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Violences
villageoises dans les monts du Forez
à la fin du règne de Louis XIV
Le
cadre de cette étude est la châtellenie de Châtelneuf
dont le chef-lieu était le château de Fraisse. Sa
juridiction s'étendait sur les paroisses de Châtelneuf,
Saint-Bonnet-Courreau (sauf quelques hameaux situés à
l'est), Lérigneux, Roche et Essertines, le hameau de Contéol
pris sur Bard et enfin une part de Saint-Georges-en-Couzan. Pour
les confins vers l'Auvergne, la "Montagne" allait du
rif de Chorsin au nord à la Trézaillette au sud.
En 1771, Châtelneuf est réuni à la châtellenie
de Montbrison. Il s'agit d'un territoire assez représentatif
des monts du Forez, avec des hameaux disséminés,
des villages et un gros bourg : Saint-Bonnet-le-Courreau. Montbrison,
et Boën sont les villes les plus voisines.
Châtelneuf
selon l'Armorial
de
Guillaume Revel
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À
la fin du règne de Louis XIV, le royaume de France
vit une période assez sombre avec des guerres ruineuses
et des aléas climatiques qui causent une situation
économique désastreuse et des disettes.
En Forez l'année 1694 est particulièrement
dure (1) ainsi que 1709, l'année de "la grande
famine" (2). Les cours de la grenette de Montbrison
traduisent ces difficultés (3).
Le fonds Thevet (4) permet de relever quelques aspects
de la vie des habitants de la châtellenie au cours
de cette période. Cette famille de notaires de
Roche a fourni des officiers à la châtellenie.
Ses archives comportent un certain nombre de pièces
concernant cette juridiction : 245 actes datés
de 1687 à 1715, soit environ 30 années.
Ces documents portent sur de nombreux litiges de la vie
courante. Le capitaine-châtelain est le premier
officier de justice auquel s'adressent les justiciables.
Après cette première instance, suivant la
gravité des faits, l'affaire est portée
au bailliage. |
Par
grandes catégories nous relevons :
- 106 jugements, sentences, ordonnances ;
- 48 plaintes, informations, procédures, instances ;
- 15 exploits, assignations ;
- 21 nominations de tuteurs ;
- 13 inventaires.
Dans cette masse de documents se trouve une dizaine de cas de
violences qui nous paraissent assez significatifs. Leur gravité
est très variable allant de la simple imprudence à
la tentative d'assassinat en passant par les injures, coups et
blessures. Relevons quelques affaires significatives.
Quelques
cas significatifs
En ramenant les vaches de la montagne de Bazanne (5)
Le 6 octobre
1694, Estienne Grobière,
domestique de Jean Durand, laboureur du Bouchet, paroisse de Roche,
se présente devant le juge capitaine-châtelain de
la châtellenie royale de Châtelneuf, M. Joseph Mathieu
Henrys d'Aubigny (6), seigneur de Chavassieu (Lérigneux).
Il déclare que :
Venant sur les quatre heures du soir de mener paistre les bestiaux
de son maître dans la montaigne de Bazanne et passant dans
le chemin appellé le chemin Rumieux pour retirer lesdits
bestiaux dans le jas appellé de Pivadan appartenant audit
Durand, quelques unes des vaches du troupeau qu'il conduisait
avec Jean Durand se seraient échappé du chemin et
seraient entrés dans un pasquier appelé les Saignes
joignant au susdit chemin, despendant du domaine de Genestou.
Le plaignant a fait, dit-il, son possible pour les faire sortir
de là, mais c'était difficile car le domaine n'est
pas clos. Alors survient Mathieu Chalas, le fermier du domaine
tout en colère, en criant et
blasphémant le saint nom de Dieu, disant : pourquoi laisses-tu
aller ton bestail dans nos pasquiers et en mesme temps se seroit
jetté sur luy à coups de baston
Étienne Gourbière est frappé dessus
le bras droit et blessé en trois endroits dont il y a grande
contuzion et blessé à la tête à playe
ouverte
Jean Durand s'enfuit. Tout ensanglanté lui aussi il arrive
à six heures du soir chez Pierre Marut, maître chirurgien
à Roche, pour se faire soigner. Son domestique s'en va
porter plainte.
Cinq témoins sont entendus. Il s'agit de trois laboureurs
de Roche : Estienne Chavanis, de la Fougère, Mathieu et
Claude Durand du Bouchet et de deux bergères qui gardaient
leurs brebis : Marguerite Prudhomme, au service de Georges Griot
et Marie Durand, fille de Mathieu Durand.
Tous confirment l'absence de clôture et que Gourbière
et son maître ont été frappés à
coup de bâton alors qu'ils demandaient pardon pour cette
intrusion de leurs animaux. Un certificat du chirurgien confirme
les blessures.
L'affaire paraît claire. Le juge décrète que
l'information soit transmise au procureur du roi et qu'il y ait
prise de corps à l'encontre de Mathieu Chalas. Ses biens
ne pouvant être saisis, le fermier irascible est appréhendé.
