[Dans
les maïs] le sanglier peut mieux se cacher comme
il veut parce que le maïs - il se camoufle [une
autre voix de femme] - il se camoufle toute l'année
au lieu que le "froment (1)", le "blé
(2)", eh ben ! c'est tout rasé tandis que
le maïs tant qu'il ne gèle pas il y a des maïs
et les sangliers se cachent dedans. Et c'est souvent qu'ils
font du mal. L'année passée, du côté
de Sainte-Foy[-Saint-Sulpice] ils ont fait vraiment
du mal. Et partout où ils passent, dans les champs
de maïs, ils ne les arrangent pas. C'est pas tellement
ce qu'ils mangent mais ils y foutent tout par terre.
Eh
ben, il y a deux ans ou trois ans - je ne me rappelle plus,
tiens - chez mon frère, à Arthun, c'est pas
bien loin, ils [les
gens de la famille]
ont des vieux puits qu'ils ont abandonnés. Et les
murs sont tombés ; et un jour, il y a une mère
sanglier qui s'amène. Elle était poursuivie
par les chasseurs, par je ne sais pas quoi tant
Elle
saute dans ce puits et huit petits avec. Et tout a été
noyé dans le puits. Ils les trouvèrent deux
jours après, ils commençaient de sentir [mauvais].
Oh
! [exclamation
des auditeurs]
Ils
n'ont pas pu les "profiter" [en
tirer parti].
Ils les ont sortis quand même de l'eau parce que ça
ne sentait pas bon.
C'est
arrivé, il y a un voisin qui avait
- enfin
les truies étaient en chaleur quoi - Eh ben ! Il
y a un sanglier qui a sauté [la
clôture]
et les truies ont été pleines de sangliers.
Mais c'est une belle saleté ! Eh ben ! mon vieux,
c'est que ça ne vient pas vite un sanglier ! Oh !
la la ! Il y a au moins, presque pour un an, pour qu'ils
soient bons à vendre.
(1)
En patois le "froment" désigne le blé.
(2) Le blé [bla] désigne le seigle.