|
Marcel
Roinat et Simone Roinat-Dumont
Saint-Bonnet-le-Courreau
dans
les années 1930-1950
Cet album a été réalisé
à partir de documents confiés à Village
de Forez par Simone Roinat, épouse Dumont. Le plus
important d'entre eux est le mémoire de fin d'études
qu'elle a rédigé, en 1953, lorsqu'elle se préparait
à la profession d'institutrice à l'école
normale de Saint-Étienne. Il a pour titre : À
travers les monts du Forez. C'est un document de 45 feuilles
cartonnées. Elles portent un texte manuscrit au recto
; au verso, elles sont recouvertes de clichés photographiques,
au total 148. Trois cartes dressées à la main
figurent dans le cours du document.
L'étude, s'appuyant sur la bibliographie disponible de
l'époque, traite des monts du Forez sous divers aspects,
géologique, botanique, climatique, géographique,
historique, économique, culturel... Parmi ces pages,
Saint-Bonnet-le-Courreau occupe une place de choix : quinze
lui sont spécialement réservées, auxquelles
s'ajoutent six autres consacrées aux jasseries et à
la fourme, et par conséquent en partie à Saint-Bonnet.
C'est que Simone Roinat, originaire, par sa mère Marguerite
Palmier, de Saint-Bonnet, a, dans son enfance et sa jeunesse,
bien connu et aimé le pays où elle a vécu
et pour lequel elle éprouve encore aujourd'hui la même
sympathie . Elle l'a parcouru, avec famille et amis, guidée
par son père, Marcel Roinat, lui aussi instituteur, mais
aussi photographe et cinéaste amateur de qualité
.
Les clichés inclus dans le mémoire de Simone Roinat
se complètent ainsi d'autres, également de Marcel
Roinat, l'ensemble totalisant plus de deux cents illustrations
.
Toutes ne portent pas la mention de l'année de leur réalisation
; diverses observations permettent cependant de les dater depuis
les années trente jusqu'aux premières des années
cinquante. Dans le mémoire de Simone Roinat, chaque photo
est assortie d'une légende ; c'est rarement le cas des
autres clichés. Si les souvenirs de témoins de
l'époque ont permis d'apporter quelques compléments
d'information, toutes les photos n'ont cependant pas pu être
datées ou l'ont été de façon approximative
; et tous les personnages et tous les lieux n'ont pas pu être
identifiés.
Dans cet album ont été retenues la plupart des
illustrations de Saint-Bonnet ; les limites communales ont été
quelquefois dépassées, spécialement pour
inclure plusieurs images de la montagne et des jasseries.
À Saint-Bonnet, le bourg et Bucherolles sont privilégiés.
La famille Roinat, venant de Saint-Étienne, passait ses
vacances dans la maison familiale des Palmier , au bourg, où
elle avait de nombreuses connaissances. Les membres de la famille
- en particulier, tous les cousins de la famille Massacrier,
d'où provenait la grand-mère de Simone - les proches,
les voisins sont ainsi une cible familière pour le photographe,
qui peut les observer à loisir. On remarquera alors l'attention
portée au détail quand, par exemple, nous est
montré le geste des artisans. Le regard est porté
avec la même précision sur les paysans à
Bucherolles, Bucherolles qui fait aussi l'objet d'une attention
particulière parce que c'est là où se trouvent
les origines de la famille Palmier et que, comme au bourg, la
relation s'établit de manière plus directe et
plus intime.
La montagne des jasseries a été, elle aussi, beaucoup
photographiée, à Saint-Bonnet et au-delà,
à Roche, à Sauvain, sur le versant auvergnat.
La montagne attire, pour la beauté des paysages et le
caractère des bâtiments d'estive qui séduisent
le photographe, et également pour l'intérêt
de la promenade, lente montée vers les hauteurs...
Du texte du mémoire de Simone Roinat, seuls ont été
transcrits - en italique - quelques passages qui complètent
utilement l'information photographique et sont caractéristiques
du point de vue de l'auteur. Ils ont servi de guide à
la présentation des photos de cet album.
Toutes ces images sont une manière de voir Saint-Bonnet.
Le regard de Simone et Marcel Roinat est amical, affectueux,
parce que leurs origines les rendent proches des gens. Mais,
ils sont aussi "de la ville" et, de ce fait, leur
regard se fait extérieur, il prend du recul et devient
celui de l'observateur. Ils observent d'abord à des fins
documentaires : dans son travail d'étudiante, Simone
Roinat dresse le tableau d'une petite région rurale.
Pour les besoins de l'enquête, la photographie illustre
le texte ; l'une et l'autre se répondent pour donner
au lecteur des informations sur la vie à Saint-Bonnet
dans ses différents aspects. Simone et Marcel Roinat,
en enseignants qu'ils sont l'un et l'autre, ont le souci pédagogique
de la précision et du travail bien fait . Leurs images
et leurs commentaires sont des témoignages de première
main, et de précieux documents d'histoire rurale.
