conte
lu par l'auteur et enregistré
au cours d'une veillée du groupe Patois
Vivant en 1978
au Centre social de Montbrison
pour écouter cliquer ci-dessous
(1 min 55 s)
C'était au temps des croisades.
L'évêque de Lyon devait se rendre à Clermont
et faire escale au château de Chalmazel où il y avait
les surs de Saint-Joseph de Lyon. Monté sur sa mule,
il arriva à Chalmazel à sept heures du soir, juste
pour la soupe. Il fut bien reçu, bien sûr. Ensuite
il y eut un conseil. L'évêque dit aux religieuses qu'il
était bien content et que c'était le moment de lui
faire des demandes si elles en avaient.
En ce temps il y avait comme
[aujourd'hui ?]
ce que nous appelons de la contestation. Beaucoup de curés
et de surs tournaient le dos à la crèche. Aussi
la jeune mère [supérieure] lui dit que c'était
humiliant pour les femmes de se confesser aux hommes, qu'elles pouvaient
bien se confesser entre elles. L'évêque lui dit seulement
qu'il penserait à cette chose d'importance et il alla se
coucher.
Le lendemain, avant de partir,
l'évêque donna aux surs une petite boîte,
avec sa clé, et leur dit de surtout ne pas l'ouvrir, qu'il
la reprendrait en revenant et il partit. Les surs, pas curieuses
du tout, ne purent pas s'empêcher de l'ouvrir. Et la belette
qui était dedans s'envola. Quinze jours après l'évêque
était de retour. Et les surs serraient les fesses.
Quand il sut que la belette était partie il leur dit seulement
: il faudra continuer à se confesser aux hommes.