Violences
au bord du Vizézy (7)
La Guillanche, paroisse d'Essertines-en-Châtelneuf, le 22
septembre 1695. Sur les trois ou quatre heures de l'après-midi,
Jeanne Vial, femme de Georges Jouanin, charpentier du village
de la Guillanche revient de son moulin. Elle est accompagnée
de sa fille Catherine Jouanin.
Alors que les deux femmes arrivent à la Guillanche, sur
le chemin en dessous du jardin,
elles sont vivement prises à partie par Georges et Jeanne
Pignen, sans doute le frère et la sur. Les agresseurs
se jettent sur la mère et la terrassent. La jeune Catherine
essaie en vain de les séparer.
Alors Anthoine Archimbaud sort d'une grange toute proche. C'est
le mari de Jeanne Pignen. Il était en train de battre du
seigle et tient encore son fléau à la main. Loin
de calmer les choses, il se mêle à la bagarre. Il
se précipite sur Jeanne Vial lui mettant les
deux genoux sur l'estomacq et une main au gozier pour l'estrangler.
Il l'aurait sans doute fait si Catherine n'avait crié au
secours.
Pour achever la besogne, Jeanne Pignen lui donne divers coups
entre autres un à la tête dont grosse
effuzion de sang est sortie. Les voisins sortent. Mais
trop tardivement. La mère et la fille sont presque
mortes sur la plasse. Il y a eu à cause des
coups grande effuzion de sang.
Jeanne Vial en a même par la bouche
regorgé une quantité extraordinaire.
La mère et la fille portent plainte devant le juge et capitaine-châtelain
de la châtellenie qui prend acte. Il entame une information
contre les agresseurs. Un rapport sur les blessures des plaignantes
est demandé au sieur Gantin, maître chirurgien juré
de Montbrison.
L'information est presque aussitôt ouverte. Trois témoins
assignés par l'huissier Dutroncy, comparaissent. Ils prêtent
serment la main levée à
Dieu et assurent qu'ils ne sont ni
parents, ennemis, domestiques ni redevables des parties
en présence.
Le premier témoin est Perrine Janois, 35 ans, veuve d'Anthoine
Fouin, laboureur de la Guillanche. Au moment des faits, elle allait
quérir du bois et se
trouvait dans la pente au-dessus des maisons du hameau. De là
elle ouït du bruit et des femmes
qui criaient alarme secours. Elle a reconnu les agresseurs
mais ne sait pas précisément par qui les victimes
ont été frappées.
Marie Fournier, 30 ans, est servante chez le granger de la Guillanche.
Quand l'incident éclate, elle était dans la maison,
occupée à porter des pois
[à] sécher
au grenier. Étant dans l'escalier elle aussi
a entendu les femmes crier : alarme secours,
Georges Pignen et Anthoine Archimbaud m'assomment.
Et la voix d'un homme qui disait : allons,
allons. Elle prévient sa maîtresse pour
lui demander de les secourir. La maîtresse sort et en revenant
confirme que les agresseurs sont Georges et Jeanne Pignen et Anthoine
Archimbaud. Elle dit aussi avoir entendu, en plusieurs autres
rencontres, les agresseurs proférer des menaces à
l'encontre de Jeanne Vial et sa fille.
Le dernier témoin est Claude, sans nom patronymique, un
garçon de 15 ans habitant du hameau. Il dit qu'il était
absent du village mais qu'il sait bien que les accusés
étaient en colère contre les deux femmes. Quinze
jours plus tôt, il a vu les plaignantes se faire battre
et maltraiter alors qu'elles étaient près de leur
moulin où elles avaient dû se
fermer pour leur échapper.
L'agression était, semble-t-il préméditée.
Voies de fait avec blessures sérieuses, c'est presque un
assassinat. Quel a été la cause de cette inimitié
durable qui s'est transformée en grande violence ? Nous
n'en savons rien. L'affaire s'arrête là pour la juridiction
locale de Châtelneuf. Cette première enquête
faite, M. Henrys transmet l'affaire au procureur du roi. D'autres
juges prennent alors les choses en main.
Bagarre à coups de
fléau et de faucille à Trécisse (8)
Le 2 octobre 1698, Me Joseph Mathieu Henrys, capitaine châtelain,
juge ordinaire et lieutenant civil et criminel de la châtellenie
de Châtenelneuf reçoit la visite, à 5 heures
du soir, en son hostel de Chavassieu
d'Estiennette Néel, fille de Jean Chanal Néel, laboureur
de Loibe, paroisse de Saint-Bonnet-le-Courreau.
Étiennette déclare que son père a été
battu et maltraité à Trécisse, un hameau
de Saint-Bonnet-le-Courreau, le matin même. Blessé,
il s'est fait transporter chez Pierre Marut, maître chirurgien
à Roche pour être panser
et médicamenter. Il ne peut se déplacer.
Elle demande donc que le juge se rende auprès de lui pour
entendre sa plainte. C'est ce que fait aussitôt M. Henrys
en compagnie de Thevet, son greffier, et de Pierre Ras, huissier.
Au bourg de Roche, ils se rendent chez Pierre Marut. À
l'étage de la maison du chirurgien, au-dessus
de la cuisine, se trouve le blessé, un homme
de 60 ans environ. Jean Chanal Néel, est alité,
gravement blessé. Il porte une large plaie à la
tête et souffre de multiples contusions au dos, à
un bras et à une jambe.
