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Faubourg
de la Croix, la croix et le lavoir
Il
y a 50 ans
Le faubourg
de la Croix
L'un des lieux les plus anciennement
cités de Montbrison, le faubourg de La Croix a subi, il y a
quarante ans, une profonde transformation. Retour sur un passé
révolu...
Le faubourg se constitue progressivement au Moyen Age au-delà
de la porte nord-ouest de la ville, dite "porte
de la Croix". Il est sur le territoire de la paroisse
Sainte-Marie-Madeleine dont l'église
se trouve dans le faubourg voisin de la Madeleine.
En 1869, les membres de l'Association de l'agriculture du faubourg
érigent une croix en l'honneur de saint Isidore, leur patron,
modeste monument qui remplaça très vraisemblablement
une autre croix plus ancienne.
Dans les années
trente
Avant la Seconde Guerre mondiale l'aspect
du faubourg a peu changé. Une trentaine de familles habitent
des maisons modestes, à un étage, souvent en pisé.
Une fontaine coule en permanence. Elle alimente le lavoir et un petit
"bachat". Cet abreuvoir est bien utile car il y a encore
trois fermes. On y trouve une douzaine de vaches, une paire de bufs,
un gros cheval de labour... La forge d'un maréchal-ferrant
rougeoie au milieu du faubourg. Des lapins sont élevés
dans les cuvages, des poules et des pigeons au fond des courettes.
Chacun cultive un bout de vigne, une luzerne, un jardin à Pierre-à-Chaux
ou à Montaud. Il y a même
des chèvres, des cochons, un mulet dans les étables
du quartier.
Les habitants sont presque tous de petites gens souvent locataires.
Ce sont des ouvriers de l'usine Chavanne,
des retraités, un ouvrier meunier, un cantonnier, un maçon,
des jardiniers, un rétameur, un chiffonnier, un garde à
l'octroi en retraite, des lavandières
Un épicier
- sourcier à ses heures - tient l'épicerie-café
Gouéra. Dans l'autre "épicerie-buvette-mercerie",
Rose, l'épicière, sert
les petits vieux de la Charité
qui, de temps à autre, viennent en cachette des surs,
acheter un litre de vin rouge.
Le faubourg compte aussi son petit industriel qui fabrique de l'outillage
dans un atelier aux Prés-la-Croix.
Sur un quai, près du lavoir, un marchand de vin et de porcs
débarque ses produits. Avec sa population pittoresque, le faubourg
est animé et a une vraie vie de quartier marquée par
le traditionnel feu de joie de mardi gras auquel toute la population
participe.
Seule demeure cossue, la maison de Mlle de Montchenu
se dresse à l'entrée du faubourg. En face, la chapelle
de la Charité s'ouvre sur la rue. Elle fleure bon la cire.
A Noël les surs y confectionnent une belle crèche
à l'ancienne avec de nombreux santons, de la mousse et des maisons
de carton qui s'illuminent. Et un angelot hoche la tête quand
on glisse une piécette dans le tronc.
Années
soixante : un nouveau quartier
Le quartier se transforme dans les années soixante. La Charité
rénovée et agrandie s'appelle désormais la Maison
de retraite. Montchenu devient la "maison
Saint-Joseph", centre pastoral du diocèse
de Saint-Etienne. Pour desservir le quartier neuf de Beauregard,
la route de Châtelneuf coupe, par
un nouveau tracé, le clos de la Charité délaissant
les ruelles du faubourg.
Le faubourg de la Croix a aujourd'hui
un nouvel aspect avec un ensemble d'habitations modernes. Il n'a plus
son côté campagnard d'autrefois ni sa vie propre. Presque
rien ne rappelle le souvenir du village perdu. Près du lavoir,
la dernière maisonnette a été abattue en août
2006. La fontaine ne glougloute plus. Reste la croix élevée
par les agriculteurs du faubourg
[La Gazette du 2 mars 2007]
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Album
Le
faubourg de la croix en 1962
(Photos d'André
Bréasson, archives de la Diana)
A gauche, la première épicerie-buvette.
A droite l'entrepôt du marchand de vins,
puis la croix, au fond la 2e épicerie.
Avançons toujours... Un vélo
est rangé près de la Croix, deux commères bavardent.
Au fond, à droite, commence
la rue de Curtieux qui conduit à Montaud ;
la maison du coin a son angle qui repose sur une grosse pierre ronde.
Un autre vélo, du linge à
une fenêtre...
La pauvre maison en pisé abrite
deux familles
et supporte une boîte aux lettres. Deux gamins...
Remontons la rue qui conduit à Pierre-à-Chaux.
Revenons vers la ville. Mur lépreux
du clos de la Charité. Deux habitantes
en grande conversation...
L'atelier d'un menuisier et encore
nos deux gamins.
Retour vers la Croix, son "bachat"
et son lavoir. Le passant
marche tranquillement
au milieu de la rue.
Merci
M. Bréasson pour ces photos.
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(cliché Henri Essertel, archives municipales de Montbrison)
Démolition du faubourg de la
Croix
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En
1971
(clichés
R. G.)
Le
faubourg en 2010
(clichés
Joseph Barou)
Les
Jardins de Montchenu
9
juin 2010 : tout ce qui reste du lavoir et du "bachat"
2012
La maison Saint-Joseph
(29 juillet 2012) à l'entrée du faubourg
L'immeuble
Les lavandières achevé en juillet 2012
Au
premier plan, la croix de la Société des agriculteurs,
dernier reste de l'ancien faubourg
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Les
habitants du quartier
au
début du XXe siècle
Intérieur de
la chapelle de la Charité
(Photo
tirée du fonds Brassart, début du XXe siècle, archives
de la Diana)
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