Patois vivant





Marthe Défrade (de Châtelneuf)
au cours d'une veillée Patois Vivant
au Centre social de Montbrison
en avril 2004

 

Les feux de joie

Marthe Défrade

(souvenir d'enfance)

(patois de Châtelneuf)

enregistrée au cours d'une veillée du groupe Patois Vivant en avril 2004
au Centre social de Montbrison
, 13, place Pasteur

pour écouter cliquer ci-dessous

(2 min 28 s)

Bon, nous allons parler des feux de joie. Alors, dans le temps, quand on se mariait, après il fallait faire le feu de joie quand venait le carême. On le faisait le Mardi gras ou le dimanche des brandons. Le dimanche des brandons, c'était le premier dimanche de carême. Parce qu'après, pour le carême, on ne devait pas danser.

Alors, la mariée - qui s'était mariée dans l'année - , alors ils [les mariés] faisaient un feu de joie. Alors tous les gens du hameau s'y mettaient pour faire le feu de joie. Et puis c'était le vieux garçon ou le plus vieux du hameau qui allait chercher la mariée.

Il fallait allumer le feu de joie. Et pour allumer le feu de joie, la mariée, on lui mouillait les allumettes ou on lui faisait péter des pétards sous les robes, alors c'était pas bien commode.

Et puis, après, quand le feu de joie commençait à s'éteindre [se tuè, se tuer], il fallait sauter le feu de joie. Et puis il y avait un machin - je ne me rappelle pas bien - il y avait quelque chose, si elle [la mariée] le faisait, tant d'enfants ils avaient, mais je ne me rappelle pas bien comment ils faisaient, là.

Et après, tous se réunissaient. Ils étaient ensemble. Après c'étaient les mariés qui payaient à boire, enfin, ou les gâteaux, des choses, dans le village. Et après, on dansait.

C'est comme pour la semaine sainte, on ne devait pas faire la lessive. Dans le temps, on ne faisait pas la lessive pendant la semaine sainte.

Il y avait le jour du sac. Vous avez bien entendu parler du "jour du sac" ? C'était le dernier jour gras. Alors, si quelqu'un n'était pas bien trop dégourdi, on l'envoyait chercher le sac. Mais, il y a des fois, il ne faisait pas le dégourdi, mais les saucissons "branlaient" tous à la maison. Alors il y a le sac-bardin [le plus gros saucisson] qui "branlait".

Alors il y en a un qui disait :

- Tu iras chercher le sac ?
- Oui, oui !

Il allait chercher le sac dans la maison et puis, après, ils
[les autres] allaient préparer de la cendre ou quelque chose d'autre pour lui faire porter le sac. Mais en attendant [pendant] qu'ils préparaient [le sac], l'autre, s'il pouvait dépendre le sac-bardin, il emportait le sac. Et après, ils mangeaient le sac tous ensemble.

C'est bien à peu près tout, ma foi.

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mise à jour le 17  août 2011