Mais le regard est aussi, et d'abord, esthétique. Observant
de plus près les images qu'il a cadrées dans son
objectif, on voit bien que le photographe a choisi avec soin
son angle de vue, bien ciblé son sujet, placé
un premier plan pour mieux mettre en valeur ce qui l'intéresse
à l'arrière, bref, a mis en uvre tout son
savoir-faire pour réaliser ce qu'il est convenu d'appeler
de "belles photos". Et il a parfaitement réussi.
Mais alors, les personnes, les groupes, les animaux, les instruments
de travail, les maisons, les paysages qu'il photographie, bien
cadrés dans leur format de papier, sont comme mis en
scène et prennent valeur, si l'on ose dire, de petites
uvres d'art.
Dans le regard du photographe, les hommes et les choses se transforment
et son il fixe une réalité bien différente
de celle perçue et vécue par ceux qu'il retient
dans son objectif : on n'imagine pas, comme le fait notre photographe
à travers ses clichés, une paysanne en jasserie
faire état des charmes de la montagne, parce qu'elle
est pour elle non pas un objet d'art, mais son lieu de travail
et de vie sociale, ni un moissonneur s'arrêter sur la
beauté de son geste, qui est pour lui une nécessité
technique... Ceux de Saint-Bonnet, gens du pays, qui ont vu
ces photos avant qu'elles ne soient insérées dans
cet album, pas plus que ne l'auraient fait la paysanne ou le
moissonneur, ne se sont pas arrêtés d'emblée
sur la beauté des images ou la pertinence des cadrages.
Leur préoccupation était ailleurs : reconnaître
les personnes et identifier les lieux ; replacer les scènes
dans leur contexte et les commenter. Scrutant, figés
sur le papier, un portrait, une scène ou un paysage,
ils cherchaient à redonner vie aux images, à reconstituer
tout ce que la photo a gardé caché et ne peut
plus montrer. C'est l'un des grands intérêts des
photos que d'amener ceux qui les regardent à parler d'autre
chose.
Le Saint-Bonnet que nous invitent à voir ces images,
pour beaucoup d'entre elles, est un Saint-Bonnet de musée.
Ce sont certes de "belles photos", celles de la fileuse,
du forgeron, de l'ébéniste, du charron, celles
des bufs au travail, celles des fenaisons et des battages,
celles des bergères et leur troupeau, celles des jasseries
et de la montagne
Mais elles sont aussi la représentation
en images fixes et tronquées d'une époque et d'un
mode de vie qui se figent et vont être supplantés
par le modernisme en tout genre, et dont on cherche à
garder le souvenir. Il fallait, pour notre photographe, que
ces photos soient belles pour qu'elles deviennent des "photos-souvenirs".
Le présent album sera leur musée.
Mais quelques clichés nous montrent que la modernisation
est en marche à Saint-Bonnet et Simone Roinat, se réjouit
que "plusieurs améliorations ont été
faites en particulier l'installation de l'électricité
en 1930, l'amélioration des routes et le désenclavement
des villages" et souhaite que l'on avance dans cette direction.
Le tourisme est présenté comme l'une des voies
à suivre. Les années d'après-guerre, celles
des premiers congés payés, voient déjà
les pièces d'habitation disponibles au bourg de Saint-Bonnet
occupées par des familles montbrisonnaises, stéphanoises,
lyonnaises pendant quelques semaines des vacances d'été.
La famille Roinat est de celles-ci, dans la grande maison des
Palmier. Alors, ces "gens de la ville" qui mettent
en scène la campagne s'observent eux-mêmes dans
leur rôle de "villégiateurs", d'"estivants"
qui inaugurent au cours de leurs promenades familiales et amicales
ce qu'on appellerait aujourd'hui la randonnée pédestre.
Comme à leur habitude, ils prennent des photos, "belles
photos" de scènes qui, elles, pourraient figurer
dans un musée du tourisme vert.
Que Simone Roinat soit remerciée d'avoir bien voulu,
depuis la région bordelaise où elle habite, adresser
à Village de Forez ces précieuses archives familiales
d'où ont pu être extraites les photos de cet album.
Pour certains, les images seront belles, pour d'autres instructives,
pour d'autres encore émouvantes. À chacun son
propre regard
Maurice Damon
Marcel Roinat
La commune de Saint-Bonnet,
composée d'un grand nombre de hameaux disséminés
dans un site pittoresque, s'étend depuis le bas des
collines qui atteignent la plaine et monte jusqu'aux limites
de l'Auvergne.
Saint-Bonnet-le-Courreau, petit village montagnard, semble,
de son haut perchoir, surveiller la fertile plaine du Forez
et même les monts du Lyonnais. Le bourg de Saint-Bonnet
est situé à peu près au centre de la
commune. C'est un véritable point d'attraction.
