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La chapelle Saint-Martin
par Marius Perret
(texte ci-contre en format pdf, 2 p.)

 

 

Voir aussi

La Selle de saint Martin
près de Montbrison
de Marguerite Fournier-Néel

et
les pages spéciales :


Vincent Durand


Saint Martin
en Forez

 

Vers la statue de l'apôtre des Gaules...

 

 

Un lieu de culte ancien christianisé...

Au poignet de saint Martin,
des chapelets,
le ruban d'une coiffure d'enfant...
des ex-voto émouvants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Saint-Martin-des-Côtes

à Saint-Georges-en-Couzan

La chapelle de Saint-Martin,

le plateau de Vial et la vallée du Lignon

par Marius Perret       

La chapelle de Saint-Martin est située sur un petit plateau à environ 4 km du bourg de Saint-Georges-en-Couzan. L'accès en est facile en empruntant la route du hameau de Vial ; de là, un chemin carrossable suit la crête du hameau de Vial d'où nous découvrons le petit plateau de Saint-Martin avec son bosquet de tilleuls centenaires, quelque peu victimes des intempéries mais riches de leurs secrets. Seuls quelques pans de murs et de ruines subsistent de la chapelle : vestiges d'un passé historique laissant présager que bon nombre de générations ont fréquenté ce lieu de culte désigné sous le vocable de Saint-Martin. Autrefois, la chapelle abritait une relique de saint Martin. Celle-ci a été recueillie par l'église paroissiale de Saint-Georges-en-Couzan.

Vincent Durand, au cours d'une excursion en date du 7 août 1860, nous signale qu'une des cloches de l'église de Saint-Georges-en-Couzan pourrait bien provenir de la chapelle de Saint-Martin. Un autre compte rendu de visite de Vincent Durand, le 23 novembre 1876, nous apprend que la sacristie tournée au midi était munie d'une petite cheminée, bien nécessaire sous ce climat.

Au sud-est, à quelque distance de la chapelle, il semble qu'il ait existé un bâtiment. C'était peut-être celui de la confrérie mentionnée dans le registre audiencier de Couzan de 1473. Une photographie prise par Régis Puy le 27 janvier 1901 nous révèle l'emplacement de la cloche, les ouvertures des fenêtres, ainsi qu'une deuxième porte, côté midi. Cette chapelle serait le vestige d'un petit monastère du XIe siècle ; des moines y vivaient en 1468.

On remarque une pierre d'angle de la sacristie sur laquelle est gravée grossièrement une crosse, insigne de la dignité et de l'autorité épiscopale. A la suite du débroussaillement et de 1'aplanissement du côté sud-est de la chapelle, j'ai découvert des fragments de tuiles à rebord, ainsi qu'un petit nombre de tessons de céramique dont l'expertise m'a confirmé que l'on pouvait les dater de l'époque néolithique. Le site archéologique dit "du manteau de saint Martin" est d'ailleurs à quelques pas.
A quelques mètres au sud-est on découvre une croix sur un socle de granit, datant du début du XIXe siècle ; le fût et le croisillon sont entourés de feuilles de lierre, chose assez curieuse.

La chapelle figure au plan cadastral de la commune de Saint-Georges-en-Couzan sous le n° 184, section A. P. Edouard Crozier et moi-même en avons dressé le plan détaillé au 1/100e ; géographiquement, elle domine au nord-ouest le vallon du ruisseau de Vial, au sud-ouest la pittoresque vallée du Lignon, au nord-est les ruines du château de Couzan.

Quant au plateau de Vial et au petit plateau de Saint-Martin, on y cultivait le seigle, l'avoine, le colza, la pomme de terre et un peu de vigne dans les côtes au nord-ouest du village de Veaux, ainsi qu'à Saint-Martin au lieu-dit Goutte-Ramière. Le travail y était dur jusqu'à l'arrivée des machines agricoles, les premiers tracteurs en 1960. De tout ce travail de la main des hommes que nous reste-t-il ? Un passé dans l'oubli.
En 1990, la culture est réduite de 90 %. Friches et genêts envahissent ce
merveilleux site ; le gibier qui y était très abondant a aujourd'hui presque totalement disparu par manque de nourriture et surtout à cause de l'emploi abusif des insecticides.

La vallée du Lignon est, elle aussi, sur le territoire de la commune de Saint-Georges-en-Couzan. La construction des usines électriques au début du XXe siècle a représenté des travaux très importants pour l'époque. La première usine de Veaux fut construite en 1909 et la seconde, au même lieu, en 1925. Celle de Saint-Martin date de 1918. Ces usines appartenaient à la Société des Forces Motrices Réunies du Lignon et de la Loire ayant son siège social à Boën-sur-Lignon (Loire). En 1947, ces usines ont été reprises par E.D.F.

Un projet de golf est actuellement à l'étude [janvier 1993] ; les propriétaires de terrain ont été contactés et on peut déjà se demander avec une certaine angoisse quel sera l'avenir de ce site magnifique.

Saint-Martin saura-t-il préserver son sauvage environnement ?

[Village de Forez, n° 53, janvier 1993]

 

 

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Album



Saint-Martin-des-Côtes en 1901

(photo offerte par Marius Perret à La Diana)

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(photos du 11 novembre 2007)

La blanche statue de saint Martin domine la vallée du Lignon

 

 

Restes du prieuré Saint-Martin, au bord du plateau de Vial

 

 

 



(clichés J. Barou, 11 novembre 2007)