluirait
au jour.
L'étudiant
Jules Dupin commença sa scolarité au petit séminaire
de Montbrison (Institution Victor-de-Laprade). A partir de
la classe de 3e, il fut pensionnaire au collège Sainte-Marie
tenu par les Pères Maristes à Saint-Chamond.
Il fut un élève brillant et obtint son baccalauréat
à 17 ans, en 1907, avec la mention bien.
Au mois de novembre, il allait à Lyon commencer son
droit pour répondre au désir de ses parents
; en même temps, et pour satisfaire ses goûts
personnels, il préparait une licence es lettres (section
de grammaire). Il s'installait avec son frère aîné
dans un petit appartement donnant sur la place Ollier, en
face du Rhône et de Fourvière.
Sa vie est celle d'un jeune homme sérieux et travailleur,
menant de front les études qu'il a entreprises dans
deux domaines différents et où il réussit
avec le même bonheur. Mais la ville ne lui plaît
pas ; il regrette son cher Forez :
Toute la semaine, écrit-il
à un ami, je rêve au
samedi soir où je pars chez moi, où je retrouve
mes parents, mes montagnes du Forez, où je peux rêver,
où la nature me comprend et semble m'aimer comme je
l'aime !
Il écrit aussi : la nature
me comprend mais la ville ne me comprend pas !
Il fait un temps très doux,
le printemps va resplendir de nouveau à mes yeux dans
ma plaine du Forez. Oh ! quelle joie j'éprouve quand
je quitte la ville !
Il la quitte définitivement quatre ans plus tard. Le
3 novembre 1911, Jules Dupin âgé de 21 ans, licencié
en droit et en lettres, s'installait à Paris pour préparer
l'agrégation ès lettres, et prenait pension
rue de Vaugirard.
Loin de son Forez, il éprouve au début une certaine
tristesse mais la découverte des merveilles de la capitale
transforme sa mélancolie en enthousiasme... Il ne se
lasse pas de tout admirer...
L'ami
des arts
D'une nature profondément sensible, ce jeune Montbrisonnais
vibrait à toutes les manifestations de l'Art et de
la Beauté.
Il aimait la musique avec une prédilection pour les
romantiques, notamment Schumann dont il chantait les lieder
en s accompagnant au violon ou à la guitare.
J'ai acheté, écrit-il
à Lyon, toutes
les mélodies de Schumann. J'aime tellement cette expression
mystique de la poésie rendue plus sensible par la musique
Dans mon cur toutes choses chantent au milieu d'un soleil
éblouissant comme si j'étais couché sur
le versant d'une colline fraîche où poussent
les fleurs, avec un horizon vaste devant mes yeux, une plaaine,
un océan, un fleuve
Il aime aussi Wagner. Après une représentation
des Maîtres Chanteurs
il écrit :
Quel intense bonheur cet opéra
m'a procuré ! C'est un merveilleux poème musical
d'où déborde le plus puissant idéal qui
ait jamais été exprimé. La glorification
de l'âme chantante, libre de créer elle-même
son art, telle est la thèse qu'a soutenu Wagner et
que j'ai adoptée avec enthousiasme.
Tristan et Isolde est pour lui un
merveilleux drame d'amour. Cette sublime musique m'a puissamment
saisi et j'ai senti que le sentimet exprimé là
dépassait les bornes du créé.
Sa chambre d'étudiant est ornée de reproductions
d'uvres d'art, peintures et sculptures qu'il acquiert
souvent à grands frais et qu'il contemple avec amour
:
Ma chambre est douce avec son Memling,
son Van Eyck, son Gérard David, ses Madones, ses Maurice
Denis. Je l'aime tellement ainsi !
La préparation d'une thèse sur les cathédrales
gothiques le mène à Chartres et c'est pour lui
un éblouissement. Dans son Journal du 26 février
1912, il tente de traduire l'enthousiasme qui le soulève
:
Jamais, jamais je n'ai eu d'impression
aussi vive qu'aujourd'hui C'est tout le Moyen Age qui a vécu
devant moi ; j'ai compris l'âme de ce XIIIe siècle
comme si j'avais vécu pendant l'époque merveilleuse
de cette floraison de pierres
Il y retournera plusieurs fois sans être rassasié
de beauté au point d'écrire :
Je
ne sais plus rien autre que Chartres et je vis les yeux fixés
sur Elle... Intérieur de l'église, vitraux, lumières,
porches, contreforts, clochers, tout cela m'a saisi d'amour,
d'une passion aussi vive que pour un être humain.