Saint-Bonnet. Le bourg
De
Saint-Bonnet : la plaine et les montagnes du matin
La mairie actuelle
date de 1790 mais n'avait pas été construite
à cet effet. L'école de filles est dans le même
bâtiment. L'école de garçons, à
l'entrée du village, est beaucoup plus récente.
La plus ancienne construction qui soit conservée est
la maison des Chabanolles, en face de l'église. Elle
paraît dater du temps de Henri IV.
Maison des Breux de Chabanolles, abritant le magasin "chez
Palmier"
puis l'Étoile blanche
Devant l'Étoile blanche. À l'arrière : Marguerite
Roinat, née Palmier, Simone Roinat,
Albert Moulin, Antoinette Moulin, née Chalas, gérante
de l'Étoile blanche.
À l'avant : Colette Roinat, Edmond Moulin, Marinette Moulin.
1947
Sur une place, au
nord de l'église, s'élève une grande
croix en fer forgé, moderne et d'un dessin assez banal
mais dont la base en pierre de la fin de l'époque ogivale
offre une disposition des plus curieuses. Elle se compose
d'une épaisse et lourde table de pierre qui repose
sur un piédestal monolithe à double étage,
dont l'inférieur est percé sur ses quatre faces
d'arcades moulurées, de façon à reposer
sur quatre pieds.
Un abreuvoir, trois fontaines et quelques sources ou puits
particuliers constituent l'alimentation en eau du bourg.
La croix près de l'église
Les nombreux hameaux se dispersent
dans le territoire de la commune. Les fermes isolées
sont rares.
Le Roure
Bucherolles.
Jeanne Palmier. 1950
Chavanne, sous la neige
Ressources
agricoles actuelles (1952)
Saint-Bonnet-le-Courreau
tire ses ressources de l'agriculture et de l'élevage
Terres labourables 1 250, 50 ha
Prés 1 464,50 ha
Bois 1 176,60 ha
Landes, marais, incultes 976,18 ha
Lacs, étangs, mares 1,42 ha
Cultures maraîchères 10,88 ha
Propriétés bâties, cours et dépendances
27,79 ha
Répartition
des terres labourables
Blé 42,50 ha
Seigle 405,30 ha
Orge de printemps 35,70 ha
Avoine de printemps 90,10 ha
Pommes de terre 198 ha
Topinambours 12 ha
Plantes fourragères
(betteraves, choux, racines) 80 ha
Colza : oléagineux 68 ha
Haricots : légumes secs 7 ha
Fourrages, prairies artificielles 145 ha
Fourrages annuels : trèfle 98,50 ha
Jachères ou guérets 68,40 ha
Dans les vallées bien arrosées les fermes sont
groupées en villages. Dans le paysage, les prairies
bien irriguées et entretenues alternent avec les champs
de pommes de terre, de seigle, d'avoine, de colza, d'orge
Prés
et cultures. Vallée de Chorsin. Au loin, Pierre-sur-Haute
Du monticule qui
domine le bourg, au couchant, on jouit d'un splendide panorama.
On peut contempler au dernier plan les jasseries semées
çà et là sur la haute montagne couverte
de bruyère, l'âpre forêt de Chorsin, taillée
à pic, au-dessus des rochers bizarrement groupés
qui servent de base à ce géant qui se nomme
Pierre-sur-Haute.
Les montagnes de Saint-Bonnet semblent dessinées par
le génie de l'utilité : les sommets sont couverts
de bois de pins et les hêtres mêlés aux
sapins vigoureux drapent d'une mante verte les espacements
inférieurs.
La végétation la plus importante est la lande.
Elle se montre dans sa majeure étendue entre 1 300
et 1 400 m d'altitude. Son aspect désolé ne
s'oublie pas. La masse végétale est constituée
par quatre espèces des plus vulgaires et la bruyère
y entre déjà pour près des trois quarts.
Battue du vent, arasée par la dent des troupeaux, elle
forme une couche égale, épaisse de 40 centimètres
environ
Dans les sentiers surtout et les sillons tracés par
le parcours répété des troupeaux s'abritent
les herbes les plus humbles. Au-dessus s'élèvent
quelques plantes qui ne craignent pas trop le vent ni les
bestiaux : tiges robustes de gentiane, tiges peu ou pas feuillées
d'arnica
Par places, deux ou trois espèces spéciales,
comme l'airelle, annoncent le voisinage des bois ou l'emplacement
d'un bois ruiné.
Quelques arbustes égarés : saule, tremble, bouleau,
pin et genièvre donnent la même note. Dans les
vallonnements et moindres replis de terrain se forment des
tourbières, souvent profondes et dangereuses, certaines
relativement vastes.
