Patois vivant

 

 

 



Célestin Masson

La classe à Roche-en-Forez

 

La "classe" à Roche-en-Forez

Célestin Masson

(patois de Roche-en-Forez)

enregistré en 1978 au cours d'une veillée du groupe Patois Vivant
au Centre social de Montbrison, rue de Clercs

pour écouter cliquer ci-dessous

(2 min 19 s)

Célestin Masson raconte (en patois de Roche) des anecdotes autour du conseil de révision et de la célébration de la "classe". Il s'adresse particulièrement à Jean Chambon qui vient de dire comment la classe se déroulait à Saint-Bonnet-le-Courreau [voir Les conscrits de Saint-Bonnet ].
Il évoque le passage du "croûton" entre anciens et nouveaux conscrits, un rite symbolique, avec du pain et du vin... qui rappelle la communion.

Alors, nous aussi, à Roche, alors le matin, la veille du conseil de révision, il y avait une messe, une messe pour les conscrits. On allait tous à la messe. Puis le curé payait un petit rhum pour leur remonter le moral.

Alors le maire - en ce moment c'était Catchine(1) - il disait comme ça : Il ne faut pas avoir peur. Tant pis s'ils vous mettent tout nus. Les autres sont pareils. On est tous fait pareils.

En ce moment, moi, Jean l'..., nous étions huit [conscrits], nous étions assez nombreux. Il y avait l'ami Jean Solleyzel, Griot, quoi...  Et naturellement pour regarder le...  Il ne voulait pas du tout se faire voir. Et quand il a eu quitté toutes ces vestes, il se tenait les mains au milieu... Que faire ? Bon guigne ! Avec Jean l'Alimpe (1), nous l'avons pris chacun par un bras et vous voici partis... comme ça. "Sacrés polissons !..."

Et après, nous aussi, comme vous [à Saint-Bonnet], avec notre quête, avec ce que nous avions versé pendant un an, on payait le dîner au maire, au garde [champêtre]. Et parfois il y avait des parents qui venaient assister au banquet mais si le père [du conscrit] venait il payait, il payait son ...

[en français]

Eh bien c'était la tradition. Nous, je crois que le budget municipal versait 50 F pour les conscrits. C'était inscrit au budget. il y avait une petite ristourne qui...  50 F c'était quand même énorme.

Vous
[à Saint-Bonnet] vous donniez le bouquet aux conscrites. Nous on appelait ça le croûton. Et bien c'était une petite miche de pain. Alors ça se passait sur la place publique. La classe descendante, ceux qui avaient fini, qui avaient passé le conseil de révision. Mettons la 28 [classe 1928] donnait le croûton à la 29 [classe 1929]. Et alors, il fallait tous, conscrits, conscrites...  Et je crois que c'était arrosé d'un petit canon de vin blanc, mais [pour] chacun il fallait mordre une bouchée de pain, un morceau de miche, voilà... Et ça se terminait toujours par... La nouvelle classe rentrante portait son drapeau. Les autres cachaient le leur. C'était fini pour cette classe.

(1) Surnom d'une famille de Roche.

Retour


Ecoutons
le patois du Forez




Patois du Forez

page accueil


mise à jour le 8 juin 2010