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Mélanges
L'Etoile
contre les Chasseurs :
Match amical !
Match sanglant !
En sport les rencontres amicales
ne le sont pas toujours. Et il faut accepter de perdre. Aujourd'hui
comme hier, un score peut faire l'objet de polémiques.
11 août 1918 : passionnant match de football à
Montbrison. L'équipe du 10e Chasseurs
à pied rencontre la jeune Etoile
Sportive Montbrisonnaise. Beaucoup d'engagement physique
de part et d'autre. Des maladresses aussi. Le foot est un sport tout
nouveau. Chaude ambiance et match indécis : 0 - 0. Qui triomphera
des militaires ou des pékins ?
Coup de Jarnac
Et voilà que le lieutenant
Würtz qui garde les buts des Chasseurs reçoit un
coup de tête en plein visage. Les Montbrisonnais profitent de
l'occasion et envoient la balle au fond des filets. L'arbitre ne trouve
rien à redire. 1 à 0 pour l'Etoile. Les Chasseurs ont
perdu.
Le capitaine Bousquet, chevalier de la
Légion d'honneur et Croix de guerre, assiste à toute la
rencontre. Il se retire furibond. N'est-il pas le président d'honneur
de l'équipe militaire si mal traitée ?
Pourtant le football avait eu d'heureux débuts à Montbrison.
L'Armée encourage ce sport propre "à
développer la force et l'agilité des futurs défenseurs
de la France". La Municipalité a versé
50 F de subvention pour les jeunes recrues. L'équipe militaire
a déjà rencontré une équipe à Saint-Romain-le-Puy.
Tout s'est bien passé.
Les jeunes gens de Montbrison ont formé depuis peu un club :
l'Étoile. Ils défient les Chasseurs. Et ils gagnent. C'est
insupportable !
L'officier écrit aussitôt au maire de Montbrison pour protester
:
Si le lieutenant Würtz, n'avait pas été
blessé, l'Etoile Sportive Montbrisonnaise n'aurait certainement
pas eu à marquer un but. Je lui interdis de prendre part à
toute nouvelle lutte avec l'Etoile Sportive Montbrisonnaise… Le
Match, qui ne serait d'ailleurs pas une revanche entre les deux équipes,
la séance de dimanche dernier 11 août ayant eu comme résultat
0 contre 0.
Et il intime aux journalistes d'insérer sa protestation. Et vite,
car la 10e compagnie des Chasseurs doit quitter la ville la semaine
suivante. Il est obéi.
M. le Maire calme le jeu
Le Maire, "avec sa bienveillance habituelle", approuve la
rectification. Il ajoute quelques bonnes paroles pour apaiser les deux
camps. Il assure que :
Si quelques-uns de ses jeunes concitoyens,
débutant dans la pratique des sports, ont pu céder à
la vivacité de leur âge, ils sont animés, comme
toute la population montbrisonnaise, des mêmes sentiments de reconnaissance
et de grande sympathie pour l'armée. Cette sympathie va spécialement
aux chasseurs dont l'allure alerte et fière et la tenue pendant
leur séjour à Montbrison ont fourni un si réconfortant
exemple.
Rappelons-nous que la Grande Guerre n'est pas encore achevée.
Les pioupious ne méritent que des éloges. D'ailleurs dit
la chanson : "Dans le lit de la marquise,
il y avait quatre-vingts chasseurs", alors…
Joseph
Barou
Sources : Le Journal
de Montbrison du 17 août 1918.
Pour en savoir plus : André Guillot, "Sport
à Montbrison… Autrefois", Cahier de Village
de Forez, n° 9, 2005
[La
Gazette du 31 mars 2006]

Une des premières équipes
de football de Montbrison,
celle des P'tits Fifres Montbrisonnais
dans la cour de l'école Saint-Aubrin
( avant 1914)

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