Louis-Pierre Gras (debout)
et son père Pierre Gras,
le poète limonadier
(une pose un peu théâtrale)

 

Quelques dessins
de Louis-Pierre Gras


Paysannes
(étude)

Fillette
(étude)

Portrait au crayon

 

 

Bouquets de fleurs

 

En ligne

(format pdf)

1865,
Louis-Pierre Gras,
le Chercheur de cailloux
,
se marie
(1 p.)

Bibliographie des oeuvres
de Louis-Pierre Gras
(3 pages)

Pour la page spéciale
La Diana
(monument et société savante)
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La Diana

Les armes de fantaisie
que Louis-Pierre Gras
s'était attribuées

Avec une devise
quelque peu désabusée :
"Peut-être un jour".

 

Nature morte

 

Armes de Couzan

L.-P. Gras est l'auteur d'un Armorial forézien

 

 

Le troubadour
(encre)

 

Le chouan
(encre)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Conception : David Barou
textes et documentation : Joseph Barou
questions, remarques ou suggestions
s'adresser :
   



Louis-Pierre Gras

Louis-Pierre Gras

secrétaire et archiviste de la Diana

(1833-1873)

Naissance, enfance et éducation

Pierre-Marie-Louis-Robert Gras, fils de Pierre Gras, limonadier, place de l'Hôtel-de-Ville et de Marie-Anne-Eléonore Gaingard, est né à Saint-Etienne le 15 décembre 1833..

Son père avait été quelques années auparavant greffier de la justice de paix de Montbrison.

C'était un cafetier poète, auteur notamment d'une traduction en vers des psaumes de David
(publié en 1846 par Labaume).

Il avait adressé cet ouvrage relié en velours blanc à Marie-Amélie, la reine des Français connue pour sa piété (et il avait été mortifié de recevoir une "gratification" de 100 F). Il fut ensuite représentant d'une maison de vins de Bordeaux et habita Lyon.

L.-P. Gras entre au petit séminaire de Montbrison à 12 ans où il se trouve condisciple d'Arthur David, fils de Jean-Baptiste David qui avait été nommé en 1849 directeur de l'école normale de Montbrison

Il se fait remarquer par une vive intelligence mais a un tempérament lymphatique.

En 1852 il est en classe de rhétorique . En 1854, au lycée de Lyon, il obtient le baccalauréat ès-lettres ( 2e prix de dissertation française au palmarès du 8 août 1854).

Le difficile choix d'une profession

D'un caractère indécis, il ne sait quelle carrière choisir :

- Le barreau ?
Sa famille manque de moyens pour lui faire poursuivre des études et puis il y a "l'insuffisance de l'ampleur de sa voix" ; de plus il est "trop timide pour les luttes oratoires". Il ne sera pas avocat.

- La médecine ?
C'est impossible : "Il en était encore à se trouver mal en voyant saigner un poulet".

Le temps de la bohème :

Louis-Pierre Gras commence alors une vie de bohème.
Il visite l' Angleterre, fait un court voyage outre-mer puis revient à Lyon, dans sa famille.
A Bordeaux, il est, pendant quelque temps, voyageur de commerce pour une maison de vins.
Mais cette activité ne l'intéresse pas beaucoup :

"Aussitôt débarqué dans la ville que lui fixait son itinéraire, il oubliait complètement les clients dont il avait emporté l'adresse, il s'enquerrait des curiosités des environs, prenait des notes sur l'histoire locale, et son album sous le bras, allait faire des dessins de vieux châteaux, ou relever les inscriptions à moitié effacées par le temps.

A la fin de la journée, il était fort exact à la table d'hôte, il égayait les convives par de spirituelles boutades, se réservant dans quelques coins d'estaminet où se terminait la soirée d'écrire à sa maison pour l'informer que les affaires allaient très mal, et réclamer de nouveaux subsides
…"
Finalement, on le remercie de ses services.

En 1857, il habite Paris, au 63 de la rue de Provence, dans un hôtel meublé, inscrit sous le nom de Gras du Martel…
Il est employé d'un agent de change : "Il gagnait à ne pas faire grand chose". Il dépense beaucoup, achète des gravures, des vignettes, des médailles…
Il rencontre à Paris le chansonnier Pierre Dupont, l'auteur fameaux de la Chanson des bœufs.
En 1858, il habite une mansarde place des Terreaux à Lyon et rédige des articles pour le Progrès industriel, un journal politique hebdomadaire, qui devient en 1859 le Progrès de Lyon.

Montbrison et la Diana

Il revient à Montbrison, chez ses tantes, les sœurs Gaingard, qui tiennent un hôtel. Il fréquente la bibliothèque municipale de la ville.
On parle alors de fonder la Diana, la Société archéologique et historique du Forez, projet qui retient toute son attention car sa véritable passion est l'histoire et l'archéologie.

En 1861 M. de Saint-Pulgent, maire de Montbrison, devient préfet de l'Ain. Il emmène Gras à Bourg-en-Bresse pour tenir un emploi administratif.

Mais il revient vite à Montbrison : "La bourse très plate, le cœur gros d'espérances… "

Il cherche toujours sa voie : "Toujours vêtu d'un complet gris à carreaux, il paraissait soucieux, rêveur, marchant la tête basse, suivant les préoccupations du moment. Aussi le public ne comprenait-il rien à l'allure mystérieuse de ce petit homme, et l'avait-il surnommé le Chercheur de cailloux".

