Dominique
Chèze,
grand maître
de la Compairie du Gai Barrelet,
est un citadin devenu paysan
par devoir et amour du terroir.
Il a effectué cinq mandats
de maire de sa petite commune
de Leigneux.
Surtout, le "Côtes du Forez"
lui doit beaucoup. Il est l'un des artisans de la renaissance
du vignoble forézien. Pensons à la cave coopérative
de Trelins. Ce retraité toujours actif
se passionne aujourd'hui
pour la sylviculture.
Robert
Duclos a fait bien plus
qu'exploiter sa ferme du Pierrou à Marcoux.
Ce fils de paysan, ancien sportif de haut niveau
a mis son énergie dans le syndicalisme,
au service de toute la profession.
Il fut l'un des instigateurs
de la politique de "l'agriculture de montagne"
et le président de la Chambre d'agriculture
de la Loire pendant 20 ans.
Il est encore président honoraire
d'Euromontana, un organisme
qui regroupe les pays européens
de montagne. Il est aussi à l'origine
d'un organisme de coopération tourné
vers les pays en voie
de développement (AFDI).
Fils de paysan
de Saint-Jean-la-Vêtre,
Jean Chavaren a été maire du village
pendant trente ans. Le Village de vacances
de Saint-Jean est à son actif.
Lui aussi a beaucoup donné
pour les autres comme militant
puis dirigeant de la Jeunesse Agricole Chrétienne,
puis à la FDSEA,
avant d'être chargé de mission
à la Chambre d'agriculture.
Il a beaucoup contribué
au développement du tourisme social.
Paul Verdier,
agriculteur de Marcilly,
tout en retenue, est un amateur de théâtre
et un excellent conteur.
Surtout, un homme qui est allé de l'avant.
Son exploitation agricole a été un élément
du premier groupement agricole
d'exploitation en commun (GAEC)
de la Loire.
Il est l'un des cofondateurs de la Césarde,
au pied du château Sainte-Anne,
l'une des premières auberges paysannes
en France.
Il fut encore le président fondateur
de l'Association départementale
de tourisme rural.
L'agriculture
dans les monts du Forez :
une profonde mutation
Exploitations agricoles :
En 1955 : 6 000
En 2000 : 1 400
Le mouvement continue :
4 exploitations sur 5
ont disparu en un demi-siècle.
Surface agricole :
En 1955 : 62 % du territoire
En 2000 : 40 % seulement
(selon le recensement général
de l'agriculture, pour la zone de Saint-Bonnet-le-Château
à Noirétable)
La Césarde
avant sa rénovation,
l'une des premières auberges paysannes
de la Loire
Quatre
paysans foréziens
écrivent :
Publiés par Village de Forez,
Centre
social de Montbrison :
- Dominique CHEZE,
Un passé pour construire. Renaissance du vignoble
des côtes du Forez. Leigneux. Souvenirs 1947-2000,
2007.
- Robert DUCLOS, De la pioche
à Internet. Parcours d'un paysan forézien, 2007.
- Jean CHAVAREN, La force
de convaincre, la force d'agir. Mémoire d'un parcours,
2007.
Publié par l'auteur :
- Paul VERDIER, 80 printemps
en Forez. Ma vie de paysan au 20e siècle, 2007.
ouvrages disponibles
au Centre social
de Montbrison
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Goutelas : un symbole fort de la
rénovation
de tout un petit pays"
Soixante ans d'évolution
agricole et rurale en Forez :
Quatre paysans foréziens
témoignent
Ils s'appellent Dominique, Robert, Jean et Paul
Quatre paysans foréziens ont pris la plume pour parler de leurs
parcours". Invités du prochain Printemps
de l'histoire, ils font le point sur l'évolution du
monde agricole depuis soixante ans dans notre Forez !