Il accuse tous les membres de la famille Arnaud, de Trécisse
: Jean Arnaud, son fils Pierre, le valet ainsi que des
femmes et filles de la maison.
Le capitaine châtelain recueille la plainte et, dès
le lendemain 3 octobre, entend les témoins. Ils sont au
nombre de sept, tous habitants de Trécisse : Michel Dupuy,
Mathieu Desmier et son fils Jean, Anthoinette Simon femme de Laurent
Gorand, André Gorand fils de Laurent Gorand, Jean Cogniassy
et Pierre Orizet.
Avec leurs témoignages, il est possible de reconstituer
les faits. Tout s'est passé au petit jour, vers sept heures
du matin. Jean Chanal Néel s'est rendu de Loibe à
Trécisse pour y battre des gerbes qu'il garde dans une
grange de ce hameau. Sa fille Étiennette l'accompagne en
conduisant un petit troupeau : deux vaches, une
brave (9), un mulet et une ânesse. Ce bétail
va paître dans un pré voisin de la grange, appelé
"le pré des Mures".
Il a été vendu à Jean Chanal Néel
en 1692 mais il y a eu une contestation. Elle a été
réglée en 1696, deux ans plus tôt, par une
sentence du capitaine châtelain pourtant l'affaire n'est
pas close. Et ce pré, semble-t-il, est alternativement
exploité par Jean Arnaud et par lui-même, une année
l'un, la suivante l'autre.
Jean Arnaud aperçoit les bêtes de Chanal Néel
paissant dans le pré des Mures. Armé d'une "esguillié"
(10), il s'y rend pour les chasser. Étiennette qui surveille
les animaux est grimpée dans un arbre. Elle s'occupe à
couper des rameaux feuillés qui serviront de fourrage d'appoint
pendant l'hiver. Une altercation suit qui dégénère
vite.
Jean Chanal sort de la grange et s'arme de deux cailloux. Il les
jette à Arnaud qui en reçoit un à l'épaule.
Il crie à sa fille de descendre de l'arbre et de se munir
de pierres. Côté Arnaud, Pierre, le fils cadet de
Jean, et le valet, Jean Ché, arrivent à la rescousse.
Jean est armé d'une serpe ou volame
(11)
, le valet d'un escoussoux (12)
. Viennent encore les "femmes
et filles de la maison" : Marie Durand, la belle-fille,
et Catherine Arnaud, toutes deux tenant des pierres.
Jean Chanal est frappé à coups de fléau,
d'aiguillon et de pierres. Pierre Arnaud blesse à mort
l'ânesse d'un coup de faucille sur le dos. Jean Chanal est
gravement blessé à la tête. Il se plaint d'avoir
le bras cassé. Le chirurgien de Roche constate une large
plaie à l'occipital, des contusions au dos, au bras et
à la jambe. La guérison sera longue vu l'avancement
de son âge. Il a 60 ans, l'âge d'un vieillard
au XVIIe siècle.
Pour cette bagarre spontanée qui oppose deux familles qui
ont un contentieux, les torts semblent partagés. Les blessures
sont sérieuses, chacun ayant utilisé comme armes
ce qui lui tombait sous la main : pierres, aiguillon et des outils
redoutables : fléau et faucille. Cette instruction faite,
M. Henrys la transmet au substitut du procureur du roi de Montbrison.
Un malheureux coup de fusil (13)
Châtelneuf, samedi 17 septembre 1699. Messire Claude Dubruc
(14) sort de la cure de Châtelneuf vers deux heures de l'après-midi.
Ce prêtre de trente ans est le curé de la paroisse.
Le matin, il a dit la messe dans la petite église au pied
des ruines du château. Il a appris que son oncle, qui est
curé de Saint-Georges-en-Couzan, et qui se nomme aussi
Claude Dubruc (15), doit lui rendre visite. Comme il souhaite
l'honorer, il se met en chasse avec son fusil et son chien pour
tâcher de tuer quelque grive pour régaler son dit
oncle. Ses pas le dirigent vers Saint-Bonnet-le-Courreau.
L'église
de Châtelneuf
(dessin de Félix Thiollier,
Forez Pittoresque et Monumental)
|
Pas de gibier mais son attention est attirée par
un rapace, une aigle, dit-il. Il suit un moment le vol
du rapace. Arrivé au bois appelé la Goutte
de Plagnieu, au-dessus du village de Chavanne, il entend
une grive qui crie au sommet d'un arbre fort épais.
Croyant que c'estoit l'aigle qu'il avoit poursuivi qui
l'avoit prise et la faisoit crier et croyant voir les
ailes de la dite aigle qui battoient, il tire son coup
de fusil. Il court ensuite au pied de l'arbre s'imaginant
de voir tomber ladite aigle.
Grande est sa surprise quand il voit un jeune homme descendre
de l'arbre en tenant une grive vivante. Il comprend sa
méprise. Il a tiré sur Mathieu Forestier
qui, au faîte d'un alisier, relevait une grise prise
dans un lacet de crin. Le garçon est blessé
au bras droit et perd son sang.
