Pour
visiter le musée :
S'adresser à la mairie
de Champdieu,
tél. 04-77-97-17-29
fax : 04-77-97-02- 22
ou
à Paul Robert
paul.robert0862@orange.fr
La marque
Marque
en métal cuivreux :
J. FORTUNIER
A CHAMPDIEU
LOIRE
*
* *
Quelques briques
pressées-marquées
P. Lachand
Marcilly-le-Pavé Loire
Sandillon Frères
A Marcilly-le-Pavé Loire
Colonie agricole
de Saint-Maurice
Maison d'éducation surveillée
de Saint-Maurice
Bourbon Cheverny
Région parisienne
Carreau marqué
(Artaix, Saône-et-Loire)
*
* *
Musée
de la brique
pressée-marquée
du
prieuré
de Champdieu
Tableau pédagogique
près de
l'ancien four
des moines
Empreinte
de la patte d'un chat
Brique
démoulée
et remise en place
dans le cadre de bois
on voit l'empreinte des pouces
cadre
de fer
Collection de carreaux
de briques marquées
et de minéraux
Four type d'une briqueterie
(dessin de Paul Robert)
*
* *
Poteries
locales
anciennes
Inscription
sur le vinaigrier :
1886
: Mr Duchez Louis
propriétaire à la Grange...
Chalain d'Uzore... souvenir
*
* *
Restes de la briqueterie
Saint-Rapt
*
* *
Les briquetiers ont
produit
de superbes catalogues
tel celui de la grande tuilerie mécanique
de Perrusson de Fontafie en Charente
(Collection personnelle de
Paul Robert)
*
* *
La
brique
souvent utilisée
en Forez
Pour les portes
et les fenêtres
de l'école
ou de la maison
Ecole de Savigneux
Lavieu
Boisset-Saint-Priest
Boisset-Saint-Priest
Boisset-Saint-Priest
Et des modestes
loges de
vigne...
Saint-Georges-Haute-Ville
Montaud
(Montbrison)
Pour le puits,
le lavoir
et le pigeonnier
Puits
(Ailleux)
Lavoir à Champdieu
Pigeonnier à Chambéon
Pigeonnier à Chambéon
(détail)
Pour l'industrie
Cheminée de la minoterie
Peyer
à Savigneux aujourd'hui
presque totalement détruite
Restes en 2011
(cliché J. Barou de févier
2011)
L'ancienne minoterie
(cliché J. Barou de février
2011)
Plaque du constructeur
(cliché
J. Barou de février 2011)
En ville
et à la campagne
Maison bourgeoise à
Montbrison
Belle colonne en brique
(ferme des coteaux du Forez)
Et aussi pour célébrer
le sacré
Niche de façade
(Monts du Forez)
Monts du Forez
Signe de protection
Eglise Saint-Laurent
des
verriers de Veauche
Tuile décorée
de l'ancienne chapelle
de Curtieux
(musée de la Diana)
*
* *
Et aussi...
Communs de château
(Sury-le-Comtal)
Ferme avec
décor de brique
(Sury-le-Comtal)
Elégante loge de ville
(Sury-le-Comtal)
Fermette oubliée
(Monts du Forez)
Portail
de ferme
(Chambles)
Panisssières
*
* *
Pommiers
(cliché
Paul Robert)
Base de la cheminée de l'usine
Fléchet
de Chazelles-sur-Lyon
(aujourd'hui Musée du chapeau)
INSCRIPTIONS
RELEVEES
SUR LES BRIQUES
PRESSEES-MARQUEES
du département de la Loire
Balbigny : ROCHE, BEAUJEU
et AYEL, AYEL, AYEL et GANCEL, C. ROCHE
Benisson Dieu (la) : BURDIN
Briennon : ACRON, TUILERIE
du FOREZ
Bussières : REDON, le BOUCHARD
Chalain-d'Uzore/Champdieu : FORTUNIER, SAINTRAPT
Charlieu : BERTHIER
Coteau (le) : H.P.C.
Dancé : D'ARGENDEIX
Etrat (L') : FUGEARD
Feurs : DUMONTEIL, DAUPHIN
Lorette : MICHALET
Mably : CANCALON, CANCALON AMAND 1892
Maclas : MOUSSET
Marcilly-le-Pavé : SANDILLON, PANGAUD,
DEGABRIEL, LACHAND,
COUDIERE, PALOTY
Marcoux : PRADELLES
Maringes : PRADELLES, LAINE, PRADELLE
Néronde : REDON
Neulise : BOURDIER, PINTON
Perreux : A F
Pommiers : COSTE, THINET
Pouilly-sous-Charlieu : BURDIN
Pradines : SEIVE, VERNAY-RAMBAUD
Regny : DEVIS
Riorges : BOULI GAND
Rive-de-Gier : LEFORT
Roanne : CANCALON, CANCALON AMAND,
BOULEGUE, DUMONT
Rozier-en-Donzy : LEBOUCHARD
Saint-Agathe-la-Bouteresse : CROZET, DURRET,
MOULIN-GARNIER-VIAL,
DESCHAMPS
du PERRIER (lieu-dit)
Saint-Etienne : CHILAUD, DESBORDES, REY
Saint-Georges-Hauteville : MONDET
Saint-Just-sur-Loire : LACOUR
Saint-Rambert-sur-Loire : PRADELLE
Saint-Romain-le-Puy : FAVARD, MONDET
Saint-Romain-d'Urfé : BOUCLON, BIERGEON,
GEORGES BOUCLON-GIRARD,
TARAVAUD
Saint-Marcel-de-Félines : VIGINIOL, DEJOUX
Saint-Marcellin-en-Forez :
CORDE-ROBERT, LAFOND, TARDY, POMMIER-PERRIER-DESSAGNE, HORDOT, MERLAT-CHETARD,
CANCALON
Saint-Médard-en-Forez : PRADELLE-BALLAY, BALLAY
Saint-Paul-de-Vezelin : DARGENDEIX
Saint-Victor-sur-Rhin : seul le nom de la commune est indiqué.
Savigneux : COUDIERE, FORYS (lieu-dit)
Sury-le-Comtal : GEORGET, ANNET-DEYRAT, HULAIN, SAINTRAPTS, DEYRAT-NEVEU,
GENEVRIER, SAINT-RAPT, LASCAUX
Urbise : GOUTELON
Pour faciliter la lecture de cette liste,
nous avons indiqué
seulement le nom des briquetiers
que nous connaissons pour le département
de la Loire.
Ne figurent pas : les prénoms, les raisons sociales,
les adresses complètes et les diverses présentations
de marquage.
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Remarquable
! La collection de briques
de Champdieu (Loire)
Paul Robert au musée
de la brique pressée-marquée
de Champdieu
Musée
de la brique de Champdieu
En mai 1991 après le succès obtenu par l'exposition
"BRIQUETERIES EN FOREZ VERS 1900"
la municipalité de Champdieu décide, à la demande
de Paul Robert, de laisser, dans le Prieuré
de la commune, une exposition permanente
sur le thème de la brique pressée-marquée.
Cette exposition, devenue le "Musée de la brique de Champdieu",
est installée depuis cette époque dans les anciennes
cuisines désaffectées du prieuré
bénédictin de Champdieu.
Plusieurs expositions, la venue des télévisions : TL7
deux fois, l'émission "Pousse Café"
en 1998, avec Odile Mattéï,
ont fait connaître sur le plan national et international, avec
Internet, ce modeste mais unique musée.
