Le
pressoir du faubourg
de la Croix
Traces du passé :
Le
pressoir du
faubourg
Qu'est-ce que c'est
? Une sculpture moderne ? Mieux. Un souvenir de la vie d'hier. Il
s'agit tout bêtement d'une vis de pressoir.
Sa tige, fière et droite, tient compagnie à deux
bouleaux sur la pelouse de la résidence du faubourg
de la Croix.
Présence incongrue ? Pas du tout. Elle était là
avant tous les habitants. M. Gauchet,
un maçon qui était aussi vigneron, l'avait installée
dans son cuvage. Elle était fixée non sur une table
de chêne comme un pressoir ordinaire, mais sur un socle de ciment.
Du travail capable de défier les siècles. Les bicoques
du faubourg ont disparu dans les années 60. Elles ont fait
place aux petits immeubles actuels. Mais le bloc est si lourd que
les nouveaux bâtisseurs ne l'ont pas déplacé.
Les Côtes de Pierre-à-Chaux
La maison a été rasée. Le maçon-vigneron
n'est plus de ce monde. Mais la vis reste en place, toujours aussi
solide.
Ce curieux monument rappelle que le quartier a longtemps été
un village. Ainsi on faisait du vin au faubourg. Les habitants avaient
quelques rangs de ceps du côté des Royats,
Montaud, Beauregard
ou Pierre-à-Chaux.
Les "Côtes de Pierre-à-Chaux"
avaient même leur petite réputation, jusqu'à figurer
au menu de banquets officiels. Comme celui du 26
juillet 1931, pour fêter M. Gérard,
ministre du Tourisme, venu inaugurer la piste de Pierre-sur-Haute
!
Beauregard et Pierre-à-Chaux
Quittons le faubourg pour Beauregard
puis Pierre-à-Chaux en direction
de Châtelneuf. Ces lieux-dits ont
été habités dès l'Antiquité. On
a retrouvé à Beauregard
des objets de l'époque gallo-romaine : tuiles à rebords,
poteries sigillées, tessons d'amphores... Et à Pierre-à-Chaux
des restes de constructions gallo-romaines et de menus objets usuels
des temps anciens...
Ce territoire est redevenu, pour de longs siècles, le domaine
des prés, des jardins et des vignes. Des vignes surtout, avec
ici ou là quelques "loges". Dès le début
du 13e siècle, les textes anciens citent le terroir de Pierre-à-Chaux,
comme un lieu où la vigne prospérait.
Aujourd'hui tout Beauregard est loti.
Trois grandes tours sont plantées à la place des peupliers
d'un grand pré humide. Les jardins et carrés de luzerne
ont fait place aux immeubles, à la gendarmerie, au lycée.
Sur le côteau de Pierre-à-Chaux,
les vignes rétrécissent comme peau de chagrin. Les pavillons
poussent comme des champignons. Montbrison monte à l'assaut
de Chanteperdrix et de Faury.
Que reste-il des "Côtes de Pierre-à-Chaux"
? Rien. Ce "nectar", comme aimait le qualifier Jules
Troccon le poète des vignerons, nous semblerait sans
doute un peu aigrelet.