Les églises de Paris
: Saint-Etienne-du-Mont, Saint-Eustache, la Sainte-Chapelle,
Notre-Dame, les cathédrales d'Amiens, de Beauvais, de
Senlis lui inspireront de belles pages sans pourtant jamais
égaler celles que lui a inspiré Chartres avec
ses vitraux "d'un bleu de paradis" :
Je porte dans mon cur l'immense
cathédrale, sa croix latine si nettement dessinée,
ses flèches, toute son âme qui monte en une voix
de pierre et je vouvrais chanter cet âge d'art sublime
!
Dans ses voyages à l'étranger, notamment l'Italie,
le Tyrol, la Rhénanie, les Flandres, l'émotion
la plus forte lui est donnée par Bruges :
O Bruges, ville morte ! Bruges, grande
mystique ! Errer dans tes rues, sur tes quais, en face de tes
églises, de cette atmosphère du passé,
c'est un peu du bonheur rêvé par mon âme
de poète ! J'aurai vécu là quelques-unes
des plus douces heures de mon existence.
(7 février 1913)
II traduit en vers ses sentiments :
Voici, chanté par des harmonies
souveraines,
Mon grand amour pour les églises du passé,
Pour les nefs recueillies aux mystiques verrières
Et pour l'humilité des vieux cloîtres romans,
Pour la candeur du Christ et pour les saints de pierre,
Pour la Vierge naïve et le petit enfant
Qui sourit à l'entrée des portes ogivales.
Voici le grand clocher, la vieille cathédrale
Qui coupe l'horizon des prés et des coteaux,
La rustique chapelle au creux de la vallée.
De ma chambre, en ce soir où me fuit le repos,
Cette vision chère éclaire ma pensée
Et lentement je sens parmi ces souvenirs
La paix des siècles morts qui console ma peine.
Le poète
Jules Dupin est avant tout un poète qui eut figuré
parmi les plus grands si le destin n'avait pas mis brutalement
fin à sa carrière.
Il appartient à l'époque romantique et offre beaucoup
de ressemblance avec Lamartine, un Lamartine dont Montbrison
est le Milly... Comme lui il aime rêver dans la nature
et faire revivre les objets inanimés... On trouve dans
ses poèmes toute l'harmonie des Méditations dont
ils ont le charme nostalgique.
Les
Ascensions du Coeur
|
En
1913, il publie son premier, et unique, livre, Les
Ascensions du Cur, au Editions Grasset.
Il salue cette parution avec joie :
Mon livre a paru. Cette uvre
de moi me fait du bien, elle me prouve que je n'ai pas
perdu mon temps. Chères Ascensions du Cur
! Hélas ! elles ne sont pas parfaites, mais je
les aime ! Je les ouvres et je lis :
Comme il fait doux ce soir d'été dans
la maison
Quand on voit au dehors les feuilles déjà
mortes
Qui tombent dans l'allée et que le vent emporte
Avec les doux regrets et les illusions...
Et puis :
Au poète qui aime, la souffrance est bonne.
Et encore :
Car il y a deux curs en moi depuis l'adieu.
Chères paroles, qui me semblent venir de l'au-delà,
d'un temps bien lointain déjà, comme elles
me parlent doucement ce soir !
(23
février 1913)
|
Ce
livre est un recueil de poèmes groupés par titre
: Rêve - Réalité
- Prières - Esquisses symboliques - Joie matinale -
Brume d'avril - Confidences, etc.
Tout est beau et parle au cur. Il est difficile de faire
un choix pour les lecteurs d'aujourd'hui alors que tant données
se sont écoulées depuis l'apothéose du
romantisme.
L'uvre de Jules Dupin, poète montbrisonnais,
mériterait de figurer dans toutes les anthologies de
la poésie française. Cela viendra peut-être
un jour !
C'est également en 1912 qu'il fondait à Paris
la revue littéraire mensuelle Intimités,
avec quelques camarades poètes comme lui. Le premier
numéro, illustré d'une belle gravure de notre
compatriote Gabriel Brassart, sortait en janvier 1912.