Consterné, Claude Dubruc aide le blessé.
Il l'accompagne jusqu'à la lisière du bois.
Puis voyant qu'il pouvait marcher seul, il prend les devants
pour chercher des secours en la personne de Nicolas de
Beauvais, chirurgien et pharmacien
de Saint-Bonnet. Le blessé arrive au village. Maître
Beauvais qui l'attendait le fait mettre dans un lit et
panse ses blessures. Il a reçu trois plombs au
bas de la poitrine et un dans la main droite. Le curé
de Châtelneuf, très fâché de
l'accident, promet de satisfaire
à tous les frais jusqu'à parfaite guérison.
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Simple accident de chasse, l'affaire peut en rester là.
Cependant, à la requête de Mathieu Forestier, une
information est ouverte. Le curé Dubruc comparaît
le 19 octobre 1699 devant Henrys d'Aubigny, juge et capitaine
châtelain de Châtelneuf dans l'auditoire de Saint-Bonnet-le-Courreau.
L'interrogatoire du prêtre apporte quelques précisions.
Le juge s'étonne de voir un ecclésiastique porter
un fusil et chasser. Claude Dubruc répond qu'il n'a aucune
compagnie car il habite Châtelneuf où il n'y a
que son église et sa cure. Le château voisin est
ruiné et, un peu en contrebas, se trouve le hameau de
Fraisse. Les temps étant peu sûrs, il a un chien
pour garder sa maison. De plus il a obtenu de Monseigneur le
comte de Verdun lieutenant du roi pour la province de Forez
la permission de porter le fusil et
de chasser pour se délasser et lui servir de récréation
après avoir fait ses offices et employé une partie
du temps à l'étude. Claude Dubruc confirme
qu'il n'avait pas vu le garçon dans l'arbre et qu'il
s'agit d'un accident malheureux.
Il se trouve que le blessé est le jeune frère
de Pierre Forestier (16), prêtre et vicaire à Saint-Bonnet-le-Courreau
. Curieusement le juge demande si le curé de Châtelneuf
n'a pas eu quelque querelle avec son confrère de Saint-Bonnet
ou avec ses deux frères Jean et Mathieu. Claude Dubruc
répond que non et qu'il est même bon ami avec lui.
Le juge demande encore si Mathieu Forestier s'est plaint qu'on
lui eût tiré le coup de fusil malicieusement.
Le curé répond que devant témoins, le blessé
a reconnu plusieurs fois
qu'il l'avait fait innocemment
et qu'il
le pardonnait quand bien même il viendrait à mourir.
Ce coup de fusil trahirait-il une hostilité déguisée
?
Les témoins sont au nombre de huit. Aucun n'a vu les
faits mais plusieurs assurent qu'il s'agit d'un simple accident.
Maître
Jean Forestier, notaire royal à Saint-Bonnet-le-Courreau,
a vu le curé de Châtelneuf avec la victime chez
le chirurgien. Il assure qu'il paraissait très fâché
de ce qui était arrivé et assurait qu'il paierait
tout ce qui faudrait.
Jean Forestier, 20 ans, laboureur du bourg de Saint-Bonnet était
avec son frère Mathieu. Ils chargeaient du bois dans
un char tout près des lieux. Ils ont entendu le coup
de feu mais n'ont pu voir qui avait été touché.
Demoiselle Jeanne Jacquette, 23 ans, parente d'Anthoine Jacquette
(17), curé de Saint-Bonnet-le-Courreau, rapporte qu'elle
a rencontré Claude Dubruc et l'a vu fondre en larmes
à cause de l'accident qui est survenu. Elle est aussi
allée chez le chirurgien et confirme avoir entendu plusieurs
fois Mathieu Forestier dire que le coup de fusil avait été
tiré par mégarde et qu'il pardonnait à
Claude Dubruc.
Marie Meyminsat , 45 ans, femme de Nicolas de Beauvais, chirurgien
du bourg de Saint-Bonnet a vu dans sa maison le curé
de Châtelneuf versant des larmes
abondamment et témoignant le dernier chagrin de l'accident.
Louise Jay, 20 ans, fille de Mathieu Jay, gardait ses brebis
près de Chavanne. Elle a vu passer Mathieu Forestier
qui se plaignait d'avoir été blessé par
un coup de fusil tiré innocemment
et par mégarde sans préciser par qui.
Jeanne Martin, 32 ans, veuve de Claude Gonnard, du bourg de
Saint-Bonnet, conduisait aussi ses chèvres près
de Chavanne. Elle a vu Mathieu Forestier avec sa main ensanglantée.
Marguerite Du Sapt, 16 ou 17 ans, fille d'Anthoine Du Sapt,
de Chavanne gardait le bétail près du bois de
la Garde. Elle a aussi vu le blessé qui ne lui a rien
dit.
Enfin Pierre Chambon, valet d'Anthoine Durand de Chavanne était
dans la maison de son maître. Occupé à chauffer
le four pour cuire le pain, il n'est pas sorti quand il a entendu
le coup de feu.
