Patois vivant




P
oème en patois de Chalmazel



de
Xavier Marcoux
(1911-1992)

 

Lô chiôro é lô

conte lu par l'auteur et enregistré
(avril 1977)
au cours d'une veillée du groupe Patois Vivant
au Centre social de Montbrison

(pour ce poème, il y a quelques variantes
entre l'enregistrement réalisé en 1978
et le manuscrit
laissé par l'auteur)

pour écouter cliquer ci-dessous

(3 min 3 s)

Le lô é lô chiorô


D'ovant-ére me promenavïn
Pô le viôle tchirant d'in bè ! o, vené veur
Pô le viôle tchirant d'in bè ! o, vené pè !

Rencontriô tré limossou
Que s'in olavon choroulé ; o, vené veur
Que s'in ollavon choroulé ; o, vené pè !

Le proumé portave l'ôrorou
Le segon portave l'oguiyou ; o, vené veur
Le doré, n'ove rin o porté ; o, vené pè !

Plus bè, trouviô ïnô chopelô
Que n'ove pè de curô ; o, vené veur
Mè, ove dou badobé ; o, vené pè !

O i ove nô chiorô néri
Que chantave : alleluia ! ; o, vené veur
E se betave t'o puré ; o, vené pè !

Le lo qu'ère doré lô portô
Lô voule bien confessè ; o, vené veur
Lô voule bien confessè ; o, vené pè.

Sor d'itche, grandô chorogni !
T'é dejô minjô mô mère ; o, vené veur
E te lè tan fouétchi biôlè ; o, oui biôlè.

Né pè pouyu minjè tô mère
O ne minjou mè de l'èrbô ; o, vïn veur
Et de l'ayguô, beyou mè ; o, vïn confessè.

Lo chiorô, tan pô bétchi oli confessè.
Le lô lô preni pô lô bèrbô ; o, vené veur
E é fit mè ïno bialè !


 

Le loup et la chèvre


Avant-hier me promenais
Par le sentier tirant d'en bas ! oh, venez voir
Par le sentier tirant d'en bas ! oh, ne venez pas !

Je rencontrais trois limaçons
Qui s'en allaient labourer ; oh, venez voir
Qui s'en allaient labourer ; oh, ne venez pas !

Le premier portait l'araire
Le second portait l'aiguillon ; oh, venez voir
Le dernier n'avait rien à porter ; oh, ne venez pas !

Plus bas, on trouva une chapelle
Qui n'avait pas de curé ; oh, venez voir
Mais il y avait deux nigauds ; oh, ne venez pas !

Il y avait une chèvre noir
Qui chantait : alleluia ; oh, venez voir
Et se mettait à pleurer ; oh, ne venez pas !

Le loup qui était derrière la porte
La voulait bien confesser ; oh, venez voir
La voulait bien confesser ; oh, ne venez pas.

Sors d'ici, grande charogne !
Tu as déjà mangé ma mère ; oh, venez voir
Et tu l'as fait tant bêler ; oh, oui bêler.

Je n'ai pas pu manger ta mère
Je ne mange que de l'herbe ; oh, viens voir
Et je ne bois que de l'eau ; oh, viens te confesser.

La chèvre, un peu bête, alla se confesser.
Le loup l'a pris par la barbe ; oh, venez voir
Et elle ne fit qu'une seule bêlée !

Retour


Ecoutons
le patois du Forez



Xavier Marcoux




Patois du Forez