Landes. Depuis Courreau : Pierre Basanne, Pierre-sur-Haute
Landes. Pierre-sur-Haute, Pierre Basanne, Gourgon (Roche)
Landes. Gourgon
Sommet de Gourgon
Les monts du Forez
sont une région d'élevage. Le troupeau appartient
en grande partie à la race ferrandaise : population
à la robe tachetée, aux cornes peu amples,
aux membres plutôt longs pour la taille qui reste
médiocre, c'est elle qui fournit le plus de lait
pour la fourme. Cette race adaptée au terrain et
au climat présente des aptitudes mixtes : élevage,
laitages, viande. On rencontre aussi des Montbéliardes
et des Tarines. La race Salers semble prendre de plus en
plus d'extension grâce à l'insémination
artificielle. Bonnes laitières, les vaches Salers
sont utilisées aussi pour le travail.
Cheptel en 1952
Chevaux 88
Mulets 6
Ovins
béliers 100
femelles 1 355
agneaux 255
Caprins
chèvres 454
Bovins
taureaux 17
bufs de travail 228
vaches laitières 565
vaches de travail 320
élevage : plus d'un an 269
élevage : moins d'un an 178
Porcins 544
Vaches ferrandaises, à Garnier
Petit troupeau, vers les Rapeaux, à Saint-Bonnet. Années
30
Vaches
de travail, à Sagnegrolles. Élie Maisse. Années
30
Transport
de pierres pour la construction de la maison des uvres, vers
1950
Attelage,
à Bucherolles, vers 1950. Félix Palmier.
Transport
des bois, vers 1950
Cheval
à la faucheuse. Antoine Ponchon
Troupeau,
route de Courreau
Les oies, à Bucherolles
Le nombre des habitants est actuellement
[en 1953] de 1 385. La baisse de la population apparaît
dans la campagne avec les maisons et les villages abandonnés.
Des hameaux se dépeuplent peu à peu. Ainsi
Monate, qui comptait sept maisons et où habitait
autrefois le notaire, n'en a plus que trois qui sont habitées.
Cet abandon est dû au manque d'eau et au terrain.
À Loibe, de même, il ne reste plus que six
ménages, alors que jadis dix-huit étaient
groupés dans ce hameau. On pourrait malheureusement
allonger cette liste. Les départs sont dus aux nombreux
enfants qu'une seule famille doit nourrir et aux difficultés
d'installation du début. L'amélioration de
l'outillage, bien que plus lente que dans la plaine, nécessite
moins de bras pour le travail des champs.
La commune, moins peuplée, est malgré tout
active. Les habitants du village espèrent bientôt
avoir l'eau dans toutes les maisons, des lavoirs et des
égouts. Les travaux pour l'alimentation en eau sont
commencés, en particulier pour le captage des sources.
L'importance de la commune peut se traduire par quelques
chiffres. À la tête de la commune, le maire
est assisté de douze conseillers.
Les enfants peuvent aller à l'école du bourg
: 3 classes géminées ou dans les écoles
de hameaux au nombre de trois : Courreau, Grandris, Germagneux.
Une école privée, pour les filles, au bourg,
offre une autre possibilité. Le nombre de personnalités
communales se complète par le garde champêtre
et le garde forestier, un facteur-receveur et trois facteurs.
Dans les villages, certains paysans font eux-mêmes
leur pain. On note depuis ces dernières années
une progression de la consommation de pain blanc. Un boulanger
prépare une fournée de pain de seigle sur
seize de pain blanc. Il y a quinze ans la vente se répartissait
également entre les deux qualités.
Boulanger. Marius Monier. Vers 1950
À
Châtelneuf : la tournée d'un boulanger de Saint-Bonnet,
Pierrot Épinat
Les commerçants
sont : un boucher, deux hôtels, deux menuisiers, deux
charrons, trois boulangers, quatre épiceries, six cafés,
un bureau de tabac. Il faut ajouter quelques artisans travaillant
au bourg ou dans des hameaux : un ébéniste,
trois maréchaux, deux charpentiers, deux cordonniers,
un maçon, trois sabotiers et huit scieurs.
Forgeron.
Antonin Viallard. Années 30
Forgerons. Antonin et Félix Viallard, père et fils.
Années 30
Charron.
Marius Épisse. Vers 1950
Ferrage d'une roue chez le charron Jean-Marie Gourbière.
De face, Aimé Chambon. Vers 1940
Maréchal-ferrant.
Félix Viallard. Début des années 50
Soudure.
Félix Viallard. Début des années 50
Ébéniste.
Alexis Volet. Vers 1950
Le
Roure
Les loisirs sont
parfois assez maigres. Mais certains ont des violons d'Ingres.
Ainsi un cultivateur à Planchat et un autre à
Laval consacrent une grande partie de leur temps à
leurs abeilles. Ils apportent tous leurs soins à ces
ruches en paille où ils trouvent par la suite le bon
miel parfumé.
