
Textes en ligne :
Les
abeilles n'avaient
pas le bourdon
(format pdf, 2 p.)
Origine des sociétés
de secours mutuels
de Montbrison
(format pdf, 12 p.)
Les bannières
des sociétés
de secours mutuels
de Montbrison
(format pdf, 4 p.)
La Société des jardiniers
de Montbrison (
1850-2000)
(format pdf, 14 p.)
Le
choeur des mutualistes
(Octave Lafay,
Emile Lachmann)
(format pdf, 1 p.)
Statuts de la
mutuelle
des Sapeurs-pompiers
de Montbrison
n° 32,
(format pdf, 10 p.)
Le premier arbre
de la mutualité
(format pdf, 1 p.)
Voir aussi
les pages spéciales
:

La mutualité

La Ruche
montbrisonnaise,
|
textes
et documentation : Joseph Barou
questions, remarques
ou suggestions s'adresser :

Forez
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Bannière
des Ouvriers
Réunis de
Montbrison
(Musée de la
Diana)
Sous la bannière
des Ouvriers Réunis
de Montbrison
Les "Ouvriers
réunis"
En 1882 des artisans et commerçants montbrisonnais
forment une société de secours mutuels. L'autorisation
du préfet est obtenue le 25 septembre.
La première assemblée générale
se déroule le 15 octobre 1882,
salle de la Chevalerie, en mairie de Montbrison.
La mutuelle n° 94, dite des "Ouvriers
Réunis de Montbrison" est née.
Pourtant aucun ouvrier ne figure dans son premier bureau.
Il faut prendre le mot "ouvrier" dans le sens large.
L'ouvrier est celui qui gagne sa vie en travaillant, quel
que soit son métier.
Bien sûr son premier but est de se protéger,
grâce à la solidarité, des aléas
de la vie. "Un pour tous, tous
pour un". A la fin du 19e siècle, la belle
idée de la mutualité se répand largement.
Devenir mutualiste suppose un vrai engagement. Pour entrer
chez les "Ouvriers Réunis",
il faut avoir au moins 18 ans et pas plus de 45 ans, être
d'une "parfaite probité".
Et payer une cotisation de 1 F par mois. Ce n'est pas rien.
Rappelons que le salaire journalier moyen est alors voisin
de 4 F. En cas de maladie, les frais médicaux sont
remboursés. Une indemnité journalière
de 1 F est versée. Lors du décès d'un
membre, la société verse 40 F pour frais funéraires.
Les mutualistes sont tenus d'assister aux funérailles
sous peine d'amende.
"Deux mains qui se serrent"
Les obsèques ont d'ailleurs une grande importance aux
yeux des premiers mutualistes. Il s'agit de vivre et de mourir
dignement. Chacun doit être fier de son état,
fut-il le plus modeste travailleur. En cela se perpétue
la tradition des anciennes confréries. Des signes,
des symboles sont nécessaires. L'insigne, le drap mortuaire,
la bannière en sont quelques-uns.
La première décision du bureau est d'adopter,
le 12 novembre 1882, l'insigne de la société
: "deux mains qui se serrent".
Il coûte 1,50 F. Son port est obligatoire pour les membres
chaque fois que la société se réunit.
Le mutualiste doit être fier de le porter. L'insigne
est là pour lui rappeler ses droits et, surtout, ses
devoirs.
Ensuite, dès le 8 avril 1883, le bureau organise une
loterie pour acheter un drap mortuaire et un brancard. Car
on entre dans la mutuelle pour toute une vie. Les funérailles
seront célébrées plus dignement. Trois
mille billets à 0,50 F sont mis en vente car rien ne
doit être distrait du produit des cotisations ! La Maison
Bret de Lyon se charge
de la confection du drap, une grande pièce de tissu
noir brodé d'argent. Coût total : 676 F : six
mois de salaire d'un ouvrier ! Et Pierre
Rival, maître menuisier, fabrique le brancard
pour 110 F.
Une magnifique bannière
Il reste enfin à se doter d'une bannière. C'est
chose faite en 1891. Une souscription et un don de 100 F de
Mme Bayle, née Bouchet,
permettent son achat. Verte, brodée d'or, cette somptueuse
et lourde enseigne ressemble à une bannière
d'église.
L'insigne de la société et l'écu de la
ville remplacent simplement l'image de saint Vincent, de saint
Fiacre ou de saint Isidore. Dès lors la bannière
des "Ouvriers réunis"
suit tous les cortèges funèbres des mutualistes.
Elle figure aussi pendant près d'un siècle aux
congrès, banquets et fêtes de la mutualité.
Des médailles du souvenir chargent sa hampe.
Mais les temps changent. Les sociétés mutuelles
ont bravement préparé l'arrivée d'acquis
sociaux qui s'ouvrent à tous. Pensons à la Sécurité
Sociale ! Elles se regroupent, se modernisent, changent de
nom. Les "Ouvriers Réunis" disparaissent
en l'an 2000. Leur bannière est aujourd'hui au repos
dans les réserves de la Diana.
Une retraite méritée...
Joseph Barou
[La Gazette du 17
novembre 2006)
Sources : archives de la mutuelle
n° 94, la Diana
Les mains qui se serrent, un
symbole ancien
(corporation des cordonniers,
16e siècle)

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