Notre but, expliquait dans la préface, n'est pas de
fonder une école ni de renouveler la poésie
française. Nous désirons simplement nous unir
plus intimement par le lien de la poésie.
Cette revue connaît d'emblée le succès.
Elle est largement ouverte aux jeunes, aux "commençants"
comme dit Jules Dupin. On regrette seulement qu'ils aient
écrit sous des pseudonymes car on y découvrirait
certainement des noms devenus célèbres
A Paris, Jules Dupin était en relation avec de grands
écrivains de l*époque : René Bazin, Paul
Bourget, François Mauriac, Georges Goyau, Robert Vallery-Radot,
Francis Jammes... Ce dernier compare Intimités à
un rayon de soleil parmi les lilas, ce qui fait dire à
son jeune fondateur :
Aucun éloge ne pouvait me
plaire davantage : être encouragé par un de mes
poètes préférés, par celui qui
m'a initié à toute la beauté de la poésie
symbolique, à toute la grâce champêtre,
tout cela m'est allé droit au cur ! De tels mots
m'encouragent souverainement, il me semble qu'ils sont la
consécration de ma carrière de poète
C'est un peu de gloire, et surtout, c'est du bonheur !
On voit que l*année 1912 a été pour Jules
Dupin une année faste puisqu'elle a vu le succès
de ses deux oeuvres : la revue Intimités et le recueil
de poèmes Les Ascensions du Cur. Il en commence
une autre qui s'intitulera les Ascensions de l'Art, mais qui
restera malheureusement inachevée... car des jours
terribles approchent ! ...
Le temps de l'horreur
Jules Dupin a 24 ans et il effectue son service militaire
au 30e bataillon de chasseurs alpins à Grenoble lorsque
la guerre éclate, le 2 août 1914. Le 10 août,
le bataillon part pour les Vosges et c'est le commencement
d'une cruelle épreuve pour ce jeune homme sensible
et idéaliste... On comprend combien il a dû souffrir
dans la tourmente ! ...
Soldat
au 30e BCA
(1914)
|
Il ne tient plus son journal mais il écrit régulièrement
à ses parents et à ses amis pour les tenir
au courant de sa dure vie :
1er septembre 1914
Que d'horreurs ! que de deuils
! que d'anxiété ! J'ai pris part à
quatre combats. Les balles, les obus ont sifflé
près de moi. Voilà quinze jours passés,
je vis encore, je ne sais comment. Que sera-t-il de moi
demain ? J'offre ma vie à Dieu. Il le faut.
1er octobre 1914
Ah ! Combien de morts j'ai enterrés
moi-même ! Que de blessures atroces j'ai vues !
Que de râles j'ai entendus aussi bien allemands
que français ! Que de croix j'ai faites, pour mes
camarades et pour mes ennemis !
Dans un petit bois,
j'ai vu quinze chasseurs tous tués à la
tête dans la position de défense. C'était
horrible
Ce que j'ai vu, c'est innommable
La guerre ! la guerre ! Aurais-je jamais cru que c'était
cela ! |
13
décembre 1914
Froid plus vif que jamais. Nous dormons
dans une tranchée en rondins où nous n'avons
pas la place de nous étendre. Nous sommes plaqués
les uns sur les autres, sur le côté, et littéralement,
nous ne pouvons pas remuer.
25 février 1915
De tous côtés ça
crache ; des villages brûlent. Horreur ! horreur ! On
entend des cris de Boches
une charge ! Depuis longtemps
je n'ai souffert autant qu'aujourd'hui : froid
horreur
angoisse
1er mai 1915
Voilà
neuf mois de guerre, neuf mois terribles qui me pèsent
tellement. Ce que j'ai souffert est si douloureux que, si
je survis, j'en garderai longtemps la blessure
Ce qu'il y a de plus douloureux, c'est que je n'ai pas eu
une heure d'espoir, ni de sécurité sur l'avenir,
ce douloureux avenir qui m'inquiète et me torture.
Pas une minute, je n'ai pu me dire : "Oui, j'en reviendrai".
Ah ! vous ne sauriez croire l'épouvantable torture
de cette crainte ! Neuf mois durant, c'est trop pour un cerveau
comme le mien, et quand je pense que j'aurai tant souffert
pendant ces neuf mois pour mourir au bout
Ah !non, c'est
trop ! c'est trop !
Et pourtant c'est cela, il n'y a
rien à faire.
