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Henri Delporte
(1920-2002)
Né en 1920 à Tourcoing,
fils de petits commerçants.
Instituteur à 19 ans.
Etudes supérieures ;
professeur d'histoire ;
enseigne au collège d'Arras
où il est le collègue de Guy Mollet.
Nommé au collège de Montbrison
en 1950 ;
son épouse devient directrice
de l'école de filles de Lézigneux.
Nombreuses fouilles,
premières publications
dans le domaine de l'archéologie.
1957 : devient membre de la Diana.
1959 : il est l'un des fondateurs
du Groupe archéologique Forez-Jarez.
découverte de la Vénus de Tursac.
1960 : thèse.
1961 : nommé au CNRS.
1965 : membre du conseil d'administration
de la Diana.
1966 : conservateur au musée
des Antiquités nationales
de Saint-Germain-en-Laye.
1984 : directeur du musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye.
1985 : inspecteur général des musées
de France
1987 : retraite
13 mai 2002 : décès.

Nombreuses publications (articles et livres) de 1952 à 2001 : plus de 150 titres
dans sa bibliographie.

Des livres importants :
L'image de la femme
dans l'art préhistorique,
L'image des animaux dans l'art préhistorique,
Les Aurignaciens : les premiers hommes modernes…

[Sources : Bulletin de la Diana,
tome 61, n° 4, 4e trimestre 2002].

 

 

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La Vénus du Tursac découverte le 5 août 1959


Le professeur

et la petite déesse sans tête

 

Tursac, un village du Périgord, près de Sarlat, été 1959. Le professeur est en vacances, mais il s'active avec son fils et quelques amis. Un chantier de fouilles a été établi au lieu-dit "l'Abri du Facteur". Les premières découvertes sont encourageantes : des silex, des os de chevaux, de rennes et même de rhinocéros. Des hommes vivaient là, Il y a longtemps…

Professeur et archéologue

Et puis, le 5 août, un caillou pas comme les autres attire l'attention. En y regardant de près, il s'agit d'un trésor : une figurine réalisée dans un bloc de calcite translucide. Elle mesure 8 cm de hauteur et pèse 57,4 grammes. C'est une femme, une "Vénus préhistorique". Alerté, l'abbé Breuil accourt pour donner son avis. Cet éminent spécialiste déclare que c'est une belle découverte. Certes, il lui manque la tête, les bras, les seins… Mais c'est tout de même une pièce très rare. Elle a environ 25 000 ans et appartient au Périgordien supérieur. Le monde n'en connaît que peu d'exemplaires, seulement une douzaine en France. Félicitations au découvreur !

Cet archéologue heureux est M. Delporte, professeur d'histoire et Montbrisonnais d'adoption. Henri Delporte est né à Tourcoing en 1920. Il a d'abord été instituteur, puis professeur à Arras. Depuis 1950, il est le professeur d'histoire très apprécié du collège de Montbrison. Son épouse est institutrice à Lézigneux. La préhistoire le passionne. Il y consacre ses loisirs, multiplie les fouilles, en Forez et ailleurs. Il devient membre de la Diana et se trouve dans les fondateurs du groupe archéologique Forez-Jarez.

La Vénus de Tursac monte à Paris

La découverte est un événement. La ville de Montbrison se sent toute fière. Henri Delporte est comblé. La presse locale en parle abondamment. Le professeur avoue à Jean Tiby : "C'est la découverte de ma carrière". Et le journaliste conclut son article par une belle envolée : "Delporte est l'un des triomphateurs de la grande nuit préhistorique…"

Entouré de tous les soins, la Vénus de Tursac commence un grand voyage. Elle loge quelque temps entourée de coton dans une petite boîte chez les Delporte, avenue de la Libération. Puis elle fait sensation chez les spécialistes, au congrès d'archéologie de Monaco. En octobre 1959, elle est présentée, à Paris, au comité des Conservateurs.

Elle apparaît aussi en carte postale. Un triomphe ! Mais il faut déterminer son prix. Les experts du Conseil des musées l'examinent avec soin. Elle habite alors dans un coffre-fort du Louvre ! Pour elle, Henri Delporte rencontre l'abbé Breuil qui est alors "le pape" de l'archéologie… Enfin, elle rejoint Saint-Germain-en-Laye, le musée des Antiquités nationales. Elle y est encore.

Henri Delporte (1920-2002)

Quant à son découvreur, il ne peut s'arrêter en si bon chemin. En 1961, M. Delporte est nommé au Centre National de la Recherche Scientifique. En 1965, il devient membre du conseil d'administration de la Diana. En 1966 il est conservateur au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye. Puis, en 1984, directeur, enfin en 1985, inspecteur général des musées de France.

On lui doit un grand nombre de publications très savantes. Relevons parmi les plus importantes : L'image de la femme dans l'art préhistorique, L'image des animaux dans l'art préhistorique, Les Aurignaciens : les premiers hommes modernes… Puis Henri Delporte a une retraite active jusqu'à son décès, le 13 mai 2002. La petite déesse de Tursac avait infléchi une carrière. Le petit professeur était devenu un grand préhistorien.

Joseph Barou

Sources : presse locale et "Bulletin de la Diana", tome 61, n° 4, 4e trimestre 2002.

[La Gazette du 25 avril 2008]

 


Henri Delporte au cours d'une de ses communications
à la Diana le 20-11-1999 (photo de Maurice Bayle)


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