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Marques d'imprimeur

Raphael Parvivalli, Rouen, 1600

Galliot du Pré, Paris, 1510

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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Joseph Lafond
(1851-1921)

 

1900

Le Montbrisonnais

Joseph Lafond

devient patron de presse


Le 1er décembre 1921 meurt à Rouen, Joseph Lafond, propriétaire du Journal de Rouen. Revenons sur la carrière du fils d'un petit libraire montbrisonnnais devenu grand patron de presse.

Joseph (Marie François de Sales) Lafond est né à Montbrison le 22 janvier 1851. Sa famille, de souche forézienne, était représentée notamment à Bard, Ecotay… Son père tient une librairie. Si la boutique est modeste, le libraire est érudit. Il a, parmi ses pratiques, les écrivains du cru. Dont un certain Régis de Chantelauze (1821-1888), montbrisonnais et historien reconnu.

Un brillant élève à la voix fluette


Né parmi les bouquins, le jeune Joseph aime l'étude. Il se distingue au lycée de Lyon. Puis devient répétiteur au grand lycée Saint-Louis de Paris. Et le voilà qui prépare l'École normale supérieure. Mais sa voix est faible. On lui fait remarquer que cela pourrait le desservir dans l'enseignement. Prédicateurs - et professeurs - devaient pouvoir déclamer sinon rugir… Qu'à cela ne tienne : il parlera peu mais il écrira beaucoup. Recommandé par Chantelauze, il entre chez Hachette pour préparer les Mémoires de Retz.

Il est ensuite remarqué par un autre Forézien. Et il devient secrétaire du vicomte de Meaux. Celui-ci est alors ministre de l'Agriculture et du Commerce, en 1874-1875, dans le cabinet Buffet.

Des études historiques publiées dans le Correspondant le rapproche de la presse. Il devient journaliste au journal Le Parlement puis rédacteur en chef du Globe. C'est là qu'il rencontre les romanciers Paul Bourget, Octave Mirbeau et le poète Jean Richepin.

Patron de presse

En 1882, il est rédacteur en chef du Journal de Rouen. Devenu un vrai Normand, il épouse une Normande, la petite-fille d'un ancien rédacteur de la maison. Et pour faire bonne mesure, en 1900, il achète le journal.

Le quotidien est alors une vénérable institution. Ses origines remontent à 1762 ! C'est l'organe de la bourgeoisie et des armateurs, longtemps propriété de la famille des imprimeurs Brière. Grand quotidien de la ville, il s'affiche républicain modéré… Joseph Lafond sait le rénover. Les sports - un phénomène nouveau - trouvent place dans ses colonnes. Les feuilletons, alors très en vogue, sont choisis dans la production régionale.

Devenu patron de presse, le fils du libraire prend une grande place dans son milieu professionnel. Il est chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'Ordre de la Couronne de Belgique, officier de l'Ordre de Léopold… Joseph Lafond disparaît subitement au sommet de sa carrière... Son fils Jean et son petit-fils Michel lui succèdent à la direction du journal.


Epilogue


En 1939, le Journal de Rouen, avec 90 000 exemplaires, figure encore au 21e rang des journaux provinciaux. Mais il va filer du mauvais coton. Pendant la guerre, il s'engage nettement dans la collaboration. Et il disparaît avec la Libération. Le 1er septembre 1944, dans l'immeuble de l'ancien Journal de Rouen, le Comité départemental de Libération installe le Normandie animé par des journalistes résistants. Affaire classée.


Joseph Barou

Sources :

Notice nécrologique de Joseph Lafond, imp. du Journal de Rouen, 1922 (aimablement communiquée par M. Emile Meunier, de Bard) ;
Histoire générale de la presse française
, P.U.F.,1975.

[La Gazette du 19 mai 2006]

En-tête du successeur du libraire Lafond,
13, rue Martin-Bernard, à Montbrison

 



Les héritiers de Gulielmum Rouillium, Lyon, 1618

Les vignettes de cette pages sont extraites de :

Imre Reiner, Das Buch der Werkzeichen,
Verlag Zollikofer & Co, St-Gallen, 1945


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