Jean-
Mathieu Palmier, sous le bourg. 1937
Fileuse, Marie Durand, née Dupuy, au bourg. Vers 1950
Fileuse,
Marie Durand, née Bernard, à Bucherolles
Laveuse
à Bucherolles
Les habitudes acquises
pour le travail des champs sont réglées par
le temps et la saison. Un paysan âgé attaché
à sa terre m'a présenté ainsi le calendrier
paysan : sa bonne humeur continuelle lui a permis de glisser
un peu d'humour à travers ces durs travaux évoqués.
· Janvier. Travail dans les bois ; nettoyage des fossés
; travail dans les vignes (s'il n'y a pas de neige) ; rempaillage
des chaises ; toutes les petites réparations
;
· Février. Préparation pour les avoines
; taille des vignes ; vidage des " boutasses " ;
réparations : murs à travers champs ; taille
des taillis de pins, " assouchage " ;
· Mars. Labours pour avoine, orge ; préparation
pour les pommes de terre ; taille de la vigne ;
· Avril. Semailles : avoine, pommes de terre, topinambours,
orge ; sillonner la vigne ;
· Mai. Finir de planter les pommes de terre et les
topinambours ; surveiller l'irrigation des prés ;
· Juin. Buter les pommes de terre et les topinambours
; biner la vigne ; moissonner les colzas ; commencer les foin
;
· Juillet. Les foins ;
· Août. Les moissons ; semer les colzas ;
· Septembre. Semailles ; faucher la deuxième
coupe ; commencer les vendanges ;
· Octobre. Semailles ; vendanges ; dernière
coupe : trèfle, foin ; arracher les pommes de terre
;
· Novembre. Semailles ; buter les vignes : " razonner
" ;
· Décembre. Chacun fait ce qu'il veut !
Si cette population avait un défaut ancré, l'entêtement
et la routine, de nombreux jeunes essaient aujourd'hui de
lutter contre cet état de choses. Mais ils doivent
d'abord s'imposer aux yeux des anciens dans leur famille propre.
Des communautés d'exploitation commencent à
s'établir. Les coopératives d'utilisation du
matériel agricole, de battage, possèdent un
tracteur, deux batteuses, une moissonneuse-lieuse et remorque.
Il existe, à côté, des collectivités
: plusieurs se sont groupées pour avoir une batteuse
: Grandris, Le Roure, Laval, Le Crozet, Courreau et Les Mures.
Dans la ferme, le passage de la batteuse marque une journée
pénible mais joyeuse.
Dans la commune, en groupant les particuliers et la coopérative,
on trouve quatre tracteurs.
Sur les registres de la commune, un paragraphe résumant
la situation de l'agriculture en 1952 est conçu ainsi
:
"1952. Année qui semblait précoce. En mai
: sécheresse aggravée par le vent du nord :
bise. Orage de grêle le 12 juin qui détruit toutes
céréales : au bourg, à Bucherolles, à
la Tinézie, au Sapt, à Soleymieux et à
Essende.
Année de grande sécheresse qui a compromis le
rendement en céréales des quartiers non grêlés.
Fait très rare : les moissons étaient terminées
fin juillet."
Les
foins. La Tinésie. début des années 1940
Rebattage
du "volant". Bucherolles. Félix Palmier. Vers
1947
La
moisson. Bucherolles. Jean Palmier, vers 1947
Les surnoms sont
nombreux et variés : le " Canard ", le "
Brûlé ", la " mère Lasse ",
le " Merle ", la " Maigre ", la "
Dine ", la " Pipe " et même le "
Marquis des Marais ". Dans un hameau une famille est
appelée chez " Parisian ". Au début
du XIXe siècle, deux frères de cette famille
s'appelaient Jean Palmier. Or, l'un d'eux demeura à
la ferme (Bucherolles), l'autre partit à Paris. Les
descendants conservèrent un passeport sur lequel on
peut lire :
"Passeport de Paris à St Bonnet. Sur papier filigrané.
Louis Philippe I, roi des Français
Passeport à l'intérieur valable pour un an :
PALMIER Jean, porteur d'eau (30 ans)
Fait à Paris le 2 mai 1835"
Après son voyage à Paris on l'appela le "
Parisien " ou, en patois le " Parisian ". Le
nom s'est transmis de père en fils et reste attaché
à la maison.
La batteuse. Bucherolles. Vers 1950
En hiver, quand les
hautes congères de neige obstruent la route, ils ne craignent
pas leur peine. Si un malade doit descendre à Montbrison
à l'hôpital ou à la maternité, les
nombreuses bonnes volontés s'unissent pour déblayer
la route le plus rapidement possible. Pour l'enterrement de
ma grand-mère décédée à Saint-Étienne
en février 1947 seule la voiture funèbre se mit
en route pour affronter le mauvais temps et les congères.
Les hommes partant de Saint-Bonnet très tôt le
matin avaient fait la trace pendant la moitié du trajet
Saint-Bonnet-Montbrison. Ainsi la voiture put passer sans encombre
Ce fait choisi parmi tant d'autres montre que ces montagnards
savent accomplir des gestes d'entraide avec naturel et discrétion,
sans faire de bruit.
