Mon
père, il en a mangé du lard ! Blanc ! Des morceaux
gros comme mon poing, ici. Jamais je n'ai vu qu'il ait mis une
"pique" de moutarde dessus. Il mangeait le lard comme
ça. Tous les matins, tous les matins, tous les matins,
il mangeait le lard
Comme Jacques
Masson. Il fallait voir les morceaux
qu'il a mangés, mon père !
Et
nous, quand nous avions fait la bringue, le dimanche, le lundi
matin, il y avait un morceau qui cuisait, comme deux fois les
tasses, ici, haut comme ça, tout blanc. Et, à l'époque,
mon père faisait des porcs. Ils faisaient deux cents, deux
cent cinquante kilos, et blanc.
Et
c'était lui qui te servait, sur le pain, pas d'assiette
Chaud. Oh ! la la ! Et le lundi pour avaler cette chose ! Heureusement,
il y a des moments, il y avait le chien sous la table. On en passait
un morceau pour le chien, parce que
Attends un moment !
Ah ! mais, tous les lundis il mettait à cuire un morceau
de lard bien gras.
Ah ! mon vieux. Oh ! la la ! les remontées d'huile !
Et
justement, je me disais : quand je serai à la retraite,
je vais reprendre l'habitude de faire une soupe de choux le matin
[avec] un
morceau de lard. Et puis elle m'a dit : non ! non ! non ! Attends,
attends, on dépense pas tant que ça ! Laisse ton
manège tranquille, ici.