En 1927 ou 1928, je n'étais pas encore
électeur, je ne sais pas à quelle élection,
il y en a eu en 1921. En 1927 ou 1928, élections municipales
: alors à Roche il y avait
Ils étaient six
[contre] six. Six Blancs, six Rouges, comme dit l'autre,
ils allaient tous à la messe, qui étaient les
plus blancs, les plus rouges, personne n'en savait rien.
Alors, à ce moment, c'était
Grandpierre qui était maire. [Il
y avait] mon père qui y est
resté [au conseil municipal]
je ne sais pas combien de temps aussi et puis l'autre Catchine
(1), et compagnie. Et alors je ne sais pas ce qu'il y a eu pour
les élections, non pour la 44 dont on a parlé,
pour l'ancienne route qui passait là. Il fallait passer
un peu plus haut. Ça coupait le morceau de celui-ci,
ça ne coupait pas le "machin" de l'autre
Il fallait passer sous la Griotte (2), ils avaient passé
un peu plus bas. Alors il y avait toujours six voix contre six.
Le préfet, à la fin du compte, casse le conseil
municipal : de nouvelles élections !
Bon ! Je ne sais ce qu'il y a eu comme "machin"
[élection].
L'instituteur - nous autres, à Roche - nous monte le
coup - une bande de barbichus, [alors]
qu'on n'avait pas de barbe du tout, quoi
Je vois toujours
la table de la mairie qui était comme ça. On avait
160 électeurs. Alors, au deuxième tour - je ne
sais pas si c'était la gauche qui avait fait trop de
propagande qui n'était pas comme il faut - les autres
gagnaient de quatre ou cinq voix. Alors, pousser la table, comme
ça, toc ! Tout par un coup la table à la renverse,
la lampe par terre. Je ne sais pas qui
, ce n'est pas moi
toujours, [mais] dans l'urne, quand le calme est revenu il manquait
quarante bulletins. Quarante bulletins, alors donc, de ce coup,
pour les élections d'après, quoi, ce fut Grandpierre
qui fut renommé maire par le préfet, de ce coup,
à cause des élections.
Alors ça ne fit pas la propagande
pour la gauche parce que la seconde fois, il n'en resta que
trois [conseillers]
: mon père, Martin chez Griot et Pierre Forestier [
].
Ça va, alors cette fois que je te dis, alors - je ne
sais pas si nous étions plus batailleurs ou plus bandits,
je n'en sais rien - mais alors, à la sortie du dépouillement,
il y avait chaque café, ils se suivaient, quoi. Alors
voilà, quand Marcoux partait, ils [ceux
de l'autre camp] lui partent derrière,
le patron, je ne sais pas qui
Les Blancs partent après
mon "machin"
[Alors
ils arrivent à Rocheberanne (3), chez Catchine, encore
une fois ?], tous serrés dans
cette cour, je ne sais, on se disputait fort [chani
: aigre]. Il y avait des draps qui
séchaient chez Durel, là-bas, une perche dans
le fumier et le drapeau blanc sur le tas de fumier
Ah ! mais à Roche
[voix
de femme, en français]
Ça se bagarrait dur [Célestin
Masson, en français].
Ils n'ont jamais rien pu faire parce qu'ils
étaient toujours à se tirailler [voix
de femme, en français].
Alors après, deux trois jours après,
Pierre Rouzan, mon oncle, qui va aux Massons (4)
faire de l'huile. Et aux Massons, ils l'avaient su. On lui dit
- parce que Martin Catchine, de ce coup, je ne sais pas s'il
avait été serré à la gorge [lé
corniole], pas par moi, non plus, - il était resté
enroué. Alors, on lui dit :
- Qu'est-ce qu'il y avait à Roche,
que les gendarmes sont montés ?
Alors l'autre lui dit :
Il n'y a rien du tout que Martin Catchine
qui avait avalé [
?]
(1) Surnom d'une famille de Roche.
(2) Hameau de Roche.
(3) Hameau de Roche.
(4) Hameau de Saint-Bonnet-le-Courreau, sur le Vizézy,
avec un ancien et important moulin.