Patois vivant

 

Poème en patois de Chalmazel


de
Xavier Marcoux
(1911-1992)

 


La belette de l'évêque

conte lu par l'auteur et enregistré
au cours d'une veillée du groupe Patois Vivant en 1978
au Centre social de Montbrison

pour écouter cliquer ci-dessous

(1 min 55 s)


C'était au temps des croisades. L'évêque de Lyon devait se rendre à Clermont et faire escale au château de Chalmazel où il y avait les sœurs de Saint-Joseph de Lyon. Monté sur sa mule, il arriva à Chalmazel à sept heures du soir, juste pour la soupe. Il fut bien reçu, bien sûr. Ensuite il y eut un conseil. L'évêque dit aux religieuses qu'il était bien content et que c'était le moment de lui faire des demandes si elles en avaient.

En ce temps il y avait comme [aujourd'hui ?] ce que nous appelons de la contestation. Beaucoup de curés et de sœurs tournaient le dos à la crèche. Aussi la jeune mère [supérieure] lui dit que c'était humiliant pour les femmes de se confesser aux hommes, qu'elles pouvaient bien se confesser entre elles. L'évêque lui dit seulement qu'il penserait à cette chose d'importance et il alla se coucher.

Le lendemain, avant de partir, l'évêque donna aux sœurs une petite boîte, avec sa clé, et leur dit de surtout ne pas l'ouvrir, qu'il la reprendrait en revenant et il partit. Les sœurs, pas curieuses du tout, ne purent pas s'empêcher de l'ouvrir. Et la belette qui était dedans s'envola. Quinze jours après l'évêque était de retour. Et les sœurs serraient les fesses. Quand il sut que la belette était partie il leur dit seulement : il faudra continuer à se confesser aux hommes.

 

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