Grâce à l'aide de quelques collectionneurs, et aussi
de nombreux maires de villes de France, il est possible de voir dans
ce musée, à quelques exceptions près, une brique
pour chaque département français, ceci en plus de quelque
700 pièces de France et d'ailleurs.
*
* *
La
terre avec l'eau, le feu et l'air. Quatre éléments qui
résument notre univers. Et les voici réunis pour fabriquer
une brique : pétrir l'argile, la sécher puis la cuire
! Redécouvrons, chez nous, avec Paul Robert,
un artisanat vieux comme le monde !
Inutile, à
Champdieu où il est né, de
présenter Paul. Le fils du dernier maréchal-ferrant du
village n'a pas repris la forge familiale mais il est resté fidèle
au pays. Il a passé sa vie professionnelle dans l'industrie.
Aujourd'hui retraité, les techniques, la mécanique surtout,
le passionnent encore. Il collectionne aussi depuis toujours avec obstination.
Et quelle collection ? Celle de briques ! Sa passion l'a amené
à créer un petit musée, très vivant et pédagogique.
Allons avec lui à la découverte de la collection de briques
de Champdieu !
Collectionner
les briques !
Et Paul raconte. Dans les années 60, j'ai trouvé un
jour une brique marquée : Saint-Rapt, la
Corée, Champdieu. J'habite le village, j'ai voulu en savoir
plus
Une briqueterie existait près de la Corée,
mais sur le territoire de Chalain-d'Uzore, à Lot-de-pierres...
Elle était déjà attestée au XVIIe siècle
Voilà comment tout a commencé. C'était la première.
Des centaines d'autres briques ont suivi : plus de 600 en tout
dont 150 pour la Loire et environ 50 pour le Montbrisonnais.
Toutes sont différentes et marquées-pressées. Ce
ne sont pas des briques quelconques, anonymes. Chacune a son identité.
Les briqueteries produisant briques et tuiles, toutes artisanales, étaient
très nombreuses jusqu'au milieu du XXe siècle. Marcilly
qui se nommait alors le Pavé en
avait six ! Mais tous les produits n'étaient pas marqués.
Seulement 10 % environ portaient une empreinte. Le passage dans la presse
en fait des briques de luxe, plus compactes,
moins gélives, mieux calibrées et qui collent mieux à
la brique voisine. Le côté publicitaire - la réclame
du bon vieux temps - compte aussi. Le maçon en placera souvent
une, bien lisible, vers une porte par exemple. On saura ainsi qui est
le si bon briquetier.
Les marques étaient faites en métaux cuivreux. Leurs empreintes
donnent aujourd'hui de précieuses indications. On peut y relever
le nom du patron, l'adresse, la raison sociale, parfois des dates
La plupart de ces briques ont été fabriquées avant
la guerre de 1914-1918. Paul les a récupérées
dans les terrains vagues, les démolitions, aux abords des chantiers
ou par échange. Mais les collectionneurs sont rares, une dizaine
pour la France.
Ces objets ont leur histoire, cocasse ou émouvante, quelquefois.
La plus ancienne est marquée Sandillon,
Marcilly-le-Pavé et date de 1850. Des spécimens
rappellent un passé difficile. Des briques étaient fabriquées
à Saint-Maurice, près de Blois, par des enfants. Elles
portent l'inscription maison d'éducation
surveillée et colonie agricole.
Il s'agissait de maisons de correction. Les gens du pays parlaient,
eux, des bagnes d'enfants. Le musée
de Paul Robert possède aussi deux briques marquées "AP"
(Administration Pénitentiaire), fabriquées, celles-là,
à Cayenne, par de vrais bagnards.
Et à côté de la brique roturière, se trouve
aussi la brique de château. Plusieurs portent des noms prestigieux
: Blois, Cheverny
Bref, au fil du temps, " le ramassis " de briques s'est transformé
en une superbe collection.
La
fabrication
Paul Robert s'est documenté avec
précision sur la fabrication. La briqueterie doit être
placée dans un site favorable : terrain plat, bien ventilé,
à proximité de l'eau et d'un filon d'argile. La terre
a longtemps été transportée avec un tombereau tiré
par des vaches. Ce fut le cas, à Sury-le-Comtal,
jusqu'en 1945 jusqu'à ce qu'un camion
G.M.C. réformé remplace les ruminants.
Les établissements étaient petits, toujours couplés
avec une exploitation agricole. Il s'agissait pour le briquetier d'une
activité complémentaire et saisonnière. Pas plus
de 5 ou 6 cuissons par an, dans des périodes où les travaux
des champs pressaient peu.
Le travail de l'argile commençait en automne. Dans la carrière,
la terre était abattue et laissée sur place tout l'hiver.
La pluie, la neige, le gel allaient la déliter
Au printemps,
avant Pâques, elle était émiettée. L'opération
se faisait à l'origine au sabre sur un plateau de bois. Ensuite
un manège dallé fut utilisé. La terre était
longuement piétinée par des animaux : vaches, chevaux
On se souvient encore, paraît-il, du fameux "cheval gris"
de Saint-Médard. Un bandeau
sur les yeux et un sac sous la queue pour éviter le crottin,
il tournait longuement. La glaise était mouillée pour
être bien pétrie, "patiassée"
selon la belle expression locale. Il fallait enlever avec soin les cailloux
"plus gros qu'un uf de pigeon".
C'était la règle. Mais parfois les pigeons étaient
de belle taille ou alors l'ouvrier inattentif, précise malicieusement
notre guide. La terre était ensuite mise dans une fosse à
l'abri des intempéries pour le mûrissement, une sorte d'homogénéisation.
Ensuite la mise en forme dans un cadre souvent en bois se faisait à
la main, à la truelle ou au battoir. Souvent c'était le
travail d'adolescents et d'enfants. Ejectée avec les pouces (on
voit encore les empreintes), la brique était portée au
séchoir ou, à la demande, à la presse, toujours
avec une main-d'uvre juvénile. Un adulte maniait la lourde
machine qui compactait et donnait l'empreinte.
Presse
pour marquer les briques
Après un temps
variable de séchage, le four était bourré des produits
à cuire : plus de 30 000 pièces.
Il est souvent carré et mesure 4 m sur 4 avec 6 à 7 m
de hauteur. D'abord les briques, éléments stables, empilées
avec soin en ménageant des tunnels pour mettre le combustible
puis les tuiles rangées en faisceaux. Les ouvertures étaient
bouchées. Le feu était allumé et alimenté
par les "alandiers" ou bouches
à feu. Il fallait d'énormes quantités de bois,
bois de chauffage, non utilisable comme bois d'uvre. Ce ne pouvait
pas être du chêne. Il coûtait trop cher et son tanin
tachait les briques.
Ensuite le temps des "fumées blanches"
arrivait : deux ou trois jours de feu modéré pour finir
le séchage. Quand la fumée devenait grise, il était
temps de pousser le feu, progressivement, jusqu'à 900 degrés.
Pendant combien de temps ? Tout était variable, évalué
par le briquetier. Aucun pyromètre, pas d'appareil compliqué.
L'expérience, le savoir-faire étaient très importants.
Trois ou quatre craquements indiquaient que la cuisson avançait.
Les produits se tassaient à cause du retrait des matériaux.
Il y avait, bien sûr, de temps en temps des ratés, de la
casse. Des briques trop cuites se vitrifiaient, des tuiles se soudaient
entre elles. C'étaient les aléas du métier. Un
peu comme le boulanger qui manque une fournée !
