Patois vivant


 

 

 

Petites histoires

de Pierre Dumas
(1911-1995)

 

Petites histoires

de Pierre Dumas
(1911-1995)

(patois de Saint-Didier-sous-Rochefort)

enregistrement au début des années 1980
au cours des veillées du groupe Patois Vivant
au Centre social de Montbrison, rue de Clercs


Le chapeau

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(1 min 23 s)


Il y avait deux jeunes qui s'aimaient bien. Et ils prirent l'envie de se marier. Ils allèrent trouver le curé. D'accord, ça marchait bien. Les parents, des deux côtés, étaient bien contents. Et, le jour venu, ils se marièrent, comme de bien entendu.

Mais, quand même, la belle-mère lui fit quelques recommandations. Elle dit à sa fille :

- Ecoute bien, hein ! Si tu veux que ton homme t'aime bien, tout le temps, qu'il te caresse bien, tout le temps, eh ben ! il ne faut jamais te mettre toute nue, le soir.
- Oh ! ben, baste. Je n'ai pas l'habitude de me mettre comme ça.

Eh ben ! bon, ils se marièrent tout de même. Et puis, au bout d'une quinzaine, il se trouva [littéralement : "ne voici tu pas"] que son homme commençait d'être habitué mais il y avait quelque chose qui n'allait pas bien. Et il trouve la belle-mère et il lui dit :

- Ecoutez donc, mère. Dans la famille il n'y a pas quelqu'un qui est un peu [geste vers la tempe] comme ça ?

- Aaah ?

La belle-mère lui fit :

- Et pourquoi donc ?
- Et parce que je n'y comprends rien. Le soir, elle garde tout le temps son chapeau !


Ouin-Ouin se marie

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(1 min 23 s)


Il était de Saint-Didier [
-sous-Rochefort], celui-là. On ne l'appelait que le "Ouin-Ouin". Alors le Ouin-Ouin, un jour, il s'est marié. Ils firent une noce, jusqu'à… ah ! Jusqu'à deux heures du matin, au moins, quand ils allèrent se coucher. Eh ! Les autres, bien sûr, qui tapaient du tambour. Et tout, et tout ! Et quand ils eurent fini, il dit :

- Faudrait peut-être bien que je me couche mais pas tout de suite parce que je veux me mettre un moment à la fenêtre.

Il se met un moment à la fenêtre. Sa femme lui dit :

- Mais, Guillaume, tu ne viens pas ?
- Oh ! non. Pas tout de suite. On m'a toujours dit que ma première nuit de noce ce serait ma plus belle nuit et je la regarde.


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(1 min 23 s)

[Je suis] à Montbrison mais, les dimanches, j'aime bien aller faire un tour dans ma famille. Je vais voir mes neveux, j'en ai je ne sais pas combien ! Tous les ans il y en a quatre ou cinq qui viennent au monde. Et, en attendant, il y en a d'autres qui deviennent grands.

Et puis la semaine passée j'étais chez un de mes neveux. Et ils me posent de drôles de questions, ces gamins. Il y en a deux qui me dirent - il y avait un petit garçon et une petite fille. Il y en a un qui me dit :

- Ah ! Mon père et ma mère, ils ne veulent jamais me dire où je suis né.
- Oh ! si ce n'est que ça, je te le dirai bien, moi. Oh ! toi, écoute, Jean-Claude, je crois bien que tu es né dans un chou.
- Oui, oui.
- Oh ! Et moi ? Où se suis née ?
[dit] la petite.
- Oh ! toi, je crois que tu es née dans les fraises.
- Ah ! Eh ben, je ne savais pas. Qu'est-ce que je suis contente, Tonton, que tu m'aies dit ça.

Allons bon, le soir, ils sont allés se coucher, ces petits gamins. Vous savez bien, ils s'endorment de bonne heure. Et puis, le père et la mère ne montèrent se coucher qu'après. [On me l'a dit ?] J'ai su ça, après, dans la semaine.

Alors dans la nuit le petit garçon se lève et, en se levant, il réveille sa sœur. Il était obligé d'allumer la lampe, il avait peur tout seul. Et puis - c'était déjà tard pourtant -, qu'est-ce qu'il ne voit pas ? Il y avait une lampe qui brillait un petit peu dans la chambre de son père et de sa mère. Il ne put pas s'empêcher - il se dit : qu'est-ce qu'ils font ? Il entrebâille la porte un petit peu :

- Aaah ! Alors, tu jardines ?

 

Qui était l'ami Pierre ?
Pierre Dumas

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