Une
congère à Pramol. Hiver 1951-1952
Une rue du bourg
Une cour. La trace
Congère
à Pramol
Carrefour de Fraisse
L'hiver,
tenir les routes ouvertes
Le givre
Givre
dans les bois
Sports
d'hiver à Saint-Bonnet !
Colette
et Simone Roinat (1941)
"Colette
et moi, vers 1941. Colette a un manteau fait en peaux de lapins
blancs de Mémé Palmier et nous portons toutes
deux des bonnets tricotés par des dames de Besançon,
réfugiées. Ces dames arrivées un soir
de juin 1940, perdues et épuisées. Elles cherchaient
Saint-Bonnet-le-Château. Elles sont restées,
hébergées pendant de longs mois chez mes grands-parents"
(souvenirs de Simone Roinat).
Dans les monts du Forez,
l'élevage constitue une des principales ressources. Or
les troupeaux sont en montagne de fin mai à la Toussaint.
Leur " habitation " est la " jasserie ".
En partant de Saint-Bonnet-le-Courreau, après deux heures
de marche, après avoir traversé les bois de Regardière
et du Char, on découvre peu à peu les jasseries
qui paraissent posées sur la lande comme l'aurait fait
un enfant jouant avec sa fantaisie et son imagination.
La jasserie est le domaine pastoral du troupeau.
C'est une construction bien particulière : un long bâtiment
de pierre dont les charpentes à angles aigus sont recouvertes
de chaume ou de tuiles creuses. Les murs, hauts de moins de
trois mètres, sont percés de peu d 'ouvertures
: deux portes, une pour la grange et une pour l'étable
et l'habitation. Une petite fenêtre annonçant la
pièce d'habitation et quelques " fenestrous "
les complètent. Dans l'étable, les bêtes
reposent sans litière sur une double rangée de
planches inclinées. Les crèches sont adossées
le long des deux grands murs. Le centre est occupé par
un passage pavé. Au plafond sont disposés les
chéneaux d'égouttage pour les fourmes.
La pièce servant de cuisine, de chambre et de fromagerie
à la fois est séparée de l'étable
par une cloison de bois. Le lit de feuilles où dorment
les jassiers remplit un coffre engagé dans cette cloison.
Une vaste cheminée s'accompagne parfois d'un tour à
crémaillère pour la marmite. Les quelques meubles
sont des escabeaux à trois pieds, une table qui peut
être un placard-table, un coffre, une table à pétrir.
Des ustensiles de fabrication du fromage : moules et récipients
divers, une baratte complètent cette courte énumération.
Et pourtant la salle unique, au sol dallé, paraît
exiguë et encombrée. En général la
cave à fourmes est un petit bâtiment séparé
où arrive une source bien faible mais bien fraîche.
L'eau ruisselle sur le sol, entre les étagères
où mûrissent les fromages.
À côté de la jasserie, on remarque un jardinet
de petite surface, clos d'un petit mur en pierres sèches,
où l'on cultive des choux.
Partant d'un endroit souvent éloigné dans la montagne,
une prise d'eau suivie d'un béal aboutit, un peu au-dessus
de l'étable, à un réservoir appelé
" boutasse " ou " serve ". C'est en levant
le tampon-bonde de bois qui ferme le fond de ce bassin qu'on
produit chaque matin une chasse d'eau assez considérable.
L'étable est lavée avec le balai de bouleau. Les
substances fertilisantes sont emmenées par un système
d'irrigation dans les prairies situées au-dessous de
la loge appelées " fumées ". Ces prés
fournissent le foin qui sera consommé sec et qu'on entasse
au fenil, d'abord pour les mauvais jours, puis pour donner,
même en temps normal, un supplément de ration.
On fauche aussi de vastes surfaces de bruyère qu'on engrange
par chars entiers. Les fumées ne sont pâturées
qu'exceptionnellement, à l'automne peu avant la descente
des troupeaux.
[
] Une jasserie loge ordinairement
un taureau et vingt à trente-cinq vaches ou génisses,
celles-ci pour 3/8 environ, les vaches à lait pour 5/8
du total. Ceci permet au promeneur de boire un bon bol de lait
frais et crémeux après une longue marche dans
la bruyère.
Jasserie
de l'Oule
Vers
Garnier. Le ruisseau des Planches
Garnier.
Pierre-sur-Haute
Les
jasseries de Garnier
Jasserie
de Gourgon
Jasseries
de Renat (Sauvain). Au premier plan, la vallée de Chorsin
Jasserie
de Pierre Basanne
Jasserie
de Pierre Basanne.