La
fin d'un artisanat millénaire
Paul Robert
a réuni belle documentation sur le métier, les
techniques, les coutumes. Il a écrit un petit ouvrage sur le
sujet. Il s'est appuyé sur les documents (cartes postales anciennes,
catalogues
) collectionnés par son ami Roger
Féchet. Il a aussi participé au colloque de Saint-Bonnet-les-Oules
et réalisé des expositions.
Et il était temps. Car tout, ou presque, a disparu. De plus de
60 briqueteries artisanales au début
de XXe siècle, il n'en reste aucune aujourd'hui. Deux ont évolué,
à Mably et à Saint-Marcellin.
Elles sont devenues des entreprises industrielles. Elles produisent
d'ailleurs autant et plus que toutes celles d'autrefois.
Par bonheur, le four en forme de ruche - un exemple rare en France -
, de la briqueterie de Saint-Paul-de-Vezelin,
a été restauré. En revanche le bel ensemble de
Pommiers a été rasé.
Il reste par-ci, par-là, des ruines
Des cigognes viennent
parfois bâtir leur nid sur la cheminée de la tuilerie de
Sainte-Agathe-la-Bouteresse. Parfait pour
les volatiles, triste pour l'activité du site.
Briqueterie
de Pommiers
(aujourd'hui rasée)
ruines de séchoirs de Saint-Rapt (Chalain-Champdieu)
Paul Robert a mis sa
collection à la disposition de tous. Depuis 15 ans, ses 600 briques
sont rangées dans les anciennes cuisines du vénérable
prieuré de Champdieu. Lieu bien
choisi ! Pièces basses, deux fours à usage culinaire,
une cheminée et un antique pétrin en argile où
les moines faisaient leur pain
De belles poteries locales anciennes
décorent des recoins pittoresques. Les rayonnages sont solides,
les briques patientes, les tableaux explicatifs très pédagogiques
et le guide passionné. En plus, la visite est gratuite ! Il suffit
de s'adresser à la mairie.
Laissons le collectionneur conclure :
J'ai le plaisir de collectionner des choses
qui ne valent rien ! Mais nous avons tous été abrités
sous un toit de tuiles. Il ne faut pas laisser partir ce patrimoine.
C'est le nôtre
Et je suis prêt à aider qui
voudra s'intéresser à cette question ou débuter
une collection.
Des classes ont déjà été accueillies. Des
visiteurs aussi. Pas assez, c'est bien dommage. Il suffirait de bien
peu de chose pour transformer ce petit musée encore peu connu
en une sorte de conservatoire forézien d'un artisanat disparu.
Un peu de publicité peut-être
Ce serait un atout
de plus pour le village. Gageons que Champdieu
ne laissera pas passer une telle occasion. En tout cas, bravo, Paul.
Pour visiter :
S'adresser à la mairie de Champdieu
(42600)
tél. 04-77-97-17-29
fax : 04-77-97-02- 22
ou
à Paul Robert
paul.robert0862@orange.fr
Les tuiles inégales, arrondies,
bossuées,
ont l'air de bouger de
remuer,
de s'étirer comme de bonnes tortues de jardins
qui soupirent après le beau temps
ou font le gros dos pour protester contre le vent et la pluie.
Les teintes vont du rouge au noir, en passant,
avec lenteur ou brusquerie, par tous les tons dégradés.
Et si l'on a des yeux pour voir,
on peut rien qu'à leur patine deviner l'âge de la maison...
(Henry Bordeaux, La Maison)
La
famille Cigogne sur une haute cheminée
près de la briqueterie de Sainte-Agathe-la-Bouteresse (1999)
(photo de Christian Levet, tirée
de son ouvrage
Lumières sur le Forez, avec
son aimable autorisation)
*
* *
Pour
en savoir plus :
Paul Robert, Briques
pressées-marquées, briqueteries vers 1900,
un cahier spécial de Village
de Forez, disponible
au
Centre Social
13 place Pasteur, 42600 MONTBRISON
BRIQUES
PRESSEES-MARQUEES
et
BRIQUETERIES VERS 1900
Le point de départ
de cette étude est une collection de briques pressées-marquées
concernant le Forez montbrisonnais. Collection économique s'il
en est, en effet la majorité des éléments qui
la composent proviennent des déblais de démolition,
des décharges publiques...
Elle nous a tout naturellement donné envie de connaître
mieux le cadre de vie, les conditions et méthodes de travail
dans les briqueteries à la fin du XIXe et au début du
XXe siècle.
Il en résulte les pages suivantes, fruit d'une laborieuse enquête
faite avec :
· L'aide des maires et des municipalité des communes
concernées.
· Les recherches sur le terrain avec les propriétaires.
· Le précieux concours d'une "mémoire populaire"
racontée par des employés, descendants, clients, voisins
des briquetiers ou les briquetiers eux-mêmes. Certains de ces
derniers sont d'ailleurs nés au XIXe siècle, en 1892
pour le plus âgé que nous ayons interrogé.
· Les documents prêtés par deux frères
: l'un collectionneur de cartes postales anciennes, l'autre photographe.
Saint-Georges-Haute-Ville
(dessin
de Paul Robert)
Les briqueteries foréziennes
Des quarante et une briqueteries poteries recensées en 1890
dans l'arrondissement de Montbrison, il ne reste, à ce jour,
dans la quasi-totalité des cas, que des ruines enfouies sous
la végétation.
L'emplacement de la briqueterie est choisi en fonction de plusieurs
critères :
· La proximité d'un gisement d'argile (il deviendra
la carrière) afin de faciliter le transport du matériau,
base de la fabrication.
· La proximité d'une forêt qui fournira le combustible
nécessaire pour chauffer le four.
· La présence d'un point d'eau suffisant : puits, rivière,
mare, étang...
· Un terrain plat ou à faible déclivité.
· Un chemin d'accès carrossable, peu pentu. Le revêtement
en sera fait avec les "cassons", les déchets de fabrication.
· Préférence donnée, si l'on a le choix,
au terrain exposé au vent dominant, la bise dans le Forez.
Ceci afin de faciliter le séchage des produits, d'activer le
tirage du four au moment des cuissons et aussi de mieux éliminer
les fumées.
Brique : matériau de construction à base d'argile, moulé
mécaniquement et cuit au four, en forme de parallélépipède
rectangle, de couleur rougeâtre (Larousse).
La brique est un produit céramique composé des quatre
éléments : terre (argile), eau, air et feu.
Au XIXe siècle, le dosage de ces éléments est
laissé à l'appréciation de chaque patron briquetier
qui garde jalousement ses propres secrets de fabrication.
Du début du printemps à la fin novembre, la briqueterie
artisanale adapte son rythme de travail à celui de la ferme
dont elle est presque toujours complémentaire.
Le nombre de fournées annnuelles de la briqueterie varie de
cinq à dix. Les fournées et leur préparation
alternent entre les gros travaux de la ferme : récolte des
foins, moissons, vendanges qui ne peuvent être différés.
Le site
Le travail de l'argile a laissé des toponymes révélateurs
: la Briqueterie, la Tuilière, la Gaure, le Touillard, la Tuilerie
etc. Les noms mentionnés pour les lieux-dits ou les bâtiments
à usage professionnel permettent une localisation précise
quand ils figurent sur le plan cadastral de la commune. C'est le cas,
au début du XIXe siècle, pour Saint-Médard-en-Forez
(1828), Bussières (1832)...
Pour la tuilerie Saintrapt ou Fortunier de Champdieu (dénomination
1910) son origine est à rattacher au domaine de la Corée.
