Patois vivant






Célestin Masson

Les pompiers
de Saint-Georges-en-Couzan...

 

Lou ponpi
de Sïn-Jorje-an-kouzan

Les pompiers de Saint-Georges-en-Couzan

Célestin Masson

(patois de Roche-en-Forez)

enregistré en 1978 au cours d'une veillée du groupe Patois Vivant
au Centre social de Montbrison, rue de Clercs

pour écouter cliquer ci-dessous

(1 min 39 s)

Célestin Masson raconte (en patois de Roche) une petite histoire à propos des pompiers de Saint-Georges-en-Couzan. Appelé pour combattre un incendie à la Combe, quatre pompiers partent par nuit noire et emmènent avec eux... (devinez quoi ?).

La scène se déroule avant la guerre de 1914-1918. En plus de l'enregistrement en direct, nous donnons ci-dessous quelques extraits tirés du bulletin Patois Vivant n° 5 de novembre 1979. La transcription est d'Andrée Liaud.

 

Lou ponpi de Sin Jorje-an-Kouzan

Ou date de vieu, de fran vieu, avan la gare de 14, beto an 1911 ou 12 koko veyè koumé on.
Alor vé Sin Jorje ny'ave o ko mouman ino ponpo. E l'ayon acheto ino ponpo bion ontondu o balansi, o bra è yave sin, sé ponpi, è vétchio portchi, koumo y ave pè d'élèktrissité.

Po ïn ko ou y ayi in feu o méneu è ou y aye lé niole. Vouère ni, ni, veyon rien du tou. Alor po ovortchir lu ponpi pè de sirène, mè le toksin, sounève le grelo.

Alor le chèf se lève. Foule ostikè le keske, foule kazi krèchè djïn lo pouélo po fére briyè lé boté. Anfin, o lo fïn do konte, kan é l'aguéron trouvo lu katre ponpi, portéron.

Lo ponpo ère loujè o lo kuro. E vouère tèlomon ni kan é venèron po portchi, ke l'orivèron vé lé Konbé onte kou brulave, vouère le korbiyère ké l'oyon meno. E sèron tronpo !...

 

Les pompiers de Saint-Georges-en-Couzan

Ça date de vieux, de "franc" [tout à fait] vieux, parce que, je crois, on montait le barrage de…, de Grandris, de je ne sais pas où, de Vaux, en 1900…, avant la guerre de 14. Alors mon histoire [ce] devait être 1911 ou 12, quelque chose comme ça. Alors à Saint-Georges, il y avait, à ce moment, une pompe. Ils avaient acheté une pompe, bien entendu à balancier, à bras. Et il y avait cinq, six pompiers. Il y avait Laurent, toujours, des Combes, qui est lieutenant en ville. En ce moment il n'était pas là. Et les voilà partis.

Comme il n'y avait pas l'électricité, tout par un coup il y eut un feu à minuit et il y avait du brouillard. C'était noir, noir, ils ne voyaient rien du tout. Alors pour avertir les pompiers pas de sirène, seulement le tocsin, ils sonnèrent le grelot : toc, toc, toc !

Alors le chef, mon Laurent, se lève, lui. Et il fallait astiquer le casque, il fallait presque cracher dans la poêle pour faire briller les bottes. Et enfin, au total, à la fin du compte, quand ils eurent trouvé les quatre pompiers [ils] partirent. La pompe était logée à la cure qui se trouvait derrière chez …?, là-haut.

Et c'était tellement noir quand il vinrent à partir, [que] quand ils arrivèrent aux Combes où ça brûlait, c'était le corbillard qu'ils avaient emmené…



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mise à jour le 15 décembre 2009