Patois vivant



En allant à l'école en sabots...


Joseph Vente devant sa maison

Joseph Vente
(1916-2007)

 

En allant à l'école en sabots...

souvenirs racontés par Joseph Vente
au cours d'une veillée Patois Vivant
au Centre social de Montbrison le 6 décembre 2000

(patois de Gumières)

pour écouter cliquer ci-dessous

(2 min 22 s)

De Gumières... Mais je vais vous dire [parler] du temps très vieux, très passé qui date, le premier départ, de 1922, 1923, il y a 73, 74 ans. Ce n'est pas d'aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui, j'en ai 85, bientôt. Quand on commençait, à la campagne, ma mère nous parlait toujours patois.

Et quand il fallait aller à l'école, on ne savait pas un mot de français. Alors quand le maître d'école nous donnait le livre, le premier livre [...?] qui s'appelait "l'épi" pour apprendre les lettres alphabétiques, il fallait apprendre le français. Et puis ça arrivait à se faire...

Mais c'était très pénible pour aller à l'école parce qu'à cette époque ce n'était pas comme cette année [en 2000], il y avait bien plus de neige qu'il n'y en a[maintenant] et il y avait deux kilomètres environ à faire à pied avec des sabots.

Les chaussures, les souliers, les bottes n'existaient pas [chez nous]. Donc, ils [les sabots] "talochaient" comme on disait. La neige se collait aux sabots. Il fallait taper par terre pour faire tomber la neige et remarcher un peu.

Et c'est pour ça que j'ai retenu un bout [de chanson] d'un sabotier qu'il y avait à Gumières - ils étaient deux, trois - mais il y en avait un qui faisait bien des sabots pour les petits et pour les grands et qui avait fait une petite chanson, qui est très courte, que je vais vous en dire deux couplets qui disaient :

Je taille, je creuse
Je les fais beaux
Ma vie est heureuse
Dans mes sabots.


Dans sa chaumière
La sabotière
Joyeuse et fière
A mis mes sabots.

Je taille, je creuse
Je les fais beaux
Ma vie est heureuse
Dans mes sabots.

Quand l'enfant pleure
Sourit à l'heure
[?]
Et frappe encore, frappe encore
avec mes sabots.

Je ne vais pas plus vous parler bien plus longtemps parce que si je voulais expliquer toute ma vie jusqu'à mon âge, il faudrait rester jusqu'à demain.



Neige dans les monts du Forez
(cliché Marcel Roinat)


Gumières


Joseph Vente
prisonnier de guerre

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