Claude Dubruc obtient le désistement de Mathieu Forestier,
par un acte passé devant Forestier, notaire à
Saint-Bonnet, le jour même de l'interrogatoire. Il paraît
bénéficier d'importantes protections. Deux de
ses confrères sont présents : Simon Pactier, docteur
en théologie, curé de Saint-Pierre de Montbrison
et Anthoine Jacquette, curé de Saint-Bonnet-le-Courreau.
Le premier, titulaire d'une vieille paroisse de la ville représente
la hiérarchie, le deuxième est le curé
de la paroisse de la victime.
Finalement, Rival, substitut du procureur du roi reconnaît
que Pierre Dubruc a blessé Mathieu Forestier par mégarde
et innocemment en croyant tirer une
aigle ou milan. Comme, suivant le rapport du chirurgien,
les blessures sont légères et attendu la qualité
du sieur Dubruc, il conclut à un ajournement.
S'agissait-il vraiment d'un accident ? Rien ne semble mettre
en cause, en effet, la sincérité du curé
de Châtelneuf. Pourquoi la victime a-t-elle voulu porter
plainte après avoir, semble-t-il, vraiment pardonné
cette grave maladresse ? Quel rôle a eu Pierre Forestier,
le vicaire de Saint-Bonnet, frère de Mathieu ? Il s'agit
probablement d'une question d'intérêt : obtenir
quelques livres de dommages
À moins qu'il y ait
d'autres éléments passés sous silence par
les uns et les autres.
Une chandelle allumée trop tôt au cabaret de Jean
Chavanis (18)
26 juillet 1706. Michel et Antoine Carton, sont deux frères,
laboureurs du village de Chavanne, à Saint-Bonnet-le-Courreau.
Ils s'entendent très bien. Et ce dimanche de la fin juillet,
Antoine, après vêpres, invite son frère
à boire à cause de l'amitié
qu'ils ont l'un pour l'autre. Ils se rendent chez
Georges Chavanis, un tisserand qui est aussi "hoste"
au bourg de Saint-Bonnet-le-Courreau.
Les deux frères vident quelques pots. Ils restent à
souper et s'attardent au cabaret jusqu'à nuit close.
Arrive le moment de se retirer. Le cabaretier fait le compte
: 9 sols 9 deniers. C'est Antoine qui paie. Il "jette"
sur la table 9 sols 6 deniers. Il manque 3 deniers.
Une vive querelle commence. Jean Chavanis réclame son
dû, arguant de ce qu'une chandelle a été
allumée et a augmenté la dépense. Antoine
refuse de compléter la somme et souffle la chandelle
"par malice".
Des mots on passe vite aux coups.
Antoine Carton aurait saisi un objet en bois, "un
pilier" et aurait frappé Jean Chavanis
"au col
par derrière". Le patron du cabaret
aurait alors pris Antoine par les cheveux et l'aurait frappé
au visage avec un chandelier entraînant un saignement
de nez. La vue du sang attise la colère des uns et des
autres. Antoine Chavanis reçoit l'aide de sa femme, d'un
compagnon tisserand et d'un apprenti. Michel Carton est frappé
au front avec un pot de terre "qui
était sur la table". Les deux
frères Carton sont rossés à coups de pied
et de poing puis jetés dehors sans façon.
Le lendemain, les frères Carton se rendent à Chavassieu,
paroisse de Lérigneux, pour porter plainte devant le
sieur Henrys, juge capitaine châtelain. Qui a commencé
? Le juge entend, bien sûr, deux versions.
Les Cartons assurent que le cabaretier de Saint-Bonnet est accoutumé
à de semblables violences.
Georges Chavanis qui comparaît devant M. Henrys le jour
même au bourg de Saint-Bonnet-le-Courreau prétend
avoir été maltraité. Lui aussi porte plainte
pour violences contre les deux clients mauvais payeurs. Le motif
est futile : l'action de l'alcool a été déterminante,
en plus sans doute, de vieilles inimitiés.
À Saint-Bonnet-le-Courreau, un dimanche après
les vêpres (19)
L'affaire de l'été 1707 oppose deux notables du
bourg de Saint-Bonnet-le-Courreau. Dame Françoise Valézy,
veuve de Pierre Rival (20), écuyer, s'oppose à
Me Balthazard Desmier, praticien de Saint-Bonnet-le-Courreau,
ancien notaire et commissaire à terrier.
Écoutons la plaignante. Le dernier dimanche d'août,
au bourg de Saint-Bonnet-le-Courreau, à la sortie des
vêpres, étant à l'entrée de la cour
de sa maison, elle a été attaquée par Balthazard
Desmier. Il lui a dit plusieurs jurons
atroces, la traitant de bougresse, putain, chienne et lui disant
qu'elle avait fait un bastard, lequel elle avait jeté
dans un étang.
Françoise Valézy répond à ces insultes.
Desmier essaie de force d'entrer dans la cour. Anthoinette Valézy,
la servante de Françoise, s'interpose mais en vain. Desmier
saisit une pierre et frappe Françoise plusieurs fois
à la tête. Elle tombe à terre et reçoit
encore quelques coups de pied. Sans l'assistance de voisins
qui accourent au bruit il l'aurait
laissée sur la place.
Le 3 août la servante se rend à Montbrison pour
porter plainte. Dès le lendemain l'affaire est instruite.