Dès le XVIIe siècle, les baux attestent de la présence
d'une thuilière au lieu-dit le Haut des Pierres. A la demande
du seigneur le personnel venait de la province de Marche.
En aucun cas la briqueterie se situe dans ou à proximité
immédiate du village, ceci principalement à cause du
risque d'incendie pouvant être provoqué par le four.
L'habitation la plus proche de la briqueterie est la maison du propriétaire
des lieux. Elle est construite, pour une part importante, avec des
matériaux réalisés sur place : briques, tuiles,
carrelages etc. Il s'agit, en quelque sorte, d'une publicité
en présentation permanente.
Extraction,
abattage
Avant l'arrivée des moyens mécaniques motorisés
l'extraction de l'argile est le travail le plus pénible parmi
les activités de la briqueterie.
Les méthodes d'extraction varient en fonction de l'épaisseur
de la couche d'argile. Si la veine est peu épaisse et parallèle
à la surface du terrain la méthode en tranchées
est mise en oeuvre :
Extraction par tranchée
(dessin
de Paul Robert)
La terre arable est dégagée
sur une bande de deux mètres de large et de la longueur du
gisement pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres. L'argile
est alors enlevée à la pioche et à la pelle jusqu'à
une profondeur d'un mètre à un mètre cinquante
puis transportée jusqu'à la glaisière . La première
bande exploitée, la seconde est commencée parallèlement
à la première mais à cinquante centimètres
de celle-ci. La terre arable est enlevée et jetée dans
la première tranchée, le "mur" laissé
entre les deux tranchées retiendra la terre. L'argile est ensuite
enlevée sur toute cette nouvelle bande, et ainsi de suite jusqu'à
épuisement du gisement.
Une autre méthode d'extraction est dite "à la versée"
; il s'agit là d'une méthode d'abattage appliquée
lorsque le gisement est épais de plusieurs mètres. Le
terrain est dégagé en excavation de façon à
obtenir un front vertical égal à la hauteur de la couche
d'argile, parfois une dizaine de mètres et cela sur plusieurs
dizaines de mètres de long.
On pratique alors, à l'aide de pics, à la base de cette
falaise d'argile, une saignée horizontale de cinquante centimètres
de haut et un mètre de profondeur sur toute la longueur de
la falaise en prenant soin de laisser tous les trois ou quatre mètres
des culées (piliers) d'un mètre de large.
Les culées sont abattues quand on souhaite obtenir l'éboulement
de la masse de glaise située au-dessus de la saignée.
Si l'effondrement ne se produit pas spontanément, les culées
enlevées, il faut alors enfoncer verticalement de haut en bas
depuis le haut de la falaise parallèlement et à deux
mètres du bord de celle-ci de longs pieux. Ces pieux sont enfoncés
à la masse.
(dessin de Paul Robert)
Cette méthode d'abattage,
très dangereuse, a fait de nombreuses victimes, certaines écrasées
par l'affaissement prématuré de la falaise au moment
du creusement de la saignée, d'autres entraînées
dans la chute de la glaise en plantant les pieux.
Selon le besoin annuel de la briqueterie, trois ou quatre versées
successives sont faites à l'automne ou au début de l'hiver
et laissées sur place jusqu'au début du printemps. Les
pluies de l'arrière-saison pénètrent alors très
lentement dans les blocs d'argile qui s'effritent avec les gelées
hivernales.
Aux premiers beaux jours (fin mars, début avril) l'argile alors
émiettée est acheminée vers la glaisière
au fur et à mesure de son utilisation.
Préparation
de l'argile
Alchimiste rudimentaire, le briquetier utilise tous les sens, y compris
le goût, pour réaliser un mélange rationnel de
la terre et de l'eau. Les passages à l'air puis au feu feront
de cet alliage un matériau solide résistant aux intempéries.
Vers 1880, avant l'arrivée des pétrins et autres malaxeurs
mécaniques, la terre était préparée dans
la glaisière. C'est un emplacement circulaire de quatre à
six mètres de diamètre au sol empierré et en
contrebas de cinquante centimètres du sol du hangar sommaire
qui l'abrite des pluies.
Au centre de la glaisière une borne ronde en pierre, ou un
gros piquet de bois dur, solidement fixée au sol, sert de moyeu
au timon qui, relié au joug attelant deux vaches les limite
dans leurs monotones rotations.
Les blocs d'argile mouillée sont répartis sur le sol
de la glaisière ; après de multiples passages des animaux,
ils seront émiettés, écrasés, malaxés
jusqu'à devenir une pâte quasiment homogène.
Dans les glaisières les plus étroites, les vaches sont
l'une derrière l'autre, il peut n'y avoir aussi qu'une seule
vache.
Pour ne pas être blessé dans ce travail par les pierres
contenues dans l'argile et aussi pour éviter l'usure rapide
de la sole de leurs sabots, les animaux sont ferrés. Ce sont
les ongles des bovidés qui semblent le mieux adaptés
au mâchement de la glaise. Le gros cheval blanc de chez Ballay,
à Saint-Médard, semble faire exception. Quand il est
utilisé le cheval est généralement en dehors
de la glaisière. Il tourne alors, relié au timon comme
les vaches, mais le timon sert d'axe à une large roue ferrée.
Les bêtes ont les yeux voilés par un épais tissu
noir, ceci pour leur éviter d'avoir le tournis ou la "lourde".
Un sac de toile très épaisse, judicieusement attaché,
empêchait la bouse de venir se mélanger à l'argile.
Un ouvrier veille à la bonne répartition de l'argile
sous les sabots des animaux, tout en vérifiant l'onctuosité
de l'argile et en enlevant avec un râteau les pierres "plus
grosses qu'un oeuf de pigeon".
L'eau, et plus rarement
le sable, sont les seuls éléments rajoutés à
l'argile, qui, "trop grasse", trop pure donne des briques
déformables à la cuisson.
Avant l'utilisation d'animaux, l'argile était tranchée
au sabre par plusieurs ouvriers, tandis qu'un autre ouvrier mélangeait
ou poursuivait le brassage avec une pelle. Cette méthode était
encore utilisée vers 1905 dans de nombreuses briqueteries.
(dessin de Paul Robert)
Vers la fin du XIXe siècle,
la mise en forme de certains produits est facilitée avec l'invention
de l'extrudeuse (aussi appelée pousseuse) actionnée
à bras. C'est un appareil dans lequel un vérin mécanique
pousse l'argile au travers d'une filière. On obtient alors
des produits en argile filée. Ce peut être des briques
pleines ou creuses, des tuyaux, des tuiles canal...
Mise
en forme
Au sortir de la glaisière, l'argile est transportée
à la brouette jusqu'à la fosse de "mûrissement"
où elle va se reposer et "mûrir" pendant un
jour ou deux en ce lieu couvert et clos à l'abri du soleil
et des courants d'air. Cette période de repos donne à
la masse d'argile une onctuosité uniforme et la rend prête
à l'emploi.
Non loin de là, souvent dans le même local, se tient
l'atelier de moulage. L'argile est extraite de la fosse avec une pelle
dite "à copeaux" car elle prélève de
haut en bas dans la masse d'argile une faible épaisseur ce
qui améliore ainsi le brassage. La brouette garnie est roulée
tout près de l'établi.
Les briques pleines sont mises en volume dans un moule sans fond,
appelé "cadre", posé sur l'établi.
Le cadre en bois de 6 centimètres de haut, 22 centimètres
de long, 11 centimètres de large (cotes intérieures)
est, à l'aide d'une truelle, rempli d'argile puisée
dans la brouette puis tassée avec une taloche en bois.
