Retour à l'accueil

 
 
 

 


Dessin de Vincent Durand

(archives Diana, Montbrison)


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Voir aussi

la page spéciale :

Marguerite Fournier-Néel
(1901-1997), historienne
de Montbrison

 

 

 

 



Conception : David Barou gestion du site : Joseph Barou
questions, remarques
ou suggestions

s'adresser :
forezhistoire@free.fr

 

 


On remarque le public clairsemé...

Montbrison,
l
a grande corrida de 1936

Du 20 mai au 1er juin 1936, Montbrison organise la première foire-exposition du département. Dix jours de festivités avec, comme point d'orgue, une grande corrida... Ollé !

Annoncée à cor et à cri

Expositions, concours, concerts, spectacles se succèdent. Pour mettre du piment, les organisateurs ajoutent une corrida. une vraie. La "Banda-Comico-Taurina El Emplastre" de Barcelone et Valence avec les célèbres toréadors du Cartel de Madrid entrent en scène. La troupe ne compte pas moins de 40 personnes : matadors, toréadors, banderillos, capéadors, musiciens, virtuoses... Deux séances sont annoncées, le 31 mai et 1er juin. Avec force publicité.

Le succès fut-il au rendez-vous ? Certainement pour le chroniqueur du "Journal de Montbrison" :

"En dépit d'un temps menaçant et d'une température qui n'avait rien d'estivale... Le public amateur de spectacles d'un genre nouveau s'entassait dans les arènes de la place Grenette pour y assister à la grande corrida.Toutes les parties du spectacle furent fort bien exécutées par la troupe "El Emplastre". La partie musicale, fort bien réussie, suscita de chaleureux applaudissements... Le même spectacle renouvelé le lendemain, jour de Pentecôte, connut le même succès".


Un vrai four

Un triomphe ? Marguerite Fournier, l'historienne de Montbrison, témoin oculaire, parle plutôt d'un grand flop. Elle raconte l'échec de la corrida dans ces fameuses arènes transportées d'Arles et installées à grands frais sur la place Eugène-Baune. "Les Montbrisonnais boudèrent le spectacle d'où un déficit énorme pour les organisateurs..."

Citons aussi les souvenirs de Jean Soleillant. Ils vont dans le même sens :

"Le clou de la fête était l'organisation par la troupe El Emplastre d'une corrida avec mise à mort, ce qui était strictement interdit par la loi. L'arène édifiée place Eugène-Baune était clôturée par des palissades en bois. Ce ne fut pas un grand succès populaire. Le pauvre taureau fut cependant exécuté. Un cheval de la maison Perret lui fit faire son dernier trajet. Outre ses démêlés avec la justice par suite de cette mise à mort non autorisée, le directeur de la troupe, qui avait vu trop grand à Montbrison et aussi ailleurs, fut placé en faillite.
"


De la corrida au basket

Mais à quelque chose malheur est bon, Jean Soleillant poursuit : "Le matériel bloqué à Montbrison fut mis aux enchères publiques trois ans plus tard. Détail amusant, les palissades de "l'arène" furent acquises pour un prix dérisoire par le trésorier du BCM et constituèrent la clôture du terrain de basket au parc Levet".

Pour le même prix le BCM avait obtenu les tickets non vendus, si bien que par souci d'économie, les spectateurs de basket ont reçu pendant plusieurs matches des contremarques d'entrée troupe "El Amplastre !..."

El Emplastre ! le nom même manquait de sérieux. Et puis en Forez les corridas ne sont pas de saison. Tant mieux pour le taureaux !

Joseph Barou


Sources :

Journal de Montbrison
du 6 juin 1936
Marguerite Fournier, "La première foire-exposition au jardin d'Allard (1936)",
Village de Forez
n° 39, 1989
Jean Soleillant, "Souvenirs", Cahier de Village de Forez, n° 2, 2004.

[La Gazette du 12 mai 2006]

Retour page accueil