La
fondatrice de l'ordre se nomme Anne-Marie Quinon. Elle est née
le 8 septembre 1799 à Saint-Priest dans la banlieue de Lyon.
sixième enfant d'une famille de petits commerçants.
Outre
leur présence à la maison d'arrêt, elles avaient
beaucoup d'autres activités. On les rencontrait au "Bureau
de bienfaisance municipal" dans leur maison du Calvaire, distribuant
aux indigents de la soupe et des bons de pain... On les voyait aussi
à l'église Saint-Pierre où elles accomplissaient
diverses tâches matérielles, celle de chaisière
en particulier... Mais elles excellaient aussi à l'ouvroir
où elles initiaient les jeunes filles à des travaux
de broderie et de lingerie...
La
"Providence du Calvaire"
(clichés J. Barou)
On les appelait aussi plus communément les Surs de la
Providence. Nous les avons bien connues avec leurs amples jupes noires
auxquelles s'accrochaient parfois trois ou quatre bambins avides de
protection... Leurs voiles noirs soulignés d'un trait d'azur...
Le bandeau blanc éclairant leur visage... Nous avons connu
aussi la triste cohorte des orphelines tout de noir vêtues elles
aussi, descendant deux par deux de Rigaud pour se rendre à
la messe à Notre-Dame.
Leur seule coquetterie était une médaille
suspendue à un ruban de couleur variant suivant leur âge
: rouge pour les petites, vert ou bleu pour les moyennes, violet pour
les plus âgées !...
Religieuses et orphelines faisaient en quelque sorte partie du paysage
montbrisonnais aussi l'annonce de leur départ, au début
de 1973, jeta-t-elle la consternation dans notre cité. On multiplia
les démarches pour les conserver, mais ce fut en vain ; on
se heurta à une décision irrévocable, motivée,
comme tant d'autres, hélas ! à notre époque par
le manque de vocations religieuses. Celles qui restaient furent rappelées
à la maison-mère du Dorat (Haute-Vienne) et affectées
aux prisons qu'elles servaient encore (celles de Fresnes. Fleury-Mérogis,
le dépôt de la Préfecture de Police de Paris,
la Centrale de femmes de Rennes, Cahors...). C'est pour cela que l'ordre
avait été fondé, les maisons d'enfants et autres
établissements de bienfaisance ne venaient qu'après...
Depuis 1973 il n'y a plus à Montbrison de Surs de la
Providence mais la maison de Rigaud existe toujours. Avec une nouvelle
direction et un personnel qualifié elle continue à recevoir
des enfants confiés soit par la Direction Départementale
d'Action Sanitaire et Sociale (DDASS) soit par le tribunal à
la suite de problèmes familiaux. II y en a actuellement une
cinquantaine.
1967 a vu la création d'un lycée d'enseignement technique
élevé sur le terrain de Rigaud à proximité
de la Maison d'enfants. Il est fréquenté par plus de
deux cents élèves qu'il prépare à des
carrières sanitaires et sociales. A la Maison d'enfants comme
au lycée, le nom de Jean-Baptiste d'Allard est à l'honneur...
Et c'est justice.
Un autre nom qui devrait l'être c'est celui d'Anne-Marie Quinon,
la fondatrice des Surs de Marie-Joseph. Pourtant personne ne
sait qu'après une vie de dévouement et de prière,
elle a voulu venir finir ses jours à Montbrison, dans la maison
de l'ouvroir du Calvaire où elle meurt le 4 août 1859
dans une chambre près de la chapelle. Elle a été
inhumée le 7 août 1859 au Dorat.
Le groupe de religieuses que Jo Barou y a rencontré il y a
quelques jours venait dans notre ville comme en pèlerinage...
Ne serait-ce pas un nom à ajouter au florilège des saints
qui, à travers les âges, ont protégé Montbrison
?
Marguerite-Victor
Fournier
*
* * Souvenirs recueillis le 9 février 2012 à la résidence du Parc des comtes de Forez
Madame Simone Michel, née en 1920,
a fréquenté l'ouvroir de la Providence du Calvaire pendant sa jeunesse.
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(9 min)
Elle raconte aussi la vie du quartier au temps de son enfance.
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(14 min 30 s)
Simone Michel se souvient aussi de l'épidémie de typhoïde
qui avait touché Montbrison dans les années 1950