La
serve
Les
lavées dans les fumées
La
serve et sa bonde
Ravitaillement
de la jasserie
Versant
auvergnat. Vallée de la Dore
Versant
auvergnat. Piste. Col du Béal
Col
du Béal. Route Chalmazel-Le Brugeron
On trouve la fourme
sur les deux versants de la montagne. La fourme est un fromage
fabriqué avec du lait de vache, à pâte
non pressée, fermentée, salée en incorporant
le sel au caillé à la main à la mise
en moule. De forme cylindrique, elle a 20 cm de hauteur et
13 cm de diamètre environ. Elle se présente
avec une pâte persillée et une croûte fleurie
avec moisissure blanche et rouge. L'affinage demande au moins
trois mois.
Il faut 25 litres de lait pour avoir une fourme de 2 kilogrammes.
Chauffage du lait pour l'emprésurage : de 26° en
été à 28 à 32 en hiver.
Emprésurage : de plus en plus on emploie de la présure
commerciale : 12 à 18 cc. aux 100 litres. La coagulation
demande deux heures à deux heures et demie.
Décaillage-brassage : avec le batteur pour briser la
caillé. On cherche à obtenir des grains de la
grosseur du blé. On rassemble le caillé avec
la " ménole " et on le presse avec les mains.
Mise en moule-salage : le caillé, pétri à
la main, est mis dans le moule sur la table d'égouttage
par poignées successives, pressé très
légèrement de façon à maintenir
à l'intérieur de la fourme de l'air qui favorisera
la moisissure aérobie
On sale trois fois en mélangeant
avec les doigts (60 à 80 grammes de sel demi-gros très
sec pour une fourme). Les vieilles caves sont suffisamment
ensemencées en spores pour rendre inutile l'emploi
de la poudre bleue (penicillium glaucum) et les fourmes sont
meilleures.
Égouttage et séchage : cette opération
s'effectue à la ferme, à la jasserie, à
la cuisine ou à l'étable (la chaleur facilite
l'égouttage). Le lendemain, on démoule la fourme
qui, peu consistante, est placée avec précaution
sur les chéneaux d'égouttage. Les fourmes sont
retournées fréquemment, surtout au début.
La fourme durcit et prend une croûte dorée. Trois
semaines après on la met en cave.
Affinage : long, il nécessite des locaux appropriés.
Ses exigences sont en rapport avec la température,
l'humidité, l'aération, l'ensemencement. Dans
les jasseries, la cave, tournée au nord, voûtée,
dans la terre, a une petite fenêtre pour l'aération.
Le séjour est de trois à cinq mois. Peu à
peu la croûte blanche devient tâchée de
rouge. Le piquage facilite l'apparition du bleu.
L'industrialisation date d'une cinquantaine d'années.
On obtient des fourmes très homogènes, de qualité.
Laiterie
Rizand. Pont de la Pierre
Le
ramassage du lait
Les
bidons
Cuve
pour le caillage du lait
Cuve,
écrémeuse
Égouttage
des fourmes
Séchage
des fourmes
Cave
à fourmes
La fête patronale
de la Saint-Barthélemy est un jour de repos, où
l'on se retrouve, joue et rit en famille. Le repas traditionnel
comprend le "bouilli" à la moutarde, la brioche
indispensable dans chaque foyer, la "ralisse", et
les pruneaux
Jusqu'en 1948 c'est dans les cabarets que
l'on s'amusait si l'on peut appeler amusement l'ivresse-bête
et les chansons criées à tue-tête. Maintenant
le plancher est installé chaque année sur la
place pour le bal en plein air. Les danses imitent maintenant
celles de la ville et les jeunes ne savent plus danser la
bourrée et le "virouneiri". Le billard et
la manille ont détrôné la bourre, la quadrette
et le cinq-cents.
La
Saint-Barthélemy (années 30)
La
Saint-Barthélemy (après1945)
La religion a imprégné
les esprits des paysans et on constate qu'il existe une étroite
connexité entre les idées religieuses et morales.
L'église
Croix
de mission 1894, place de l'Église
Croix
des Rapeaux
La
fête-Dieu. 1938
Saint Roch est aussi
un saint que l'on vénère dans la région.
La chapelle de Courreau lui est dédiée.
Chapelle
de Courreau. Pèlerinage à Saint-Roch. Années
30
Un jour de mariage
est aussi un jour de fête pour la jeunesse. Les jeunes
mariés donnent un gros nud de ruban aux jeunes
gens. Autrefois, ils escortaient, à cheval, les fiancés
jusqu'à l'église. Les cloches sonnent à
toute volée. Si l'on sonne dru et longtemps la jeune
épouse, dit-on, sera bonne nourrice. La cérémonie
religieuse terminée, on ne songe plus qu'à la
danse et aux festins.
Un
mariage. Années 30
L'arrivée des touristes,
venant profiter du grand air et des belles promenades, amène
un peu plus d'animation dans le village, en été.
Les estivants viennent de Montbrison, Saint-Étienne
ou Lyon. La route conduisant à Saint-Bonnet est accidentée,
pittoresque et ombragée. Les deux hôtels de
cette station estivale ne sont pas suffisants. Ils pourront
s'agrandir et améliorer leur organisation quand le
village sera alimenté convenablement en eau.