Ni désabusés, ni lassés, les
quatre compagnons vivent aujourd'hui une retraite active. Avec Antoine
Cuisinier, le fondateur du musée
de la Vigne de Boën, ce sont les invités du 8e
Printemps de l'histoire qui se déroulera les 5
et 6 avril au Centre social de Montbrison avec comme thème
: "L'agriculture en Forez de 1950 à
nos jours".
De vrais acteurs de la transformation
du monde rural
Ces septuagénaires ont tous été
paysans dans la même petite région de semi-montagne. Tous
quatre ont exercé des responsabilités syndicales et professionnelles.
Jeunes, ils ont agi à l'échelle locale, bien au-delà
ensuite. Ils ont contribué aux transformations fondamentales
qu'a connues le monde paysan depuis 60 ans et ont agi dans des réseaux
nouveaux qui ont débordé largement le cadre villageois.
Convaincus du bien-fondé de leurs engagements, ils se font un
devoir de témoigner. Et leur parole mérite attention.
On saisit, à les lire, combien les évolutions du monde
rural ont bouleversé les modes de vie, sur le plan local et familial,
au bénéfice d'une "profession" à laquelle
ils se sont identifiés. Pour dire ce qu'ils ont vécu et
ressenti, le ton varie, selon leur personnalité et au gré
des chapitres. Intimiste ici, là satisfait, ailleurs démonstratif
voire un tantinet moralisateur
Il est toujours personnel. Il s'agit
pour chacun d'exposer ses propres "mémoires", ou son
"parcours", ou les souvenirs de sa "vie"
La JAC comme université
Ces fils de la JAC (Jeunesse
agricole chrétienne) ont passé leur jeunesse à
agir pour l'amélioration du sort des paysans. Ils ont revendiqué
avec fierté leur reconnaissance sociale. Ils nous expliquent
que la JAC a été leur université.
Elle les a formés, leur a ouvert l'esprit, leur a montré
le monde, les a convaincus de la nécessité des changements.
Surtout, elle les a préparés efficacement à prendre
des fonctions syndicales, électives ou professionnelles. Ils
disent en avoir été profondément marqués.
Et le résultat est là. Des décennies plus tard,
on constate à la fois la réalité de leurs convictions
et le niveau de leur réussite professionnelle et sociale. La
JAC a produit des militants très
différents. Nos quatre auteurs foréziens n'appartiennent
pas à la frange la plus contestataire de la profession agricole
Mais leur esprit est toujours resté ouvert à la critique,
au débat, à la rencontre avec d'autres.
Tous insistent sur une expérience unique en son genre. Ce fut
la renaissance du château de Goutelas.
Leur participation à cet élan a été comme
un épisode déterminant de leur vie. Dans les années
60, ce château en ruine a été reconstruit par le
travail conjugué d'intellectuels "engagés",
d'ouvriers syndicalistes lyonnais et de paysans jacistes foréziens
: ils en étaient
Un immense effort collectif : 150 000
heures de travail bénévole ! Lieu de rencontre et de discussion,
Goutelas a été et reste pour eux une illustration,
concrète et symbolique, de leur capacité et de leur volonté
d'ouverture.
Déprise agricole
La déprise agricole s'est faite au profit de la
forêt et de l'extension urbaine. La population agricole a fondu.
En revanche le nombre de tracteurs est multiplié par dix. Ces
chiffres traduisent la profonde transformation qu'a connue, en Forez
comme ailleurs, l'agriculture depuis 1950.
C'est le résultat des politiques de modernisation agricole, et
particulièrement des lois Pisani
(1960 et 1962). On devait créer des exploitations de type familial
capables de mettre en uvre des techniques modernes et efficaces
de production et de gestion. Mécanisation, amélioration
des sols, engrais, sélection des animaux, spécialisation
s'imposent. Il faut alors libérer des terres, inciter les anciens
et les plus petits à laisser la place. L'indemnité viagère
de départ (IVD) et les dispositifs
d'aide à la mutation professionnelle sont alors pour cela mis
en place, tandis qu'une dotation financière (DJA
: dotation jeunes agriculteurs) incite les jeunes, formés au
métier nouveau d'agriculteur, à s'installer sur des exploitations
plus vastes.
