Bon,
nous allons parler des feux de joie. Alors, dans le temps, quand
on se mariait, après il fallait faire le feu de joie quand
venait le carême. On le faisait le Mardi gras ou le dimanche
des brandons. Le dimanche des brandons, c'était le premier
dimanche de carême. Parce qu'après, pour le carême,
on ne devait pas danser.
Alors,
la mariée - qui s'était mariée dans l'année -
, alors ils [les
mariés]
faisaient un feu de joie. Alors tous les gens du hameau s'y mettaient
pour faire le feu de joie. Et puis c'était le vieux garçon
ou le plus vieux du hameau qui allait chercher la mariée.
Il
fallait allumer le feu de joie. Et pour allumer le feu de joie,
la mariée, on lui mouillait les allumettes ou on lui faisait
péter des pétards sous les robes, alors c'était
pas bien commode.
Et
puis, après, quand le feu de joie commençait à
s'éteindre [se
tuè, se tuer], il fallait sauter le feu de joie.
Et puis il y avait un machin - je ne me rappelle pas bien - il
y avait quelque chose, si elle [la mariée] le faisait,
tant d'enfants ils avaient, mais je ne me rappelle pas bien comment
ils faisaient, là.
Et
après, tous se réunissaient. Ils étaient
ensemble. Après c'étaient les mariés qui
payaient à boire, enfin, ou les gâteaux, des choses,
dans le village. Et après, on dansait.
C'est
comme pour la semaine sainte, on ne devait pas faire la lessive.
Dans le temps, on ne faisait pas la lessive pendant la semaine
sainte.
Il
y avait le jour du sac. Vous avez bien entendu parler du "jour
du sac" ? C'était le dernier jour gras. Alors, si
quelqu'un n'était pas bien trop dégourdi, on l'envoyait
chercher le sac. Mais, il y a des fois, il ne faisait pas le dégourdi,
mais les saucissons "branlaient" tous à la maison.
Alors il y a le sac-bardin
[le plus gros saucisson] qui
"branlait".
Alors
il y en a un qui disait :
-
Tu iras chercher le sac ?
- Oui, oui !
Il allait chercher le sac dans la maison et puis, après,
ils [les
autres]
allaient préparer de la cendre ou quelque chose d'autre
pour lui faire porter le sac. Mais en attendant
[pendant]
qu'ils préparaient [le
sac],
l'autre, s'il pouvait dépendre le sac-bardin, il
emportait le sac. Et après, ils mangeaient le sac
tous ensemble.
C'est bien à peu près tout, ma foi.