enregistrement
au début des années 1980
au cours des veillées du groupe
Patois Vivant
au Centre social de Montbrison, rue de Clercs
Le chapeau
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(1 min 23 s)
Il
y avait deux jeunes qui s'aimaient bien. Et ils prirent l'envie
de se marier. Ils allèrent trouver le curé. D'accord,
ça marchait bien. Les parents, des deux côtés,
étaient bien contents. Et, le jour venu, ils se marièrent,
comme de bien entendu.
Mais,
quand même, la belle-mère lui fit quelques recommandations.
Elle dit à sa fille :
-
Ecoute bien, hein ! Si tu veux que ton homme t'aime bien, tout le
temps, qu'il te caresse bien, tout le temps, eh ben ! il ne faut
jamais te mettre toute nue, le soir.
- Oh ! ben, baste. Je n'ai pas l'habitude de me mettre comme ça.
Eh
ben ! bon, ils se marièrent tout de même. Et puis,
au bout d'une quinzaine, il se trouva [littéralement
: "ne voici tu pas"] que son homme commençait
d'être habitué mais il y avait quelque chose qui n'allait
pas bien. Et il trouve la belle-mère et il lui dit :
-
Ecoutez donc, mère. Dans la famille il n'y a pas quelqu'un
qui est un peu [geste vers la tempe] comme ça
?
-
Aaah ?
La
belle-mère lui fit :
-
Et pourquoi donc ?
- Et parce que je n'y comprends rien. Le soir, elle garde tout le
temps son chapeau !
Ouin-Ouin
se marie
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(1 min 23 s)
Il était
de Saint-Didier [-sous-Rochefort],
celui-là. On ne l'appelait que le "Ouin-Ouin".
Alors le Ouin-Ouin, un jour, il s'est marié. Ils
firent une noce, jusqu'à… ah ! Jusqu'à
deux heures du matin, au moins, quand ils allèrent
se coucher. Eh ! Les autres, bien sûr, qui tapaient
du tambour. Et tout, et tout ! Et quand ils eurent fini,
il dit :
- Faudrait peut-être bien que je me couche mais
pas tout de suite parce que je veux me mettre un moment
à la fenêtre.
Il se met un moment à la fenêtre. Sa femme
lui dit :
- Mais, Guillaume, tu ne viens pas ?
- Oh ! non. Pas tout de suite. On m'a toujours dit que ma
première nuit de noce ce serait ma plus belle nuit
et je la regarde.
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(1 min 23 s)
[Je
suis] à Montbrison mais, les dimanches, j'aime
bien aller faire un tour dans ma famille. Je vais voir mes
neveux, j'en ai je ne sais pas combien ! Tous les ans il
y en a quatre ou cinq qui viennent au monde. Et, en attendant,
il y en a d'autres qui deviennent grands.
Et puis la semaine passée j'étais chez un
de mes neveux. Et ils me posent de drôles de questions,
ces gamins. Il y en a deux qui me dirent - il y avait un
petit garçon et une petite fille. Il y en a un qui
me dit :
-
Ah ! Mon père et ma mère, ils ne veulent
jamais me dire où je suis né.
- Oh ! si ce n'est que ça, je te le dirai bien, moi.
Oh ! toi, écoute, Jean-Claude, je crois bien que
tu es né dans un chou.
- Oui, oui.
- Oh ! Et moi ? Où se suis née ? [dit] la
petite.
- Oh ! toi, je crois que tu es née dans les fraises.
- Ah ! Eh ben, je ne savais pas. Qu'est-ce que je suis contente,
Tonton, que tu m'aies dit ça.
Allons
bon, le soir, ils sont allés se coucher, ces petits
gamins. Vous savez bien, ils s'endorment de bonne heure.
Et puis, le père et la mère ne montèrent
se coucher qu'après. [On me l'a dit ?] J'ai
su ça, après, dans la semaine.
Alors
dans la nuit le petit garçon se lève et, en
se levant, il réveille sa sœur. Il était
obligé d'allumer la lampe, il avait peur tout seul.
Et puis - c'était déjà tard pourtant
-, qu'est-ce qu'il ne voit pas ? Il y avait une lampe qui
brillait un petit peu dans la chambre de son père
et de sa mère. Il ne put pas s'empêcher - il
se dit : qu'est-ce qu'ils font ? Il entrebâille la
porte un petit peu :