Le panorama presque exceptionnel et les promenades très
variées constituent un grand attrait pour celui qui
vient de la ville après une année laborieuse
et tourmentée.
Estivants.
Chalet Dupayrat
Camping
Sur
le chemin de Chorsin
Chorsin.
Sous le pont
Chorsin.
La Fonfort
Chorsin.
La cascade
Entre
Saint-Bonnet et Sauvain. Le pont de Subertas
Vers
Garnier
Randonneurs
Sous
Pierre Basanne (années 30)
Casse-croûte
à la jasserie. Vers 1930
Pierre-sur-Haute
À
Pierre-sur-haute. À gauche, Jean-Mathieu Palmier (1938)
Pierre-sur-Haute.
Josette Chalas, Marinette Moulin, Edmond Moulin,
Colette Roinat, Simone Roinat. Vers 1948
Cueillette
de la réglisse à Pierre-sur-Haute
Piste
dans la montagne
N° 67 - Roinat (Marcel), Roinat-Dumont (Simone),
Saint-Bonnet-le-Courrreau, années 1930-1950 ;
présentation Maurice Damon, octobre 2009.
Saint-Bonnet-le-Courreau
années
30-50
Marcel
Roinat et Simone Roinat-Dumont
Saint-Bonnet-le-Courreau,
un village de Forez
dans les années 50
N° 67 des Cahiers de Village de Forez
Roinat (Marcel), Roinat-Dumont (Simone),
Saint-Bonnet-le-Courrreau, années 1930-1950 ;
présentation Maurice Damon, octobre 2009.
Saint-Bonnet-le-Courreau
attire souvent l'attention du groupe d'histoire locale
du centre social, Village de Forez.
La commune a en effet donné lieu
ces dernières années à plusieurs publications.
Des documents existent ici ou là.
Longtemps ils restent dans l'ombre, puis un jour, ils sortent
de l'oubli.
Raison fortuite, ou volonté délibérée
d'un chercheur passionné, peu importe,
l'essentiel est qu'ils arrivent à la portée du
public.
Les sources des deux dernières
publications viennent
de Marcel et Simone
Roinat-Dumont, père et fille.
Marcel Roinat, instituteur à
Saint-Etienne, avait épousé
Marguerite Palmier,
de Saint-Bonnet. Il séjournait
longuement chaque année, depuis les années 30,
dans le pays de sa femme. Et là, il fréquentait
avec chaleur la famille,
les voisins et connaissances. Amateur, avant beaucoup d'autres,
de photo et de cinéma, il a alors, jusqu'aux années
50,
photographié et filmé les paysages, les gens de
Saint-Bonnet, leurs faits et gestes.
Simone, étudiante au début
des années 50 à l'école
normale de Saint-Etienne,
avait choisi les monts du Forez
pour thème de son mémoire
de fin d'études d'institutrice. Elle illustrait son travail
avec de nombreuses photos
prises à Saint-Bonnet par son père. Simone
Roinat-Dumont habite aujourd'hui
la région bordelaise mais demeure une fidèle du
Forez et de Village de Forez.
Elle a souhaité que ces témoignages en images
puissent être transmis.
Elle a donc confié
à Village de Forez les documents
personnels
dont elle disposait. Le film a été transféré
sur un DVD et recopié sous le titre :
Journée d'été
dans les monts du Forez, à Saint-Bonnet-le-Courreau (1950).
Et, parmi les 200 photos conservées, une centaine ont
été sélectionnées
pour un album de 64 pages intitulé : Saint-Bonnet-le-Courreau,
années 30-50.
Ce cahier de Village de Forez est présenté par
Maurice Damon,
ethnologue forézien, lui-même auteur de plusieurs
cahiers
sur Saint-Bonnet et
les monts du Forez.
Toutes ces images peuvent
alimenter la nostalgie : visages disparus,
paysages transformés, pratiques oubliées
Là n'est pas l'essentiel :
chacun peut à sa manière chercher à redonner
vie aux images.
Il appartient aux plus anciens de montrer aux plus jeunes
tout ce qui reste caché derrière ces photos. Il
y a beaucoup à découvrir :
une période, la vie du pays, un peu de l'histoire à
laquelle Saint-Bonnet
a donné sa part
Il appartient à tous d'observer
les changements,
et d'en apprécier la portée.
Le film et l'album sont en vente
au centre social de Montbrison :
DVD, 4 euros ; album, 7,50 euros. DVD + album , 10 euros
Publications de
Village de Forez
disponibles au Centre social de Montbrison
04 77 96 09 43
centresocial.montbrison@laposte.net
http://csmontbrison.free.fr
Autres
pages concernant
Saint-Bonnet-le-Courreau
:
Saint-Bonnet-le-Courreau
années 30-50
Mis
à jour le 19 septembre 2016
|
|