Les sociétés d'aménagement foncier et d'équipement
rural (SAFER) permettent un accès
plus facile des terres disponibles pour les agriculteurs. Les coopératives
d'utilisation de matériel agricole (CUMA)
accélèrent la mécanisation du travail. L'Europe
avec la PAC (politique agricole commune),
soutient les prix et garantit des débouchés aux productions.
Cette politique a accru la productivité à tel point qu'il
a fallu contingenter la production et créer des quotas. Les mouvements
agricoles (Jeunesse agricole chrétienne, syndicalisme
)
et la profession ont joué leur rôle de transmission et
de diffusion, auprès des jeunes qui accédaient à
une formation, professionnelle et personnelle.
Peu à peu ont été éliminées un grand
nombre d'exploitations familiales. La plupart étaient de petite
taille, peu productives. Elles produisaient un peu de tout et vivaient
un peu sur elles-mêmes. Elles avaient peu à vendre, et
donc pas de réserve d'argent. Des exploitations de grande taille
mais peu nombreuses ont pris le relais. Elles se sont spécialisées
dans le lait ou la viande. Très productives, elles sont gérées
par des jeunes selon des méthodes modernes auxquelles ils ont
été formés dans les écoles spécialisées.
Dans le Forez comme ailleurs, les agriculteurs ont cherché à
s'adapter. Au fil des orientations politiques, ils ont expérimenté
des solutions mixtes : productions complémentaires, hors sol,
transformation à la ferme, vente directe, circuits courts, tourisme
rural, fermes pédagogiques
Dans le même temps, ils
inauguraient un nouveau type de relation entre la campagne et la ville.
Bien sûr, les changements n'ont pas eu lieu sans heurts ni bagarres
Nos quatre auteurs, qui ont vécu cette longue période
de bouleversement technique et économique, racontent quelle part
ils y ont prise, comment leur vie sociale et familiale en a été
affectée, quels ont été leurs engagements et leurs
convictions, mais aussi leurs interrogations et, quelquefois, leurs
doutes. L'ensemble constitue un tableau précieux d'histoire rurale.
Joseph Barou
et Maurice Damon
[La
Gazette de la Loire, 21 mars 2008]
Cave coopérative
des Côtes du Forez à Trelins
La vigne au pied
du château Sainte-Anne
La ferme du Pierrou
et, à l'arrière-plan, Marcoux
Village de vacances
de Saint-Jean-la-Vêtre"
Antoine Cuisinier
:
l'homme du musée
de la Vigne
Antoine est
né à Saint-Marcellin, mais
la terre d'Astrée l'a adopté depuis longtemps. N'a-t-il
pas été instituteur à Boën
pendant 30 années ? Depuis 1977, il est membre de l'association
"le château de Boën"
dont il est devenu le vice-président. Il a participé comme
bénévole à la restauration du château et
à l'organisation de multiples animations dont "les
Boënnales du livre".
En 1987, il propose la création d'un musée
de la Vigne. Il s'agit d'un vrai projet d'éducation
populaire. Le but est de valoriser un élément du patrimoine
bâti et de raconter la vie de toute une société
vigneronne. La population va participer à l'aventure avec travail
bénévole et dons d'objets
Ainsi le pays boënnais
fait siens le château et son musée. Le musée de
la Vigne est né et de plus en plus connu, et visité. En
somme une belle réussite !
Château
Musée de la Vigne, place de la République, 42130, Boën-sur-Lignon
;
tél. 04 77 24 08 12
chateaudelavigne@wanadoo.fr
ouverture du mardi au dimanche de 14 h 30 à 18 h 30.
Dominique
Chèze et Robert Duclos
dédicacent leurs ouvrages
dans la salle du Grand Juge à Goutelas
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