Cadre-moule
(dessin de
Paul Robert)
L'ouvrier, le "gougeat",
fait glisser le moule garni jusqu'à une planchette maintenue
par l'apprenti au ras de l'établi. Par un preste mouvement
le gougeat secoue le moule de haut en bas, la brique est déposée
sur la planchette.
Si la brique résiste dans le moule, les deux pouces du gougeat
la poussent aux deux angles opposés en diagonale, ce qui laisse,
sur la récalcitrante, des empreintes indélébiles.
La petitesse des empreintes nous indique qu'il y avait de très
jeunes ouvriers.
Brique
avec empreinte des pouces
Le travail des enfants
(carte
postale ancienne)
La planchette est le moyen
de transport utilisé jusqu'au séchoir où la brique
sera délicatement déposée.
Selon la décision du patron briquetier, guidée par les
besoins de la clientèle, la brique pleine ou brique à
parement peut, avant de quitter l'atelier de moulage, devenir une
brique pressée-marquée.
Brique
pressée-marquée
Le pressage-marquage est réalisé afin de donner de nouvelles
qualités à la brique :
· Un meilleur aspect.
· Une plus grande régularité dimensionnelle.
· Plus d'adhérence au liant de maçonnerie.
· Un maximum de compacité dans la texture.
· Diminution de la porosité ce qui rend la brique quasiment
non gélive.
Le marquage
est un aussi un bon support publicitaire.
Pour être parée du sceau de la briqueterie la brique est
transportée par des enfants, garçons ou filles, de l'établi
jusqu'à la presse de marquage appelée aussi represseuse.
inscription publicitaire :
"Brique
deux évidements donnant maçonnerie dix fois plus solide
"
Blajan (Hte-Gironde)
La presse de marquage est le premier engin mécanique acquis
par le briquetier. Les machines sont de plusieurs types : vis, contrepoids,
bielles. Souvent très rudimentaires, elles sont actionnées
par des bras vigoureux.
Le pressage-marquage consiste à mettre la brique, encore malléable,
dans un cadre métallique solide qui limite les dimensions latérales
(22 cm X 11 cm) et à la comprimer de bas en haut entre le poinçon
mobile et la table fixe de la presse. L'épaisseur devient alors
voisine de 5,5 cm. Sous la partie métallique mobile (poinçon)
est fixée par des vis la "marque" : plaque en alliage
cuivreux. Cette partie est très sollicitée au cours
du pressage.
Dans la presse-rebatteuse
la marque est la pièce qui s'use le plus. Elle est aussi la
pièce la plus onéreuse. Aussi après le décès
d'un des patrons de la briqueterie de Saint-Médard la plaque
de marquage fut modifiée mais non changée. Un seul "L"
fut conservé du nom de PRADELLE, c'était, heureuse coïncidence,
l'initiale du prénom du patron qui lui succédait.
La plaque est gravée
en relief si l'on souhaite que la brique soit marquée en creux
ce qui est le cas le plus fréquent. En effet, la plaque gravée
en creux est plus difficile à nettoyer.
Par l'empreinte qu'elle laisse sur les briques la plaque ou marque
nous donne renseignements variés :
· Les nom, prénom du patron briquetier.
· L'adresse de la briqueterie
· Sa raison sociale (Sté Anonyme, St-Marcellin)
· Son palmarès (médaille de vermeil).
· Date (1852).
· Arguments publicitaires (Brique deux évidements donnant
maçonnerie dix fois plus solide, Blajan, Hte-Garonne)
· Parfois des fioritures.
En général, seules une ou deux de ces informations figurent
sur la brique pressée-marquée qui peut aussi être
anonyme... ou presque.
Après son passage dans la presse rebatteuse, la brique est
élevée au rang de brique pressée-marquée.
C'est le produit haut de gamme qui porte au loin la publicité
et contribue à la renommée de la briqueterie.
La brique qui réchauffait
le lit de nos parents est aussi une brique pressée-marquée.
Ses dimensions sont d'environ 23 cm X 13 cm X 3,5 cm et son poids
compris entre 1,5 et 2 kg. Pour la rendre moins agressive pour les
draps et pour les pieds, ses angles sont arrondies. Le modèle
le plus luxueux est émaillé, ainsi elle est moins abrasive.
La brique chaufferette
(dessin de Paul Robert)
Le
séchoir
Qu'elle soit pressée marquée ou non, la brique, comme
tout produit en céramique, doit, après façonnage,
faire un séjour au séchoir avant cuisson.
Le séchoir est, de par sa surface, le bâtiment le plus
vaste de l'ensemble de la briqueterie. Il est constitué par
une vaste toiture peu pentue et peu élevée. Les murs
sont percés de grandes ouvertures. Il est fréquent que
la toiture repose uniquement sur des piliers.
Séchoir de la briqueterie
Pangaud, Marcilly-le-Châtel
(dessin
de Paul Robert)
A l'intérieur, de
part et d'autre de passages laissant l'accès à une brouette,
sont installés sur trois ou quatre rangs superposés
des planches brutes de sciage sur lesquelles sont disposés
les produits à faire sécher.
Les ouvertures latérales sont nombreuses, pour faciliter l'aération
donc le séchage. Quand elles ne peuvent être fermées
par des portes, les ouvertures ont tout près d'elles des "paillons"
qui seront en cas de nécessité disposés en coupe-vent.
Le paillon ou paillasson est un assemblage sommaire de planches formant
un cadre rectangulaire dont les dimensions permettent, en les juxtaposant,
de condamner les ouvertures du séchoir ; au cadre sont fixée
des branches de genêts ou de la paille de seigle.
La mise en place de ces coupe-vent est indispensable en cas de période
ventée. En effet le paillon laisse passer l'air mais freine
le vent dont l'action de séchage rapide sur les briques crée
une "croûte" empêchant toute évaporation.
Un
paillon
(dessin
de Paul Robert)
Un seul séchoir
connu était clos latéralement par des murs et des portes
pleines, et pour cause : il était chauffé. Un astucieux
système de chicanes dirigeait la fumée sortant du four
(pendant la cuisson) sous le séchoir qu'elle traversait sur
toute sa longueur dans des conduits bâtis en briques. Les calories
se libéraient pendant le parcours en chauffant le séchoir.
La fumée s'échappait, un peu refroidie, par une cheminée
placée au bout du bâtiment.
Séchoir de la briqueterie
de Forys
(Savigneux)
(dessin
de Paul Robert)
La cheminée
A la fin du XIXe siècle la cheminée de la briqueterie
est, après le clocher du village, la construction la plus élevée
(une quinzaine de mètres environ).
Sa section est toujours circulaire pour offrir une meilleure résistance
au vent et une bonne répartition des éventuelles dilatations.
Après investigation, il s'avère que la cheminée
carrée de la briqueterie du Mayet-de-Montagne (Allier) n'est
qu'un rajout récent (début du XXe siècle) sur
une cheminée à section circulaire probablement affaiblie
par l'âge ou par la foudre...
La base de la cheminée est ronde ou octogonale comme à
Sainte-Agathe-la-Bouteresse mais toujours très solide.
Four type avec chaufferie et cheminée attenante
(dessin
de Paul Robert)
1 2
1
- Porte de visite de la cheminée de Balbigny (briqueterie Roche)
2 - Porte de visite de la briqueterie Lachand (Marcilly-le-Châtel)
(dessins
de Paul Robert)
Le
four
De tous les bâtiments composant la briqueterie le four est celui
qui a le mieux résisté aux intempéries. Le sachant
très sollicité, les constructeurs ont mis en application
pour son édification tout leur génie et utilisé
les matériaux les plus résistants.