Au bourg de Saint-Bonnet-le-Courreau, le 4 août 1707 Anthoine
de La Valette, avocat en parlement et vice-gérant de
la châtellenie de Châtelneuf, fait comparaître
les témoins.
Ils sont dix et beaucoup apportent quelques détails sur
la confrontation qui a eu lieu sur la voie publique.
Émerancienne, 25 ans, femme de Pierre Arnaud, laboureur
au bourg, a vu les plaignantes prendre une pierre pour la jeter
à Desmier qui jurait et blasphémait, disant qu'il
voulait la tirer de sa maison avec
un bechu (21).
Pierre Arnaud, 42 ans, laboureur au bourg a entendu la servante
être traitée de bastarde.
Marie Meyminsat, environ 60 ans, veuve de Nicolas de Beauvais,
chirurgien à Saint-Bonnet, les a vus se jeter des pierres
de part et d'autre.
Anthoine Monchaud, 70 ans, laboureur de Bucherolles dit que
Desmier menaçait de casser les vitres et traitait Françoise
Valézy de bougresse, ivrognie[sse],
putain
Un certain moment, Françoise
tenait Desmier par la cravatte.
Peu après la dame est par terre et crie au secours alors
que la servante jette des pierres.
Pierre Orizet, 40 ans, laboureur à Bucherolles, n'a vu
rien de plus.
Barthélemy Orizet, 30 ans, de Bucherolles a entendu Desmier
la menaçant de la passer dehors et de la traîner
avec un bechu.
Antoine Dumas, 55 ans, de Bucherolles se souvient que des pierres
ont été jetées mais qu'il y avait quantité
de gens qui l'empêchaient de bien voir.
Joseph Bouebieu, 30 ans, de Bucherolles, a vu Desmier sortir
du cabaret de la veuve Lagoutte et se quereller avec la servante.
Celle-ci a pris une pierre qu'elle a jetée a Desmier
qui n'a pas été touché. C'était
après vêpres mais Me Desmier avait apparemment
prié au cabaret.
Bonnet Chavani(s), 50 ans, de Bucherolles, a vu Françoise
Valézy gisant au sol.
Et Jean Moulhaud, 26 ans, de Bucherolles, précise que
c'est à cause d'un coup de poing reçu à
la tête
Noël Berger, 48 ans, de Chavanne, a attendu Desmier la
traiter de garce et l'a vu frapper avec une pierre.
Dame Françoise Valézy veuve Rival s'alite chez
elle et fait appeler Claude Blanchard, maître chirurgien
juré à Montbrison. Il la visite et écrit
son rapport. Elle souffre d'une plaie
ouverte sur le pariétal de la longueur d'un doigt et
demi et de la profondeur d'un demi doigt
plaie qui ne
pourra être guérie que dans une quinzaine de jours.
À son avis, cette plaie peut avoir
été faite par des coups contondants comme bâton
et autres instruments semblables ou pierres.
L'affaire est sérieuse : injures publiques, blessures
graves. L'ordre public a été troublé, les
protagonistes sont des notables. Le 5 août, M. de la Valette
ordonne :
Desmier sera conduit sous bonne et sûre garde aux prisons
de Montbrison attendu qu'il n'y en a aucun[e] autre plus prochain[e],
attendu qu'il n'y en a aucun[e] en état dans la châtellenie
enjoint au concierge de le recevoir moyennant salaire
Nous ne savons pas la cause de l'affaire ni comment elle s'est
conclue. Plusieurs remarques viennent à l'esprit. La
violence n'est pas l'apanage de paysans ignorants. Ici, elle
concerne des notables, gens de loi proches de la petite noblesse
qui parlent crûment et agissent avec brutalité.
Cet éclat n'était probablement qu'une manifestation
de haines anciennes et tenaces.
Guet-apens sur le chemin de Saint-Bonnet-le-Courreau (22)
Montbrison, 15 novembre 1711, Jean Vernet, laboureur de Saint-Bonnet-le-Courreau
porte plainte devant Jean Duperey, conseiller du roi et vice-gérant
de la châtellenie de Châtelneuf. De vieilles haines
ressurgissent. Sa déclaration est circonstanciée.
Il affirme que le jour de la fête de saint Simon (28 octobre),
Jean Rolland, fils d'autre Jean Rolland,
un laboureur de Fraisse, a tué son chien d'un propos
délibéré, sans qu'il lui fit aucun mal
en attendant assure Jean Vernet que
ledit Rolland fils trouveroit occasion de lui en faire autant.
Jean Vernet est persuadé qu'il est menacé de mort.
Et il indique pour quel motif :
[Cela] provient d'une haine secrète
que le père et fils Rolland ont contre lui au sujet de
la sentence qu'il a obtenu au bailliage de Forez contre ledit
Rolland père pour la restitution de la dot qu'il a reçu
du suppliant [Jean Vernet].
Il s'agit donc d'une première vengeance. Une autre va
suivre. Quinze jours plus tard, le 14 novembre, ayant appris
que Jean Vernet s'était rendu à Montbrison pour
livrer du bois de chauffage au conseiller Staron, Jean Rolland
fils lui a tendu un guet-apens.
