enregistrement au cours d'une veillée du groupe Patois Vivant
au Centre social de Montbrison, rue de Clercs
(vers 1980)
pour écouter cliquer ci-dessous
(1 min 27 s)
Je
vais vous en dire une, moi. Elle s'est passée à Châtelneuf.
Je ne sais pas si vous connaissez bien Châtelneuf ? Parce
que, quand arrive le moment de Noël, tout le monde tue son
cochon, quoi, tous quoi. Et puis on disait : Eh ! Tiens, bon.
Ils vont venir chercher les voisins.
Ils
commencèrent par boire de bons canons de vin blanc, et puis
deux, et puis trois Et une bande Ils voyaient à
peine le cochon. Eh ! bordel ! Ils ouvrirent la porte [de
la porcherie] disant : - Lequel on prend ?
- Oh ! le premier arrivé.
Ils
en attrapent un. Et, pendant ce temps, le saignèrent, tout.
Mais ils avaient oublié de fermer la porte. Et le temps de
le saigner, de défaire les jambons, de boire de bons canons,
de laver le ventre, il y en a eu pour un moment ! La nuit tombait.
Et puis après, il y en a un qui était un peu moins
saoul que les autres. Il dit : Il faudrait peut-être bien
aller voir le cochon [le deuxième
cochon] s'il est toujours à l'étable.
Mais
plus de cochon ! Ils firent tout le tour, cherchèrent le
cochon, descendirent au Bost, à Chazeau, montèrent
à Planchat, passèrent au mont Semiol Ils ne
trouvaient pas le cochon. Et puis, comme à Châtelneuf
ils ne font jamais les choses comme il faut, ils dirent : Il faut
peut-être aller voir au cimetière, peut-être
qu'il y est.
Les
portes étaient restées ouvertes, pas possible ! Le
cochon était sur une tombe. L'autre, il avait une couronne
autour du cou et c'était marqué : "A mon frère
défunt !"