Le four constitue le véritable coeur de la briqueterie dont
il est aussi le centre géographique, le moyeu auquel se relient
les autres bâtiments : loges de séchage, soute à
combustible, chaufferie... Il n'a pas d'orientation spécifique.
Le four est presque toujours carré ou rectangulaire cependant
nous en connaissons trois qui sont ronds (un à Palinges en
Saône-et-Loire, un autre au Mayet-de-Montagne dans l'Allier
et un troisième de "type ruche" à Saint-Paul-de-Vezelin
dans la Loire). La surface intérieure au sol varie de 9 à
15 m2. Quant à la hauteur, elle varie de 6 à 8 mètres.
Nous avons vu deux fours rectangulaires (Chalain-d'Uzore et Savigneux)
dont la hauteur est d'environ 2 mètres, leur voûte étant
en arc surbaissé.
1 Four Saintrept (Chalain),
état en 1989
(dessin
de Paul Robert)
2 - Four Saint-Paul-de-Vezelin, état en 1989
(dessin
de Paul Robert)
1 2
1 - Porte
principale du four (Pommiers)
2 - Porte principale du four Lachand (Marcilly)
(dessins
de Paul Robert)
Les fondations
sont en pierres, la partie supérieure extérieure en
briques (de fabrication "maison"), plus rarement en pierres.
Quel que soit le matériau utilisé, les murs extérieurs
du four sont solides, un mètre d'épaisseur minimum,
car ils doivent supporter :
· La toiture du four.
· Les charpentes des bâtiments annexes.
· Le poids de tout ou partie de la cheminée quand celle-ci
est attenante au four.
· Les intempéries.
· Et surtout les très fortes chaleurs pouvant aller
au-delà de 900 degrés.
Entre la voûte et le toit du four peut être aménagé
un séchoir.
Balbigny
(dessin
de Paul Robert)
Les ouvertures pratiquées
dans le four sont généralement :
· Au niveau du sol : les gueulards, gueules, bouches à
feu ou alandiers ; leur nombre varie de deux à huit.
· Dans la voûte, deux à huit trous carrés
d'une vingtaine de centimètres de côté pour l'évacuation
de la vapeur et de la fumée.
· Sur un côté, la porte principale mesurant de
80 cm à 1 m de large, de 2,5 m à 3,5 m de haut, son
seuil, de plain-pied à l'extérieur est à 1 m
ou 1,5 m au-dessus du sol intérieur du four.
· Au-dessus de la porte principale, la trappe de visite ou
"porte à chandelles".
Les parois intérieures du four, aussi appelées "chemises"
ou "parements", sont en briques de fabrication locale. Le
four est plus performant lorsque les chemises ne sont pas accolées
aux murs extérieurs. Il est alors appelé four chemisé
ou à chemises. La flamme chauffe ainsi l'intérieur puis
l'extérieur de la chemise. Un maximum de calories reste alors
à l'intérieur du four. Les gaz et fumées qui
arrivent à la cheminée sont ainsi moins chauds.
(dessins
de Paul Robert)
Si cette conception donne
au four un meilleur rendement, elle le rend aussi plus fragile , principalement
au niveau de la voûte qui est, sur le plan thermique, très
sollicitée.
Le four moins performant a les parements de briques accolés
aux murs extérieurs. L'évacuation des fumées
se fait par une seule ouverture carrée d'environ 60 cm de côté
pratiquée dans la partie supérieure de l'un des murs
latéraux et reliée directement à la cheminée.
La voûte est ainsi plus résistante. Quelle que soit son
architecture la voûte reste fragile et doit être refaite
souvent.
Feurs
(dessin
de Paul Robert)
Beaucoup de briquetiers baissent les bras devant ces réfections
répétées. Il arrive que la résistance
de la voûte ne dépasse pas deux fournées. Le four
finit alors ses jours à ciel ouvert ou presque.
La voûte est donc remplacée avant cuisson par un "dallage"
disposé directement sur les pièces à cuire qui
remplissent le four. Ce "dallage" est constitué de
briques cuites non négociables placées les unes contre
les autres, et recouvertes d'une couche de terre pour assurer l'étanchéité.
La vapeur et la fumée s'échappent au travers du "dallage"
par les interstices qui s'élargissent dès que la chaleur
augmente.
En cours de cuisson un complément d'étanchéité
est assuré par un apport de briques pilées ou de terre
sèche habilement répartie sur le dallage par un ouvrier
jeune et svelte chaussé de sabots de fayard (ou hêtre)
qui se déplace sur le haut du mur du four en traînant
le seau de matériau.
Cette manoeuvre s'effectue aussi mais avec moins de précision
depuis une plate-forme aménagée à l'extérieur
du four au-dessus de la porte principale. Un homme répartit
à la pelle de la terre envoyée toujours à la
pelle sur la plate-forme par un autre ouvrier lui-même monté
dans le tombereau servant au transport du matériau.
Alandier,
gueulard, gueule, bouche à feu, brûleur
L'alandier est une ouverture pratiquée au niveau de la sole
du four. Elle met en communication la chaufferie avec l'intérieur
du four. C'est l'endroit où le combustible brûle et où
la chaleur dégagée pénètre dans le four.
Le haut de cette ouverture est voûté.
Alandier
(dessin
de Paul Robert)
L'alandier est
situé à la base de l'un des murs du four autre que celui
dans lequel est pratiquée la porte principale. Côté
chaufferie l'alandier a une hauteur de 1,20 à 1,50 m et une
largeur comprise entre 0,60 et 0,80 m. Il est divisé en deux
par une grille horizontale aux solides barreaux d'acier sur laquelle
brûle le combustible, bois ou charbon. Les déchets de
combustions : cendres, scories tombent au sol et sont évacués
avec pelle et brouette. La grille étant au niveau de la sole
du four, seule la partie supérieure de l'alandier débouche
dans le four.
Chaufferie Saintrapt
(Chalain-d'Uzore)
(dessin
de Paul Robert)
Le sol de l'alandier
est au même niveau que celui de la chaufferie. Quand la chaufferie
ne fait pas elle-même fonction de soute à combustible,
elle est de plain-pied avec le stock de bois qui se trouve toujours
à proximité.
Le chargement du four
Afin d'obtenir un séchage final efficace du produit, le chargement
du four doit être soigné. Il exige une grande habileté
manuelle.
Sont toujours disposées sur la sole du four les pièces
les plus grosses mais aussi les plus stables que sont les briques
pleines, pressées-marquées ou non.
Avec ces briques sont constituées des chambres à feu
en voûte sur toute la largeur du four et dans le prolongement
des alandiers.
Dans le cas où le four comprend quatre alandiers (deux sur
chaque mur opposé du four) chaque chambre à feu est
limitée au milieu du four pour ne pas envoyer la chaleur d'un
alandier sur celui d'en face.
Les fours ayant deux alandiers côte à côte ont
sur leur sole un mur bas et solide (en briques cuites) entre les alandiers.
Ce mur délimite parallèlement les deux chambres à
feu. Il est très utile pour la stabilité de l'empilage
des produits à cuire.
Les briques sont disposées alternées toujours distantes
entre elles latéralement de deux ou trois centimètres.
