Loges de vigne

La loge forézienne est une maisonnette construite dans les vignes des coteaux.
Elle sert à remiser les outils
et à abriter - si besoin est - le vigneron
quand il travaille à sa vigne.

La plupart ont deux niveaux : un rez-de-chaussée servant d'écurie
et de dépôt, un étage où se trouvent, le plus souvent,
une table, un banc, une cheminée et, parfois, un châlit.

Le bâtiment situé près d'un point d'eau (un puits, une "boutasse")
ressemble donc à une petite maison rustique.
Il est parfois bâti en pierre, en brique mais le plus souvent en pisé,
le matériau traditionnel, simple et économique.
Des tuiles creuses couvrent le toit à deux pans.
Une treille orne souvent la façade.

Aujourd'hui la plupart des loges sont abandonnées.
Ces modestes constructions rurales rappellent pourtant, à leur manière
et avec beaucoup de poésie, toute une façon de vivre dans la vigne...

*

*     *

André Berger célèbre les loges :

(texte lu au cours d'une veillée Patois vivant
au Centre social de Montbrison en 1999)

Loges de vigne

Dès l'aube, le paysan-vigneron,
l'homme des sapins quittait sa montagne.
Il parcourait le long chemin
conduisant aux premiers balcons surplombant la plaine,
tout en martelant de ses éclots (1) le sol pierreux
retrouvant sa loge de vigne
entourée de ses vieux ceps noueux.

Loges de vigne campées
comme des sentinelles,
compagnes des plantations, ces vignes,
filles des hommes à qui Dieu a donné,
avec l'aide du travailleur,
vigueur et générosité.

Loges de vigne, sécurisantes lors des orages,
des tempêtes et des grandes froidures,
le vigneron savait éclairer un feu de sarments,
profitant d'une saine chaleur pendant la tourmente.

Loges de vigne, lieu de rencontre
des jeunes bergères sages et pures
comme leur troupeau de blancs moutons
défendant leurs avantages en proie
à l'attaque des jeunes amoureux entreprenants.

Loges de vigne, havre du travailleur
y trouvant chaleur en hiver et fraîcheur en été,
table pour y prendre un repas bien mérité
suivi d'un somme réparateur.

Loges de vigne, refuge des amants,
n'avez-vous pas connu quelques amours coupables,
mais vous avez su garder les secrets ;
et derrière vos murs épais, Dieu seul le sait.

Loges de vigne, où pêle-mêle étaient entreposés
tous les outils de labeur, de l'indispensable sécateur
en passant par l'escofine (2), la sulfateuse
et sans oublier la bêche et la triandine (3) .

Pauvres loges de vigne,
cinquante ans se sont écoulés.
Entourées de buissons, vous êtes bien décaties.
Tuiles et portes brisées, vous nous inspirez la pitié.
Le bon vieux temps des loges tomberait-il dans l'oubli ?

André Berger                                                         

                                       (1) Les sabots.
                                       (2) Petite scie.
                                       (3) Pioche à trois becs.

Extrait de : André Berger,
"L'homme qui aimait les arbres",
préface de Georges Ziegler,
Village de Forez, 2000

*

*        *

Boën

La loge qui symbolise
toutes les loges des coteaux foréziens,
au
rond-point à la sortie de Boën,
route de Saint-Germain-Laval
des murs de pisé liés à la chaux

quelques ceps et des échalas.


Album

Montbrison

Les loges qui vont disparaître ou qui ont déjà disparu


(cliché J. Barou, 17 mars 1999)


Loge en bon état, près d'une vigne,    
chemin des Raînes à Montbrison (1999)


(cliché J. Barou, 17 mars 1999)

Chemin des Raînes, brique et mâchefer,
loge faite de pièces et de morceaux...


(cliché J. Barou, 17 mars 1999)


Chemin des Raînes, plus de vigne, elle sert d'abri pour les chevaux.


(cliché J. Barou, 17 mars 1999)

Chemin des Raînes, loge ruinée.


(cliché J. Barou, 17 mars 1999)

Chemin des Raînes, petite loge ruinée, pisé...


(cliché J. Barou, 30 mars 1999)

Chemin des Combes, petite loge typique, puits joliment couvert...


(cliché J. Barou, 30 mars 1999)


                                               Chemin des Combes


(cliché J. Barou, 30 mars 1999)

Chemin des Combes


(cliché J. Barou, 30 mars 1999)

                                               Chemin des Combes
                             

Moingt


(cliché J. Barou, 12 février 1995)


(cliché J. Barou, 12 février 1995)

Belle loge (en 1995) au-desus de Moingt :
construction soignée, pierre et brique, cheminée et génoises.


(cliché J. Barou, 12 février 1995)

Loge en piteux état au-dessus de Moingt


(cliché J. Barou, 12-février 1995)

Loge en pisé complètement ruinée
au-dessus de Moingt




Belle maison de vigneron en pisé (coteaux du Forez)




Loges près de Marcilly-le-Châtel



Entre Marcilly et Pralong


La fin des loges...



Cliché Bernard Montibert

Belle ruine et, parfois,


Cliché Bernard Montibert

Heureuse réfection... Pigeonnier à Champdieu

*

*        *

Petites loges au milieu des champs


Cliché J. Barou

Saint-Marcellin


(Cliché J. Barou 24 janvier 2016)

Saint-Marcellin

 


Cliché J. Barou

Pralong


Cliché J. Barou

Champdieu

Champdieu
Cliché J. Barou



Champdieu
Cliché J. Barou

                      

Entre Curtieux et Balbigneux, appuyée sur un haut mur de pisé,
une loge superbement coiffée, vestige d'un immense clos...
..
(Clichés J. Barou)

*

*        *

Vignerons d'hier

vendanges dans le Montbrisonnais (années 50-60)

Photos de Marguerite Fournier-Néel pour la presse locale
sélectionnées et scannées par Robert Landon (archives de La Diana)



Attelage de vaches, le char "doublié" (à quatre roues) supporte trois bennes, remarquons les paniers d'osier...

Une vingtaine de vendangeurs - tous des hommes - posent, panier au bras, entre deux rangées de vigne


Le même groupe de vendangeurs photographiés pour la presse locale. Remarquons les porteurs de hotte
(3e et 5e en partant de la gauche). Chapeaux, casquettes, bérets et moustaches pour les anciens...

Etonnante scène, à Montbrison un pressoir installé devant une maison du boulevard Gambetta.
On remarque, en arrière-plan, l'immeuble des Dames de France devenu à cette époque la Recette des finances.

Deux bennes sur le char à quatre roues et un seul cheval (année ?)

*

*        *

Fête de la Saint-Vincent

Tenue du dimanche, brioches et vin blanc pour la traditionnelle fête de Saint-Vincent,
le patron des vignerons, célébrée en janvier. Aucune femme dans l'assemblée... On se trouve dans un bistrot.

 




 

Autour de l'alambic



 



Près de l'alambic, à Châtelneuf (1959)

Conception
David Barou

textes et documentation
Joseph Barou


questions, remarques ou suggestions
s'adresser :
18 septembre 2018