Il serait allé sur le grand chemin de Courreau à
Montbrison dans un petit bouquet de bois avec un fusil chargé
pour l'attendre alors qu'il s'en retournait
en compagnie d'un voisin qui était venu lui aussi livrer
du bois. Et environ les cinq heures du soir il auroit tiré
un coup de fusil chargé à balle croyant de tuer
Vernet. Il se trouva heureusement que le coup toucha une vache
de l'attelage qui fut grièvement blessée. Aussitôt
le coup tiré, Jean Rolland s'enfuit par les vallons.
Selon le plaignant il
s'agit d'un gué a pan qui mérite punition corporelle.
Le vice-gérant de la châtellenie ordonne l'arrestation
de Jean Rolland pour être conduit en prison. Il fait examiner
aussi la vache afin que soient confirmés les dires de
Jean Vernet.
Les experts désignés sont deux vieux paysans :
Pierre Mais, 73 ans et Michel Masson, 72 ans, laboureurs du
village des Mures, à Saint-Bonnet-le-Courreau. La pauvre
bête, du côté gauche, est criblée
de plombs entre chair et cuir depuis la tête jusqu'aux
cuisses. Leur rapport est net. Ces blessures ne peuvent provenir
que d'un coup de fusil. L'arme pourtant n'était pas chargée
à balle comme le prétend Vernet. Les blessures
infligées ne permettent pas de savoir si la vache va
guérir ou périr. Le père et l'oncle de
Jean Rolland sont sommés de comparaître. Ils affirment
que l'accusé n'est pas chez eux.
L'affaire est particulièrement grave. Un différend
pour des questions d'intérêt à propos d'une
dot a entraîné des menaces de mort et une tentative
d'assassinat. Jean Rolland fut-il retrouvé ? Nous ne
savons pas, malheureusement, la fin de cette histoire.
Pour
conclure
La
justice s'exerce assez rapidement, du moins pour la première
phase, celle qui se déroule sur place. Aussitôt
prévenu le juge prend les choses en main. Il n'hésite
pas à se déplacer pour aller entendre un plaignant
blessé. L'enquête paraît être faite
avec sérieux : de nombreux témoins sont entendus,
des experts nommés, des certificats produits. Évidemment
ensuite, si l'affaire est sérieuse, elle s'en va à
Montbrison. Et là, en ville, dans le petit monde des
gens de justice, tout peut s'éterniser. D'ailleurs justice
et police disposent de très faibles moyens (23).
Les mobiles, pour ce que nous en savons, nous paraissent souvent
légers : des bêtes qui broutent l'herbe du voisin,
une chandelle allumée trop tôt
Mais ils sont
très certainement soutenus par des rivalités et
une hostilité durable. Cette haine qui couve entre certaines
familles de villageois transparaît particulièrement
dans trois cas : la rixe de la Guillanche, l'attaque de la dame
Rival à Saint-Bonnet-le-Courreau et surtout le guet-apens
tendu à Jean Vernet sur le chemin de Montbrison à
Courreau. Dans cette dernière affaire il y a une question
d'intérêt liée à un projet matrimonial.
Jean Vernet, de Saint-Bonnet, a obtenu que Jean Rolland père,
de Fraisse, soit condamné par la justice à rembourser
une dot. Son fils cherche à le venger de cet affront.
Il tue d'abord son chien puis tente de l'assassiner. La préméditation
est bien là.
Ces diverses affaires sont d'une gravité très
inégale. Elles vont de la simple imprudence à
l'intention délibérée de tuer. Pourtant
dans la majorité des cas, il n'y a pas, semble-t-il,
de préméditation. Il s'agit le plus souvent d'un
brusque coup de colère provoquée fortuitement.
Après de vives paroles, les protagonistes passent aux
coups. Coups de poing, coups de pied puis utilisation de la
première chose qui tombe sous la main pour servir d'arme.
Une pierre est ramassée sur le chemin. L'outil est utilisé
pour se battre : aiguillon, fléau, faucille. Au cabaret,
cruche et chandelier entrent en action
On se bat en famille. Le valet, la servante, l'apprenti volent
au secours des maîtres. Les femmes participent activement.
Le tempérament des montagnards foréziens était,
semble-t-il, assez vif. L'alcool joue aussi son rôle.
Les frères Carton ont bu toute la soirée chez
l'hôte Chavanis. Balthazard Desmier sort du cabaret quand
il agresse la dame Rival. Les armes véritables n'apparaissent
qu'une fois si l'on excepte le cas du curé chasseur de
Châtelneuf. Seul Jean Rolland fils utilise un fusil pour
tendre une embuscade. Dans cette dernière affaire on
s'approche d'ailleurs de la vendetta. Mais c'est un cas particulier.
Que peut-on penser de ces divers cas de violence ? Notre étude
est limitée et, de plus, la justice n'intervient pas
dans tous les cas. De nombreuses affaires sont traitées
directement au sein du village. Les autorités sont laissées
à l'écart, la communauté des habitants
gérant souvent elle-même ses conflits par compromis.