Prions, prions, c'est la seule ressource.
le
sous-lieutenant Jules Dupin
décoré de la croix de guerre
le
9 juillet 1915
|
Le
25 juillet 1915, Jules Dupin, qui avait été
nommé sous-lieutenant le 6 juin précédent,
écrivait à ses parents sa dernière
lettre :
Quelle rude vie ! Je comprends
l'angoisse de ma pauvre maman !
Presque tous les officiers du bataillon sont tués
ou blessés ; à ma section, j'ai perdu un
sergent et deux caporaux
Douze mois terribles ! Et je supporte quand même
la vie
Des obus nous tombent dessus. Mon Dieu, mon
Dieu, pitié !
Le lendemain, 26 juillet, il tombait, frappé à
la tête, sans souffrance, après avoir enlevé,
avec sa section, la crête de Lingekopf.
A 25 ans, disparaissait brutalement un jeune homme plein
d'avenir dont la noblesse de cur et l'élévation
des pensées forçaient l'admiration... |
ll
repose aujourd'hui dans la sépulture familiale au cimetière
de Montbrison, la ville qu'il aimait, capitale de ce Forez
qu'il a si bien chanté, en prose ou en vers, avec la
même émotion et le même amour.
Puissent ces quelques lignes faire connaître à
ceux qui l'ignoreraient la destinée et l'uvre
de celui qui fut notre dernier grand poète et dont
la vie ne fut qu'une Ascension vers le Beau et la Vérité...
et la mort une Ascension vers Dieu.
Marguerite-V. Fournier
(Village de Forez, n° 42, d'avril 1990)
*
*
Journal de Montbrison (21 août 1915)
En 1917,
la famille de Jules Dupin publie son Journal (1905-1915) :
Louis
Dupin, maire de Montbrison et père de Jules Dupin, offre
un exemplaire du Journal
à Jules Troccon, président du Caveau stéphanois
et lui-même poète.
LOUIS DUPIN, MAIRE HONORAIRE
DE MONTBRIS0N
Je
ne voudrais pas terminer cette évocation de la vie de Jules
Dupin sans rendre hommage à son père, M. Louis Dupin,
maire honoraire de Montbrison dont le souvenir est encore présent
parmi nous.
Elu conseiller municipal en 1892, premier adjoint en 1910, il
succédait au docteur Rigodon comme maire en 1919. Il l'avait
d'ailleurs remplacé pendant les années de guerre.
Pendant cette douloureuse période, il eut à remplir
les fonctions les plus difficiles et les plus pénibles
de sa carrière : celles de porter dans les familles de
ses administrés les terribles nouvelles qui parvenaient
en mairie. Alors que lui-même avait le cur ulcéré
par la perte de son fils tombé un des premiers au champ
d'honneur, il devait trouver les paroles de consolation et d'espérance
que l'on attendait de lui. Il était président-fondateur
de "l'Union des Pères et Mères dont les enfants
sont morts pour la Patrie".
Il est aussi le président-fondateur, en 1926, de l'Association
des Maires de l'arrondissement de Montbrison, toujours prospère.
Avocat au barreau de Montbrison, député de la Loire
pendant deux législatures, de 1919 à 1924, puis
de 1928 à 1932, il eut une vie très active dans
divers domaines, mais sa préférence revint toujours
à l'administration municipale où il excella. Lorsqu'il
abandonna son poste en 1942 pour raisons de santé, la ville
lui témoigna sa reconnaissance en lui conférant
l'honorariat, ce qui était tout à fait exceptionnel.
M. Louis Dupin décédait en décembre 1951
à l'âge de 87 ans. Depuis une vingtaine d'années
son nom a été donné à une partie du
boulevard proche de la maison où il a passé sa vie.
Marguerite-V.
Fournier
(Village
de Forez, n° 42, d'avril 1990)
Louis Jean Georges Dupin
(4 février 1864, Saint-Etienne ; 28 décembre 1951, Montbrison)
*
Quelques
poèmes des Ascensions
du Coeur choisis par Marguerite
Fournier
et
publiés par Village de
Forez, n° 42, d'avril 1990
Chapelle d'Esserines-Basses (d'après
un cliché de J. B.)
D'autres
poètes foréziens
Foréziens
textes
et documentation : Joseph Barou
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Mis
à jour le 5 juillet 2010
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