Le dernier bureau
de la Ruche


avant sa disparition en 1959

Mme Fougerouse
présidente
(cinquième présidente
depuis la fondation
après Mmes Bonnet,
Mercier
,
Andréoly et Patay) ;
Mmes Corsin et Maulini,
vice-présidentes,
Mme Agricol,
secrétaire,
Mme Cerles,
secrétaire adjointe,
Mme Bonnot,
trésorière.

 

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La Ruche

Première mutuelle féminine
de la région

C'était en Forez il y a cent ans :


Les abeilles n'avaient pas le bourdon


Au début du 20e siècle la mutualité prend son essor. De multiples sociétés de secours mutuels se créent un peu partout. Montbrison et le Forez ne sont pas en reste. Voici l'histoire de "La Ruche", première mutuelle féminine de la région.

Les femmes n'étant pas admises comme membres actifs dans leur mutuelle, les Ouvriers Réunis de Montbrison organisent une société filiale. Elle sera réservée aux femmes. C'est l'une des premières de la région. La "Ruche" - un beau nom ! - est fondée le 15 juillet 1904.

Sa première présidente est Marie Bonnet, épouse de Pierre Bonnet, fabricant de chapeaux. Ce dernier avait été l'un des fondateurs des Ouvriers réunis.

Le bureau comprend aussi des enseignantes : Mme Conte, professeur à l'école supérieure, Mme Avignant, directrice de l'école laïque et une rentière, Mme Béal… Un reste de la tutelle masculine : le notaire Pierre Dupin est président d'honneur.

Sept candidates pour "un prix de vertu"


De temps à autre, la Ruche décerne des récompenses aux ouvrières méritantes. En juillet 1904, le bureau doit attribuer le mobilier légué par Marie Fillerat, veuve Dulac. Il y a sept candidates.
Après un rapport sur les mérites respectifs de chacune et vote à bulletins secrets, le bureau l'offre à deux jeunes filles : Claudia Durand, tisseuse et Joséphine Mervillon, couturière… C'est un peu un prix de vertu comme pour l'élection d'une rosière. La mutuelle a un constant souci de moraliser…

Une assemblée générale pleine d'espoir

Le Journal de Montbrison donne le compte-rendu de la réunion du 28 janvier 1906. Deux ans après sa fondation, la "Ruche" affiche une belle santé. Elle a près de cent membres. Sa situation financière est "très prospère" : 2 759 F en caisse. Le rapport d'activité fait état de 42 malades soignées. 1 160 F de secours de toute nature sont allés aux malades ou aux accouchées. En somme, la solidarité en action.

La Ruche montbrisonnaise débute sa carrière. Elle va durer plus 55 ans, jusqu'en 1959. La société est alors absorbée par les Ouvriers réunis de Montbrison. Retour au bercail, donc.

Il reste de cette belle association une superbe bannière de velours noir brodée d'or que la Diana conserve. Et, surtout, le travail accompli. Les "abeilles" ont préparé les esprits pour des évolutions à venir : place de la femme, démocratie, création de la sécurité sociale… Ce n'est pas rien.

J. B.

[La Liberté du 17 février 2006]

Marie Dulac

Madame Dulac, née Marie Fillerat, veuve d'un adjudant à la retraite, est inhumée à Moingt le 3 mai 1904. Elle donne tous ses biens aux sociétés de secours mutuels : Ouvriers réunis de Moingt, Ouvriers réunis de Montbrison, Ruche montbrisonnaise, Pompiers de Montbrison et aux associations de bienfaisance : 250 F aux écoles laïques de la ville, 250 F aux enfants pauvres, 250 F à l'Harmonie montbrisonnaise, 250 F au Rallye montbrisonnais. Une mutualiste de la première heure…

Assemblée générale de La Ruche montbrisonnaise
le 4 avril 1955

(cliché Marguerite Néel-Fournier, archives de La Diana]

voir aussi les pages :

La mutualité dans le
Montbrisonnais

et


La bannière
des Ouvriers Réunis


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