Il a la chance d'obtenir l'emploi d'archiviste de la Diana (qui est créée en 1862) puis le titre de secrétaire… Le Chercheur de cailloux a trouvé son chemin.

Gendre de Michel Bernard

Un bonheur ne vient jamais seul. Louis-Pierre Gras épouse le 22 février 1865, Jeanne-Joséphine-Cécile Bernard, fille de Michel Bernard.

Le biographe de L.-P. Gras dresse un portrait peu complaisant de la mariée :

"Elle n'était plus de première jeunesse, petite, et de plus malheureusement contrefaite, elle avait été élevée avec beaucoup de soin. Elle passait pour un Bas-bleu qui avait bien son mérite, connaissait à fond ses classiques, lisait les romans à la mode, et tournait, m'a-t-on dit, fort joliment les vers…"

Aussi, dit-il : "
Ce mariage étonna beaucoup de gens, les bonnes langues surtout s'en donnèrent à cœur joie".

Louis-Pierre entre dans la bonne société montbrisonnaise. Son beau-père Michel Bernard est un notable respecté : directeur du Journal de Montbrison, membre de la Société d'agriculture, vénérable de la loge maçonnique, maire du village d'Ecotay...

Observateur lucide et un peu amer
de la bonne société montbrisonnaise

Mais "il ne fut pas affolé par sa bonne fortune" et continua à revêtir son "éternel complet gris à carreaux…" Sa nouvelle situation lui donne plus d'assurance dans le nouveau milieu qu'il fréquente, notamment la vieille aristocratie forézienne. Il n'est pas dupe des nouvelles attentions qu'il reçoit. Il reste le fils d'un limonadier.

Il écrit de la société à Montbrison :

"… bien des ambitions aidées par la fortune s'agitent dans ce moment, et une démarcation très nette sépare toujours notre aimable bourgeoisie de la prétendue noblesse du pays"
(lettre du 15 déc. 1872 à son ami Arthur David).

Il se fabrique des armes fantaisistes : un écu évidé entouré de lambrequins qui se détachaient d'un casque ouvert à trois grilles ; un cygne d'argent sur azur, tourné vers un soleil naissant d'or, au chef cousu de gueules chargé d'une lyre d'argent renversée et la devise : "Peut-être un jour !"

Poète

L.-P. Gras taquine la muse mais sans grand succès et ne laisse pas de chef-d'oeuvres :

Il est poète par tempérament… obéit à l'inspiration soudaine, s'envole dans un nuage, mais ses forces le trahissent. Bientôt, son aile se fatigue, et il tombe avant d'avoir atteint les sommets du Parnasse estime son ami Arthur David..

Dessinateur

Au cours de ses pérégrinations, il effectue habilement de nombreux croquis de toute nature : paysages, châteaux forts, sculptures, blasons, inscriptions… mais on ne peut parler de lui comme d'un véritable peintre. Ecoutons encore son biographe et ami Arthur David :

"Peintre, il ne l'a jamais été. Il a brossé par accident, quelques tableautins, scènes de nature morte ou d'intérieur. Mais l'imagination lui fait défaut : il esquisse une idée, sans atteindre dans sa reproduction la médiocrité du plus modeste rapin."

"Dessinateur dans le vrai sens du mot, il ne l'a jamais été. J'ajoute qu'il n'y avait pas en lui l'étoffe d'un artiste véritable. Il n'a point compris la correction de la ligne, s'il savait imiter ou servilement copier un modèle, il était incapable de composer un sujet… Il n'a laissé que quelques dessins fantaisistes, des vues de châteaux en ruine, des reproductions de gravures anciennes… Au séminaire il faisait le désespoir de notre professeur de dessin, M. Populus."

Il n'aime pas les modèles classiques : "Il préfère le paysage, l'indécis, le nuageux…"

Historien, archéologue, archiviste de la Diana

Pierre-Louis Gras prend très à coeur ses nouvelles fonctions de secrétaire et d'archiviste de la Diana. Il se dépense sans compter.
L'histoire, l'archéologie, l'ethnographie sont ses vraies passions. Il accumule les notes et publie de nombreux articles. Son oeuvre est considérable. Ses maîtres sont notamment le chanoine de la Mure, Auguste Bernard qui est son oncle par alliance…

Retenons parmi d'autres deux ouvrages : Le dictionnaire du patois forézien qui malgré ses défauts reste encore souvent consulté et l'Evangile des quenouilles foréziennes, un recueil de contes populaires.

Hélas, il ne peut donner toute sa mesure et meurt prématurément le 5 juin 1873 à Montbrison à moins de 40 ans laissant une veuve et une fille née en 1866.

Les papiers de Louis-Pierre Gras sont déposés dans les archives de la Diana
.

J. B.

Sources : Arthur David, L.-Pierre Gras, secrétaire archiviste de la Diana (1833-1873), Paris, Imprimerie parisienne, 1888.

 

Louis-Pierre Gras, dessinateur et peintre


Scène paysanne

 


Folklore : Le mois de mai (étude)

 


Champdieu


Inscription (inspiration antique)


Scène familière : La prière du soir


Inspiration religieuse : le moine (lavis)


Vieux paysan (gouache)