Il serait donc hasardeux de conclure. Disons cependant que les
habitants des monts du Forez donnent plutôt l'image d'une
population rustique qui vit dans de rudes conditions. Elle est
habituellement paisible mais sujette, de temps à autre,
à quelques fortes sautes d'humeur, c'est le moins qu'on
puisse dire.
(1) Cf. l'ouvrage de l'abbé Jean Canard,
Météorologie ancienne, imprimé
par l'auteur, 1959 : "Cette année 1694 a esté
une année de famine : le bled a valu six livres le
bichet. Grande mortalité et grande guerre" (registres
paroissiaux de Marcoux).
(2) Jean Canard : "L'hiver de l'année mil sept
cent neuf fut si violent que la récolte pendante par
racine gela
(registres paroissiaux de Chazelles-sur-Lyon",
op. cit.
(3) En 1707, le froment vaut 1 livre 1 sol le
bichet. Il passe à 2 livres 9 sols en 1709 (130 % d'augmentation)
; le seigle passe de 14 sols (en 1707) à 1 livre 18
sols (en 1708) soit une hausse de 170 %, Esvaluations de
la grenette de Montbrison, relevé de 1699 à
1734, papiers de la famille Thevet, archives privées.
(4) Archives privées. Ce fonds comporte 521 pièces
ou liasses de pièces.
(5) Information pour Étienne Gourbière,
domestique de Jean Durand, laboureur du Bouchet, paroisse
de Roche, contre Mathieu Chalas, fermier du domaine du Genétou,
paroisse de Lérignieu, du 6 octobre 1694, signée
Henrys, et Thevet, greffier ; fonds Thevet, archives privées.
(6) Joseph-Mathieu-Léonard, Henrys seigneur de Chavassieu
puis d'Aubigny, époux de Marie-Anne Grandon, décédée
le 18 mars 1728.
(7) Information pour Jeanne Vial contre Anthoine Archimbaud
du 22 septembre 1695, signée Henrys, et Thevet,
greffier ; fonds Thevet, archives privées.
(8) Information à la requête de Jean Chanal
Néel, marchand du village de Loibe, Saint-Bonnet-le-Courreau
contre Jean Arnaud de Trécisse, Saint-Bonnet-le-Coureau,
du 3 octobre 1698, signée Henrys ; fonds Thevet, archives
privées.
(9) Une brave : une jeune vache qui n'a pas encore
vêlé.
(10) Esguillée
: aiguillon pour conduire les bufs.
(11) Volame : grande faucille utilisée pour
la moisson.
(12) Escoussoux : fléau.
(13) Procédure à la requête de Mathieu
Forestier contre Claude Dubruc, prêtre, curé
de Châtelneuf ; châtellenie royale de Châtelneuf,
1699 (liasse) ; fonds Thevet, archives privées.
(14) Claude Dubruc nommé curé de Châtelneuf
le 13 novembre 1697 succède à Jean Monginot
qui avait été nommé le 20 août
1696. Il reste curé de la paroisse jusqu'à la
nomination de Pierre Bartholin le 29 octobre 1703.
(15) Claude Dubruc, oncle, avait été nommé
curé de Saint-Georges-en-Couzan le 8 août 1702.
(16) Pierre Forestier succède à Jean Démier
en devenant curé de Saint-Bonnet-le-Courreau le 7 mars
1705. Il reste en fonction jusqu'au 18 février 1735.
(17) Antoine Jacquette, nommé curé de Saint-Bonnet-le-Courreau
le 15 novembre 1687 à comme successeur son vicaire,
Pierre Forestier, nommé curé le 7 mars 1705.
(18) Plainte de Michel et Antoine Carton, laboureurs de
Chavanne, Saint-Bonnet-le-Courreau contre Jean Chavanis,
du 26 juillet 1706 ; fonds Thevet, archives privées.
(19) Information pour dame Françoise Valézy,
veuve de Pierre Rival, écuyer, contre Balthazard Desmier,
commissaire à terrier à Saint-Bonnet-le-Courreau
du 4 août 1707 ; signé Antoine de la Valette,
châtellenie royal de Châtelneuf ; fonds Thevet,
archives privées.
(20) Nous pensons que Pierre Rival (né le 8 novembre
1641) pourrait être l'un des fils de Jacques Rival (né
le 5 août 1607), seigneur de la Bruyère, la Tuilière,
conseiller du roi, et de Jeanne Sourley.
(21) Bechu : sorte de pioche aux dents recourbées
pour tirer le fumier.
(22) Information pour Jean Vernet, laboureur des Mures,
paroisse de Saint-Bonnet-le-Courreau contre Jean Rolland de
Fraisse, 1711 [liasse] ; fonds Thevet, archives privées.
(23) En 1720, dans la généralité
de Lyon (Lyonnais-Forez-Beaujolais), la maréchaussée
ne compte que 15 brigades de 15 hommes chacune.
(Communication
à la Diana, novembre 2009, Bulletin, tome LXIX,
p. 13-32, 2010)
Rixe
de paysans
(détail d'un tableau de Bruegel
l'Ancien)
Cours de la grenette de Montbrison (1699-1724)
- fonds Thevet, archives de la Diana
textes
et documentation : Joseph Barou
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Mis
à jour le 3 juillet 2010
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