Patois vivant



Oratoire calvaire (Lavieu)

 

Trompe-la-mort

par une homme
parlant le patois de Margerie

L'histoire se passe à Lavieu

enregistrement dans les années 2000 au cours d'une veillée du groupe Patois Vivant
au Centre social de Montbrison
, 13, place Pasteur

pour écouter cliquer ci-dessous

(2 min 36 s)

C'est une histoire qui s'est réellement passée, une histoire vécue. Mais elle date, peut-être bien, d'avant la guerre de 14. Jean Vial, qui est en face de moi, le connaissait cet homme. C'était le maître d'école de Lavieu [Lavi] entre Margerie et Chazelles-sur-Lavieu et en même temps qu'il était maître d'école il était secrétaire de mairie.

Et un jour est arrivé un homme qui venait de la Côte. La Côte est un petit "village", un hameau qui se trouve assez loin du bourg de Lavieu et pour aller - il connaît le Père Chassagneux - de la Côte à Lavieu, il y a un ravin, la Pinatelle, ça s'appelle, la Curraize, il faut traverser le ravin, une côte qui monte comme une échelle.

Alors, cet homme, ce paysan de la Côte avait à faire à la mairie, avait besoin d'un papier. [Il] alla voir le maître d'école et le maître d'école était de Margerie, je l'ai bien connu. Ils ne parlaient qu'en patois à la mairie, pas en français. Et le paysan arrive à la mairie.

- Bonjour Joannès.
- Bonjour Philippe.
- Ah ! Tu viens voir pour ton papier ? Je te l'ai préparé, il est tout prêt.
- Ah ! bon.

Mais le Philippe dit :

- Ce n'est pas tout ça, je vais te faire faire la déclaration du décès de mon gamin.
Un enfant qui était bien, bien malade. Il devait avoir six, sept ans.
- Ton petit est mort ?
- Eh oui !
- Ah ! pauvre homme.

Et le maître d'école secrétaire de mairie prend son registre d'état civil et son porte-plume, pas de stylo à l'époque. Il avait commencé à écrire et [il] demande au Philippe :

- Eh ! Quand est-ce qu'il est mort, ton gamin ?
- Eh ben ! il est mort aujourd'hui.
- Et à quelle heure ?
- Oooh ! - dit-il - il n'était pas mort quand je suis parti de la maison mais il est bien mort maintenant.

[en français]

Ça s'est réellement passé.

[reprise en patois]

La fin de l'histoire… Ça serait trop triste de finir comme ça. La fin de l'histoire… Le gamin ne mourut pas, il guérit et après, dans le hameau, on l'appelait : Trompe-la-mort.

retour


Ecoutons
le patois du Forez




Patois du Forez


page accueil

mise à jour le 9 mars 2013