J'allais
en vacances chez ma grand-mère, enfin ce n'était
pas chez ma grand-mère, c'était chez son frère,
le tonton Pierre, chez Grillet, au bourg de Bard. Et il [tonton
Pierre] faisait le marguillier, il sonnait les cloches. Et
de temps en temps, j'allais - quand il y avait des noces, des
choses comme ça - , jallais avec eux parce que Marcel y
allait avec son garçon [son fils].
Nous montions au clocher.
Pour
monter au clocher, les escaliers en pierre en colimaçon
sont en dehors de l'église et, après, il y avait
une montée d'escalier en planches, en bois. Et pour monter
à la grosse cloche, il fallait grimper par une échelle
parce que, la grosse cloche, on ne la balançait plus. Je
ne sais pas si le clocher n'était pas assez solide, ce
qu'il y avait. Elle était fixée en haut, elle ne
bougeait pas. Alors il fallait monter par l'échelle sur
des planches et puis balancer le battant à la main, quoi
! Au-dessous - Marcel - il y avait une petite cloche. Et il y
avait deux poignées. Je ne sais pas si elles étaient
attachées avec des cordes ou des chaînes, et ça
fait un peu le carillon, je ne sais pas quoi, quelque chose comme
ça.
Bon
! Mais moi, j'y montais, je regardais, ce n'était pas moi
qui sonnais les cloches. Mais quand c'était midi, parfois,
on m'envoyait sonner midi. Bon ! Sonner midi, j'étais bien
content. Je me gonflais un peu [de
fierté] parce
que ce n'était pas tout le monde qui allait tirer les cordes
à l'église pour sonner les cloches !
A
midi, ça allait mais parfois
[des moments],
c'était l'hiver, ils m'envoyaient le soir pour sonner l'Angélus.
Oui, mais enfin, à midi, il faisait jour tandis que le
soir c'était nuit. Et moi, je ne voulais pas leur dire
que je ne voulais pas y aller. Mais j'avais un peu la frousse,
même beaucoup. Parce que, l'hiver, il fait nuit. Je ne sais
pas à quelle heure on sonnait l'Angélus. Sept heures
? C'était nuit.
Alors,
bon, je sortais de la cour. Jusqu'à la route ça
allait mais après il fallait prendre la rue qui descend
à l'église. A gauche il y avait la maison des soeurs
où il n'y avait personne. C'était abandonné.
A droite, c'était chez le "Pejou". Il n'y avait
que le petit Pallay qui y habitait mais la cuisine était
de l'autre côté, du côté de Jean ...?
De là [du
côté de la route]
c'était l'ancienne salle du café. Dessous c'était
la Grand' Marie. La Grand' Marie habitait dans la
cour. Je la connaissais bien parce que, parfois, ma grand-mère
m'envoyait garder les chèvres par les adrets de Bard et
je prenais celles de la Grand' Marie en passant. Mais enfin,
la nuit... Et en face il y avait l'ancien cimetière. L'ancien
cimetière, le jour nous nous y amusions, mais la nuit...
bon !
Je rentrais dans l'église - ce n'était pas que c'était
bien loin, ça fait 30 à 40 mètres de chez
Grillet - , par la petite porte, une marche d'escalier et dans
le noir. Il n'y avait qu'une lumière au choeur. Et, bien
sûr, je sonnais puis je fermais la porte et je me "ramassais"
en vitesse parce que j'avais la frousse.
Et
quand j'arrivais [à
la maison]
parfois on me disait : "Tu as bien fait vite, aujourd'hui
!" Le soir on sonnait trois fois trois coups. Il y a, des
fois..., je n'en sonnais que huit parce que j'étais tellement
pressé...
Vé
Bar
Au bourg de Bard
Il
faisait le marguillier, il sonnait les cloches...
La
rue qui descend à l'église
Il n'y avait qu'une lumière au choeur...
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