Cet espace, qui correspond à l'épaisseur des doigts
du briquetier lors de l'empilage, deviendra lors de la cuisson le
passage des fumées et de la chaleur. Les produits à
cuire ne sont jamais placés au contact des murs mais à
cinq ou dix centimètres.
Chaque couche de briques en place est saupoudrée d'une fine
couche de poussière de charbon ce qui évite aux produits
de coller entre eux au début de la chauffe et devient un complément
de combustible lors de la phase finale de cuisson.
Pommiers
(dessin
de Paul Robert)
Les
couches de briques successives sont mises en place avec beaucoup de
précaution. La brique supérieure, posée sur le
côté, dont les dimensions sont 22 cm X 5,5 cm est placée
en biais par rapport aux briques inférieures pour augmenter
la surface portante et éviter l'effet de cisaillement dû
à la masse du chargement.
Certains briquetiers, en plus de l'espace entre les briques, aménagent
perpendiculairement aux chambres à feu des cheminées
verticales d'environ vingt centimètres de côté
qui se poursuivent jusqu'en haut des produits à cuire, ceci
pour faciliter le tirage du four. Sur les briques pleines ordinaires
sont disposées, couche après couche, les briques pressées-marquées,
puis tout en haut les tuiles creuses posées verticalement par
groupes ou "faisceaux" de cinq ou 6 tuiles.
Un peu avant 1900, avec les extrudeuses, apparaissent les briques
creuses à galandages ou à plafond. Etant relativement
légères elles sont, le temps de la cuisson, disposées
sur les tuiles creuses !
Au sommet de cet empilage sont généralement disposées
les tuiles faîtières. De par leur volume elles sont les
plus fragiles, et ne peuvent être surchargées. Une niche
aménagée entre six briques abrite parfois pendant la
cuisson un objet d'art - une figurine religieuse - amoureusement façonné
par le briquetier ou l'un de ses proches.
Le chargement du four dure deux journées et demie environ en
employant quatre personnes (deux adultes et deux enfants). Selon le
volume du four de 20 000 à 50 000 briques sont empilées.
Si les premières pièces sont descendues dans le four,
les dernières entrent par la trappe des chandelles, afin d'utiliser
au maximum la capacité du four.
Le four étant garni, la porte de chargement est condamnée
par un double mur de briques pleines déjà cuites. La
première paroi est placée près des produits à
cuire, la deuxième à la limite extérieure de
la porte. L'étanchéité du premier mur est réalisée
avec de l'argile humide. Afin de limiter les déperditions calorifiques,
l'espace entre les deux parois est comblé avec de la cendre
ou des scories.
(dessin
de Paul Robert)
Porte
de chargement en cours de condamnation avant cuisson
Avant de boucher la porte des chandelles (dans le cas d'un four avec
voûte) on place l'ensemble chandelles-briques témoins
qui permettra de contrôler la chauffe.
Cette porte est obturer sans joint d'argile ni scories pour faciliter
l'ouverture lors des contrôles de cuisson éventuels.
La chauffe peut commencer.
La chauffe
La chauffe comprend deux phases principales :
· La fin du séchage,
· La cuisson.
On chauffe d'abord à petit feu pendant trois jours sans arrêt
pour atteindre une température de 200 à 250 degrés
qui correspond à la fin du séchage. Cette première
période se caractérise par une émission de vapeur
dite "fumée blanche".
Vers la fin de troisième jour, le dégagement de vapeur
cesse et la cuisson proprement dite commence. C'est une période
délicate. Pendant trois jours le four va faire l'objet d'une
surveillance attentive et ininterrompue.
La montée en température doit être lente et de
progression régulière. Tous les alandiers doivent maintenir
une même intensité de chauffe.
Jusqu'à la fin du XIXe siècle et avant l'exploitation
intensive des mines de charbon, le bois est le seul combustible utilisé
en briqueterie. Vers 1910, la briqueterie de Maringes avait sa propre
mine de charbon situé à proximité.
A l'exception du chêne dont le tanin altère et teinte
les briques, le bois dur est préféré aux résineux
quand les forêts voisines laissent le choix...
Lorsque la chaleur n'atteint pas le fond du four, de longues poutres
de bois (plus de quatre mètres de long) sont enfilées
dans les alandiers jusqu'au fond du four.
Si Le four manque de tirage pour cause de temps brumeux, de pluie,
ou absence de vent, le fusil qui reste à demeure dans la chaufferie
est utilisé. On tire alors dans un alandier une cartouche "à
blanc". Les cartouches chargées uniquement de poudre sont
confectionnées durant les longues soirées d'hiver.
La phase finale de la cuisson est la plus délicate. La température
s'élève progressivement sous la surveillance du maître
briquetier et du (ou des) ouvrier(s) qui se relaient pour entretenir
le feu dans les alandiers.
Les accélérations brutales de la chauffe dues à
un excès de tirage sont redoutables. Si un tel coup de feu
ou surchauffe fait vitrifier les briques situées à la
base du four il déclenche l'écroulement de tout ou partie
des produits en cours de cuisson. En cas de surchauffe, les tuiles,
moins épaisses que les briques et de plus installées
en faisceaux en haut du four, sont presque toujours soudées
entre elles.
Les surchauffes importantes ont sonné le glas de nombreux fours
et parfois même celui des briqueteries concernées.
Amas
de faisceaux de tuiles vitrifiées par une vive surchauffe (Saint-Médard)
(dessin
de Paul Robert)
Surveillance de la cuisson
En fonction du degré de séchage avant son entrée
dans le four, le volume d'un produit réduit de 6 à 10
% pendant la cuisson. Cette réduction de volume cause l'abaissement
des produits à l'intérieur du four, phénomène
qui se caractérise par des grondements sourds, successifs,
toujours inquiétants. Il doit y avoir au moins trois abaissements
suffisamment bruyants pour être entendus par le surveillant
du four.
L'explosion de la cartouche (décrite au paragraphe précédent)
à un double effet :
1/ Le souffle accélère ponctuellement le tirage du four.
2/ La déflagration provoque une onde de choc qui elle-même
déclenche l'abaissement des produits en cours de cuisson.
(dessins de Paul Robert)
Position des témoins (four sans
voûte)
Cet abaissement est surveillé par la mesure de l'éloignement
entre deux repères mis en place avant le début de la
chauffe. Le premier est une brique cuite solidement fixée au
centre du toit du four. Le second repère est une autre brique
située au faîte d'une petite pyramide de briques posée
sur les produits à cuire ou sur le "dallage" (ceci
pour les fours sans voûte). Si la voûte est en bon état
la pyramide est remplacée par une tige métallique de
grosse section (au moins 20 mm).
En fin de cuisson, après environ trois jours de chauffe, la
distance entre les deux repères peut atteindre 50 cm. La température
est alors voisine de 900 degrés. La chauffe peut être
arrêtée, la température va s'abaisser tout doucement
pendant trois à cinq jours selon la saison.
(dessins
de Paul Robert)
Position des témoins (four avec voûte)
Avant l'arrivée des pyromètres et autres appareils modernes
de contrôle de température, la méthode dite "des
chandelles" est mise en oeuvre. Elle consiste à enchâsser
de deux centimètres dans un bloc d'argile cuit et sur une même
ligne droite quatre "chandelles". La chandelle est un cône
d'argile grasse crue , de dix centimètres de hauteur, reposant
sur une base carrée. Les chandelles sont espacées entre
elles, à la base, de deux centimètres. Les bases des
chandelles mesurent respectivement deux, trois, quatre et cinq centimètres
de côté.
L'ensemble est placé au sommet du four sur les pièces
à cuire ; il doit être incliné, la chandelle à
section la plus faible étant placée en haut. L'alignement
des chandelles doit être visible de la trappe de visite que
l'on nomme aussi "porte des chandelles". C'est de là
que sera lisible la température.
Avec la chaleur les cônes s'inclinent ; le plus petit se rapproche
de son voisin qu'il touche quand la température atteint 750-800°.
Le second s'incline vers 850°. Le troisième se déforme
vers 900°. La chauffe est arrêtée avant la déformation
de la quatrième et dernière chandelle, la plus massive.
Malgré son aspect "technique" cette méthode
est approximative compte tenu de la composition irrégulière
du matériau utilisé pour la réalisation des chandelles.
Si ce moyen de contrôle, quand il est utilisé, reste
le même pour toutes les briqueteries, son application, la nature
et la forme des chandelles font partie des secrets jalousement gardés
par le maître briquetier. Ces techniques sont améliorées
à chaque cuisson afin de les rendre plus fiables et améliorer
la qualité des produits.
1 - Vue de la porte à chandelles,
le four est chargé de briques pleines
et de tuiles en faisceaux.
Noter l'état du bloc porte-chandelles.
2-
Après cuisson. A noter l'abaissement
des
produits cuits et l'état des chandelles.
(dessins
de Paul Robert)
La fin des briqueteries artisanales
En 1914, la déclaration de guerre sonne le glas de la majorité
des petites briqueteries familiales les privant de la quasi totalité
de leur main-d'oeuvre masculine.
Le développement du chemin de fer permet aux fours foréziens
rallumés vers 1920 d'être plus facilement approvisionnés
en charbon provenant du bassin stéphanois. Il permet aussi
le transport des briques loin de leur lieu de fabrication. Ainsi la
ligne Bonson-Saint-Bonnet-le-Château-Craponne-Sembadel (aujourd'hui
fermée) explique pourquoi la bourgade de Sembadel a beaucoup
utilisé les briques venant de Saint-Marcellin-en-Forez.
En contrepartie le chemin de fer permet aussi le transport des briques
sorties d'établissements industriels en pleine évolution
du Roannais et de la Saône-et-Loire. Ces briqueteries plus performantes
viennent concurrencer impitoyablement les briqueteries artisanales.
La fin de la briqueterie Pangaud
Cuites depuis 1939, les briques contenues dans
le four de la briqueterie Pangaud à Marcilly-le-Pavé
n'en furent sorties qu'en 1964. Le propriétaire des lieux avait
été mobilisé pour la guerre de 1939-1945 et à
la fin des hostilités l'activité briquetière
ne fut pas poursuivie. Tout le matériel fut vendu et partit
pour l'Algérie. Le four fut vidé et rasé en 1964,
les séchoirs débarrassés et transformés
en hangar agricole pour permettre l'extension de la ferme attenante
à l'ancienne briqueterie.
Les rares écrits relatifs à cette activité sont
des pièces comptables : livres de comptes, factures de clients
ou de fournisseurs. Aussi la mémoire vive, quand elle peut
être transmise, est de loin la meilleure source de documentation,
pour les techniques bien sûr, mais aussi pour l'aspect pittoresque
de la profession. Aussi nous finirons avec quelques anecdotes concernant
le métier. Elles nous ont été racontées
par les briquetiers :
Un soir de Noël, un patron briquetier découvrit, en assistant
à la messe de minuit dans l'église du village, que tous
les sujets de la crèche étaient en argile cuite. Il
fut stupéfait car il possédait le seul four de la commune
qu'il chargeait lui-même, aidé de ses enfants. Il découvrit
ainsi les chefs-d'oeuvre que son ouvrier avait réussis à
réaliser à l'insu de tous...
Un autre briquetier, en manque de clients, envoyaient ses filles sur
les chemins, à la rencontre de ceux qui hésitaient,
pour s'approvisionner, entre les trois briqueteries du village. La
"gniole" offerte par ces hôtesses d'accueil fatiguait
le client qui se laissait convaincre. Aidé par les demoiselles,
il dirigeait alors son attelage jusqu'à la briqueterie familiale...
La maison du patron briquetier était un lieu très animé
; dans ses dépendances étaient parfois aménagés
une épicerie-tabac, un café pour les ouvriers et les
gens de passage. Il arrive aussi, certains dimanches après-midi,
entre deux fournées ou en hiver, qu'un accordéoniste
venu du village voisin s'installe sur une chaise posée sur
une table de bistrot.
L'annonce de la venue de cet orchestre improvisé se répand
alors comme une traînée de poudre et voilà bientôt
la salle envahie par des jeunes et des moins jeunes. Dans une joyeuse
ambiance on danse au son du bal musette jusqu'à une heure avancée
de la nuit...
Le 2 juillet 1896, un orage de grêle d'une rare violence mit
à mal les toitures de la région de Saint-Galmier. Malgré
une forte hausse des prix des produits (due à cet orage mémorable),
les quatre briquetiers de Maringes épuisèrent en quelques
heures leurs stocks de tuiles. A quelque chose malheur est bon...
L'activité briquetière s'arrêtait chaque année,
au plus tard, pour la Sainte-Catherine, date de la foire de Saint-Galmier,
la plus importante du Forez. C'était le jour choisi pour fêter
la clôture ou la "reboule", réjouissance dansante
copieusement arrosée. Ce soir-là, dans le bistrot de
la briqueterie ou dans ceux du village proche, c'est avec un corsage
largement échancré que les serveuses accueillaient les
clients noctambules, au dire des anciens briquetiers...
Saint-Marcellin (Thermal céramique)
(dessin
de Paul Robert)
Saint
Vincent Ferrier
patron
des briquetiers
Les briquetiers ont adopté Vincent Ferrier comme saint patron.
Ce dominicain, né à Valence en Espagne le 23 janvier
1350, enseigna à Lérida. Il parcourut l'Europe en prêchant
et mourut à Vannes, en Bretagne, le 5 avril 1419. Son tombeau
est dans la cathédrale Saint-Pierre de cette ville. Il fut
canonisé en 1455. Sa fête est le 5 avril.
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Ce
cahier, le deuxième de la série consacrée au
petit patrimoine rural, est un supplément de Village de Forez
n° 67-68.
Il reprend et complète des extraits des communications effectuées
aux journées d'études de Saint-Bonnet-les-Oules (mai
1990 et mai 1991), Céramiques, Actes des colloques, OPUS, 7,
square Amouroux, 42100, St-Etienne, 1991 et 1992.
Tuilerie au début du XXe siècle
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Aujourd'hui
:
souvent l'heureux mariage de la brique et de la pierre...
Saint-Paul-en-Cornillon
(cliché
J. Barou)
Mairie de Saint-Thomas-la-Garde (Loire)
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(cliché
J. Barou, noël 2011)
Superbe gênoise ornant une façade du village de Champdieu
(cliché
J. Barou, 25 janvier 2016)
Saint-Marcellin, petite loge en pierre et brique à la lisière du bois
(cliché
J. Barou, 8 mai 2016)
Saint-Martin-la-Sauveté, jolie maisonnette avec gênoise et encadrements en brique
Lézigneux : décor de brique d'un modeste bâtiment
Pour
visiter le musée :
S'adresser à la mairie
de Champdieu
(42600)
tél. 04-77-97-17-29
fax : 04-77-97-02- 22
ou
à Paul Robert
textes et
documentation
Joseph Barou
questions,
remarques ou suggestions
s'adresser :
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